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Enserré par la foule

Eléâzar

Maître Poète
#1
Je suis seul au milieu de l’imposante foule
Agglomérée pour m’empêcher
De voir se dérouler le sol que mon pied foule
Et qui voudrait se dépêcher

Mais je me sens tiré à hue et à dia
Par la grande vague ondulante,
En craignant d’être mis à l’arrêt immédiat
De la masse étrangement lente

Qui se meut entre les quatre points cardinaux
En paraissant chercher sa route
Alors que je connais en tant que chemineau
Le pré vert où la vache broute

Et je reste enserré coincé entenaillé
Par ces paumés tous en déroute
Sans que je me rappelle avoir tant traînaillé
Sauf lors d’une randonnée scoute

Où de nuit je devais traverser la forêt
Reliant Les Gras à La Suisse
Avec une boussole et je subodorais
Etre inapte à ce que je puisse

Suivre une ligne droite épié par la chouette
Et pourtant je suis parvenu
En compagnie de Fred, un gars vachement chouette
Sympathique et non parvenu

A sortir du bois où nous attendait l’église
Qui clôturait la mission
Remplie sans que l’un ou l’autre s’immobilise
Suite à une opposition

Le périple fut long mais large était l’espace
Et le sapin me parfumait
Ainsi que la fougère et je vis un rapace
Voler vers le ciel qui fumait

Et couvrait de son voile une lune un peu jaune
Qui éclairait notre chemin
Pour qu’on évite la racine sauvageonne
Et l’épine piquant la main

Biens vues le lendemain avec toute une foule
De végétaux et d’animaux
Me laissant passer pour que le sol mon pied foule
A l’aise sans fadas ni maux.