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Fouquier-Tinville revisité (1746-1794)

#1
Antoine de Fouquier-Tinville
Était un noble, un noblaillon
Alors pourquoi aux gueux a-t-il
Confisqué leur révolution ?

On peut être robespierriste
Et aimer la chevalerie
Comme on peut être royaliste
Et aimer la mère-patrie

Mais dire que Fouquier-Tinville
Était un juge de valeur
Je répondrais d'un ton tranquille
Non : "C'était un "serial killer"

C'est à Hérouël, en Picardie
D'Éloi, dont il est digne fils
Que naît notre héros susdit
En mil sept cent quarante-six

Son père, le seigneur local
Lui donne Tinville à gérer
Hérouël, la terre principale
À l'aîné étant réservée

Il entre à Noyon, au collège
Pour suivre de pieuses études
Mais six ans après les abrège
Pour travailler dans une étude

Dans une étude de notaire
Où on l'embauche comme clerc
Puis, avec l'appui de son père
Il devient notaire, c'est clair

Il se marie à vingt-neuf ans,
Avec une proche cousine
Qui lui fait quatre beaux enfants
Mais que le cinquième assassine

Antoine seul avec ses gosses
Tourne en rond désespérément
Il croit que de nouvelles noces
Leur donneront autre maman

Lors, il convole à toute hâte
Et retourne à ses encriers
Est-ce à partir de cette date
Qu'Antoine devient renfrogné ?

Voulant faire quelques affaires
Comme son époque s'y prête
Il perd sa charge de notaire
Et doit rembourser mille dettes

Il entre alors dans la police
Du roi, comme simple employé
Mais il devient, par des complices
Commissaire de son quartier

Quand la Révolution approche
Il réclame un poste de juge
À l'un de ses cousins très proche
Qui sans condition lui adjuge

Il faut dire que l'anophèle
Si vous préférez : le cousin
Est un des principaux rebelles
Nommé Camille Desmoulins

Très vite cet emploi le lasse
Car il est trop calme pour lui
Il aimerait mieux à la place
Un poste qui fait plus de bruit

Il a tellement de rancune
Envers ses pairs, tant de critiques
Que la République opportune
Le nomme accusateur public

La Révolution s'accélère
Fouquier-Tinville est au charbon
Et choisit comme bon compère
Le bourreau Charl' Henri Sanson

Il envoie à la guillotine
D'illustres et nobles personnes
Des gens de pauvres origines
Des pasteurs, des curés, des nonnes

Durant dix-sept mois il occupe
Le job d'accusateur public
Mais les Français ne sont pas dupes
Ils voient que c'est un fanatique

Avec ses deux mille victimes
Qu'il condamne pour l'échafaud
Il est le recordman du crime
Par procuration [jeu de mots]

Tant et si bien que ses comparses
De féroces républicains
Lui font la déplaisante farce
De le juger comme assassin

Ainsi après le roi, la reine
Les montagnards, les Girondins
Vers l'échafaud Sanson le traîne
Sans pitié pour son vieux copain

En floréal de l'an troisième
Avec lui d'autres vont tomber
Et comme voir le sang, il aime
On le fait passer le dernier