Le vieux fusil.
Je n’ai à détester aucun, d’aucune race.
Aussi tous les gibiers peuvent venir, sereins,
Au coeur de mon jardin goûter mon romarin.
J’ai un fusil, chez moi. Il fait un joli vase.
C’est un fusil de chasse. Un deux coups. A deux balles.
L’été je mets des fleurs dans ses gros trous de nez,
Et tous deux nous tuons le temps qui vient tourner
L’aiguille du pendule ou l’heure se trimballe.
Chaque jour ma pendule arme douze cartouches
Qu’elle tire en rafale à l’heure du midi
Pour bien me rappeler, étant né étourdi,
Que je peux, dans la soupe, aller tremper ma louche.
Mais à mon vieux fusil, je ne demande guère,
De m’informer sur l’heure en en sonnant les coups.
Cette arme laisse en paix mes fleurs et mon coucou,
Car chez moi seul le temps vient me faire la guerre.
Fil2fer, le 03/02/2013.
L’avenir à l’enfant
Il faut bien que la fille naisse
Et déplie d’un bourgeon sa fleur,
Puis fane sa belle jeunesse
Quand la vie vient crier douleur.
Il faut bien que la vie explose
Dans un arc en ciel merveilleux
En cassant la plus vieille chose
Quand la place n’est pas pour deux.
Il faut donc que meure la mère
Même si l’amour le défend.
Sa mort n’est rien que sa manière
De laisser le monde à l’enfant.
Fil2fer le 11/03/2012.
J’ai fait un rêve…
A la plus jolie fleur, la terre est un licou,
Et a quoi peut servir le splendide voyage
Si cette fleur qui a le cœur sur un nuage,
A un pied dans le trou.
Toujours, quand le ciel met son aube à l’horizon
Elle veut s’évader vers ces plaines brûlantes,
Mais le vieux pot, déjà, promet aux jeunes plantes
Des vieux jours en prison.
A quoi servirait donc l’immense liberté,
Si ne passait par là le rêve d’un poète,
Pour dire que la clef des champs met grande ouverte
La porte au révolté.
Puisqu’on dit que le rêve est un bel équipier
Cette fleur sut de terre extirper ses racines
Qui sans l’orteil, sans l’ongle et aussi sans bottine
Lui firent bien les pieds.
Elle partit montrant, comment marche les fleurs,
Coiffée de son chapeau, chipé à l’amourette,
Fait des pétales qui lui font si bien la tête
Et portent ses couleurs.
Par plaines et vallées, sur les plus hauts versants,
La fleur seule s’en fut, marchant à la manière
D’un lion a qui ne manquerait que la crinière
Et le goût pour le sang.
Ce n’est pas à la nuit qu’il demande conseil
Quand le cœur veut rêver rien qu’à la belle étoile.
Car c’est bien pour l’amour qu’elle hissait la grand voile.
Elle aimait le soleil.
Elle aimait dans l’amour, tout ce qui est pareil
A un tour de magie où tout devient possible
Et fait flotter en l’air, par son fil invisible,
Le superbe soleil
Partant, elle tenait ce qu’elle avait promis
De marcher avec lui, assez loin, assez vite,
Pour garder son soleil au plus beau de l’orbite
Toujours en son midi.
Seule sur son chemin, de la vie à la mort,
Elle aurait aimé être ou suivie ou guidée !
Mais se dit : « qui n’est qu’un a avoir eu l’idée
N’a pas forcément tort. »
Hélas, toujours trop, l’amour aussi prend fin.
Certains voient dans la mort une chance seconde,
Et pour eux il est mieux d’aller dans l’autre monde
En ayant encor’ faim.
L’hiver n’épargnant que le robuste sapin
Et novembre tendant aux fleurs son embuscade
Qu’aurait fait contre un froid qui gèle la cascade
Une fleur de satin ?
Ce fut donc à l’été, de prendre les devants.
Puisque l’âme s’éteint tout comme une chandelle
La soufflant il confia la fleur à l’hirondelle,
Et ses graines aux vents.
On m’a dit que la terre élève dans son sein
Les graines d’une fleur mais aussi ses idées,
Et qu’au printemps prochain des milliers d’orchidées
Se mettront en chemin.
Fil2fer, le 30/01/2013.
(Ecrit en pensant aussi à Martin Luther King)
Aussi le temps s’arrête.
J’ai, au fond d’un écrin,
Ta vieille montre usée,
Qui s’est tant amusée,
A compter grain à grain
Ton temps…
Mais qui ne compte plus,
Ni douze, ni soixante,
Ni deux quarts qui font trente,
Ou font le temps perdu.
Pourtant …
Tout autour du cadran
L’aiguille des secondes
Ne danse plus la ronde
Ne bouge plus d’un cran.
Pourtant…
Son temps, mit au mitard,
Au puits de la patience,
Veut le monde en avance
Ou bien fort en retard.
Pourtant…
Souvent, tout doux, tout doux,
Ce souvenir m’effleure.
Toujours, à la même heure
Nous avons rendez-vous.
Alors…
Qu’importe que l’objet
N’ait d’heure juste qu’une
Ou son temps dans la lune.
Grâce à ta montre j’ai
De l’or…
J’y lis sur son cadran
Toute ta fin du monde
Ta dernière seconde
Et puis celle d’avant,
D’avant…
J’y vois tout ton repos
L’instant de la défaite.
C’est vrai ! Le temps s’arrête,
Car le dernier drapeau
Est blanc…
J’y trouve un temps d’ailleurs.
Et ne pouvant rien contre
J’ai caché dans ta montre
Mes battements de cœur
Mais sais…
Qu’un début, une fin
Permettent qu’on mesure,
De tout neuf à l’usure,
Ce temps, qui est soudain
Passé.
Fil2fer, le 25/01/2013.
Au vent.
Si la belle est conquise
Elle offre avec douceur
Un joli vent de coeur
La bise.
Mais le fougueux servant
S’il ne sait pas attendre
Le bel instant va prendre
Un vent !
Si le galant avoue
Ses sentiments profonds
Ses lèvres Goûteront
La joue
Mais si le malandrin
A l’amour sème un doute
C’est bien sa joue qui goutte
La main
Le 07/01/2013.
Je n’ai à détester aucun, d’aucune race.
Aussi tous les gibiers peuvent venir, sereins,
Au coeur de mon jardin goûter mon romarin.
J’ai un fusil, chez moi. Il fait un joli vase.
C’est un fusil de chasse. Un deux coups. A deux balles.
L’été je mets des fleurs dans ses gros trous de nez,
Et tous deux nous tuons le temps qui vient tourner
L’aiguille du pendule ou l’heure se trimballe.
Chaque jour ma pendule arme douze cartouches
Qu’elle tire en rafale à l’heure du midi
Pour bien me rappeler, étant né étourdi,
Que je peux, dans la soupe, aller tremper ma louche.
Mais à mon vieux fusil, je ne demande guère,
De m’informer sur l’heure en en sonnant les coups.
Cette arme laisse en paix mes fleurs et mon coucou,
Car chez moi seul le temps vient me faire la guerre.
Fil2fer, le 03/02/2013.
L’avenir à l’enfant
Il faut bien que la fille naisse
Et déplie d’un bourgeon sa fleur,
Puis fane sa belle jeunesse
Quand la vie vient crier douleur.
Il faut bien que la vie explose
Dans un arc en ciel merveilleux
En cassant la plus vieille chose
Quand la place n’est pas pour deux.
Il faut donc que meure la mère
Même si l’amour le défend.
Sa mort n’est rien que sa manière
De laisser le monde à l’enfant.
Fil2fer le 11/03/2012.
J’ai fait un rêve…
A la plus jolie fleur, la terre est un licou,
Et a quoi peut servir le splendide voyage
Si cette fleur qui a le cœur sur un nuage,
A un pied dans le trou.
Toujours, quand le ciel met son aube à l’horizon
Elle veut s’évader vers ces plaines brûlantes,
Mais le vieux pot, déjà, promet aux jeunes plantes
Des vieux jours en prison.
A quoi servirait donc l’immense liberté,
Si ne passait par là le rêve d’un poète,
Pour dire que la clef des champs met grande ouverte
La porte au révolté.
Puisqu’on dit que le rêve est un bel équipier
Cette fleur sut de terre extirper ses racines
Qui sans l’orteil, sans l’ongle et aussi sans bottine
Lui firent bien les pieds.
Elle partit montrant, comment marche les fleurs,
Coiffée de son chapeau, chipé à l’amourette,
Fait des pétales qui lui font si bien la tête
Et portent ses couleurs.
Par plaines et vallées, sur les plus hauts versants,
La fleur seule s’en fut, marchant à la manière
D’un lion a qui ne manquerait que la crinière
Et le goût pour le sang.
Ce n’est pas à la nuit qu’il demande conseil
Quand le cœur veut rêver rien qu’à la belle étoile.
Car c’est bien pour l’amour qu’elle hissait la grand voile.
Elle aimait le soleil.
Elle aimait dans l’amour, tout ce qui est pareil
A un tour de magie où tout devient possible
Et fait flotter en l’air, par son fil invisible,
Le superbe soleil
Partant, elle tenait ce qu’elle avait promis
De marcher avec lui, assez loin, assez vite,
Pour garder son soleil au plus beau de l’orbite
Toujours en son midi.
Seule sur son chemin, de la vie à la mort,
Elle aurait aimé être ou suivie ou guidée !
Mais se dit : « qui n’est qu’un a avoir eu l’idée
N’a pas forcément tort. »
Hélas, toujours trop, l’amour aussi prend fin.
Certains voient dans la mort une chance seconde,
Et pour eux il est mieux d’aller dans l’autre monde
En ayant encor’ faim.
L’hiver n’épargnant que le robuste sapin
Et novembre tendant aux fleurs son embuscade
Qu’aurait fait contre un froid qui gèle la cascade
Une fleur de satin ?
Ce fut donc à l’été, de prendre les devants.
Puisque l’âme s’éteint tout comme une chandelle
La soufflant il confia la fleur à l’hirondelle,
Et ses graines aux vents.
On m’a dit que la terre élève dans son sein
Les graines d’une fleur mais aussi ses idées,
Et qu’au printemps prochain des milliers d’orchidées
Se mettront en chemin.
Fil2fer, le 30/01/2013.
(Ecrit en pensant aussi à Martin Luther King)
Aussi le temps s’arrête.
J’ai, au fond d’un écrin,
Ta vieille montre usée,
Qui s’est tant amusée,
A compter grain à grain
Ton temps…
Mais qui ne compte plus,
Ni douze, ni soixante,
Ni deux quarts qui font trente,
Ou font le temps perdu.
Pourtant …
Tout autour du cadran
L’aiguille des secondes
Ne danse plus la ronde
Ne bouge plus d’un cran.
Pourtant…
Son temps, mit au mitard,
Au puits de la patience,
Veut le monde en avance
Ou bien fort en retard.
Pourtant…
Souvent, tout doux, tout doux,
Ce souvenir m’effleure.
Toujours, à la même heure
Nous avons rendez-vous.
Alors…
Qu’importe que l’objet
N’ait d’heure juste qu’une
Ou son temps dans la lune.
Grâce à ta montre j’ai
De l’or…
J’y lis sur son cadran
Toute ta fin du monde
Ta dernière seconde
Et puis celle d’avant,
D’avant…
J’y vois tout ton repos
L’instant de la défaite.
C’est vrai ! Le temps s’arrête,
Car le dernier drapeau
Est blanc…
J’y trouve un temps d’ailleurs.
Et ne pouvant rien contre
J’ai caché dans ta montre
Mes battements de cœur
Mais sais…
Qu’un début, une fin
Permettent qu’on mesure,
De tout neuf à l’usure,
Ce temps, qui est soudain
Passé.
Fil2fer, le 25/01/2013.
Au vent.
Si la belle est conquise
Elle offre avec douceur
Un joli vent de coeur
La bise.
Mais le fougueux servant
S’il ne sait pas attendre
Le bel instant va prendre
Un vent !
Si le galant avoue
Ses sentiments profonds
Ses lèvres Goûteront
La joue
Mais si le malandrin
A l’amour sème un doute
C’est bien sa joue qui goutte
La main
Le 07/01/2013.