J'ai connu Georges Pompidou
Enfin, pas personnellement
La politique m'était floue
Quand j'avais quelque quatorze ans
Je me souviens de son grand nez
De ses sourcils, de son gros ventre
Que dans le Centre, il était né
C'est pourquoi on créa le Centre
Non pas le Centre politique
Pour lequel il fut un cœur pur
Plutôt le Centre touristique
Le Centre Pompidou, bien sûr
À Monboudif, un très beau bourg
Au Puy-de-Dôme, limitrophe
Georges naît d'une nuit d'amour
Entre une bergère et un prof
Il fait ses études primaires
Et secondaires à Albi
Puis le bac dans sa gibecière
Il monte s'instruire à Paris
À vingt-trois ans on lui décerne
Le diplôme de Science-Po
Et obtient en Lettres modernes
Une agrégation aussitôt
C'est au service militaire
L'an suivant à Clermont-Ferrand
Qu'il rencontre sa tendre et chère
Fiancée de vingt et un ans
Ils se marient et pour Marseille
Où Georges, prof, est affecté
Ils filent chercher le soleil
Et y demeurent trois étés
Peu après éclate la guerre
Et Georges qui parle allemand
Est nommé par le ministère
Officier de renseignement
Bientôt au lycée Henri IV
Il s'en retourne triomphal
Quand à l'hiver quarante-quatre
Il rencontre le Général
Jusqu'à l'année cinquante-huit
Il est son chef de cabinet
Entrecoupé de quelques fuites
Pour diriger dans le privé
Au Conseil constitutionnel
Il siège durant quatre années
Et puis le Grand Charles l'appelle
Pour remplacer Michel Debré
À cette époque c'est la crise
Avec nos amis Algériens
Mais Pompidou avec maîtrise
Réussit à y mettre fin
S'ensuit une autre dissidence
Au mois de mai soixante-huit
Que Pompidou avec patience
Une guerre civile évite
En juillet Georges démissionne
Six mois plus tard De Gaulle aussi
Georges sent que son heure sonne
Charles sent que sa mort le suit
Président de la République
Enfin Pompidou est élu
Devant Poher l'emblématique
Candidat des causes perdues
Chaban est son Premier ministre
Mais durant trois ans seulement
Remplacé par le très sinistre
Messmer au profil d'adjudant
En soixante-quatorze, chut
Georges Pompidou est souffrant
Contre une "bronchite à rechute"
Il lutte désespérément
Bouffi par les corticoïdes
Après tant de jours d'endurance
Un soir il se couche livide
Et perd à jamais connaissance
Enfin, pas personnellement
La politique m'était floue
Quand j'avais quelque quatorze ans
Je me souviens de son grand nez
De ses sourcils, de son gros ventre
Que dans le Centre, il était né
C'est pourquoi on créa le Centre
Non pas le Centre politique
Pour lequel il fut un cœur pur
Plutôt le Centre touristique
Le Centre Pompidou, bien sûr
À Monboudif, un très beau bourg
Au Puy-de-Dôme, limitrophe
Georges naît d'une nuit d'amour
Entre une bergère et un prof
Il fait ses études primaires
Et secondaires à Albi
Puis le bac dans sa gibecière
Il monte s'instruire à Paris
À vingt-trois ans on lui décerne
Le diplôme de Science-Po
Et obtient en Lettres modernes
Une agrégation aussitôt
C'est au service militaire
L'an suivant à Clermont-Ferrand
Qu'il rencontre sa tendre et chère
Fiancée de vingt et un ans
Ils se marient et pour Marseille
Où Georges, prof, est affecté
Ils filent chercher le soleil
Et y demeurent trois étés
Peu après éclate la guerre
Et Georges qui parle allemand
Est nommé par le ministère
Officier de renseignement
Bientôt au lycée Henri IV
Il s'en retourne triomphal
Quand à l'hiver quarante-quatre
Il rencontre le Général
Jusqu'à l'année cinquante-huit
Il est son chef de cabinet
Entrecoupé de quelques fuites
Pour diriger dans le privé
Au Conseil constitutionnel
Il siège durant quatre années
Et puis le Grand Charles l'appelle
Pour remplacer Michel Debré
À cette époque c'est la crise
Avec nos amis Algériens
Mais Pompidou avec maîtrise
Réussit à y mettre fin
S'ensuit une autre dissidence
Au mois de mai soixante-huit
Que Pompidou avec patience
Une guerre civile évite
En juillet Georges démissionne
Six mois plus tard De Gaulle aussi
Georges sent que son heure sonne
Charles sent que sa mort le suit
Président de la République
Enfin Pompidou est élu
Devant Poher l'emblématique
Candidat des causes perdues
Chaban est son Premier ministre
Mais durant trois ans seulement
Remplacé par le très sinistre
Messmer au profil d'adjudant
En soixante-quatorze, chut
Georges Pompidou est souffrant
Contre une "bronchite à rechute"
Il lutte désespérément
Bouffi par les corticoïdes
Après tant de jours d'endurance
Un soir il se couche livide
Et perd à jamais connaissance
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