A mon enfant…
Il est rond et il roule
Pour me faire marron
Je lui fais les yeux ronds
Puisqu’il me met en boule
Il raconte l’histoire
L’histoire où il me faut
Trier le vrai du faux,
Pour que je puisse y croire.
Il te met dans la bouche
Tous ces mots aigrelets
Trop durs à avaler
Car servis à la louche.
Et comme une habitude
Il vient dorénavant
De plus en plus souvent
Vaincre ma certitude.
Ta vérité me manque
Tant, qu’hélas, je ne puis
T’accorder de crédit…
Et tu as peu en banque !
Alors, mon enfant, change…
Laisse aux vieux, aux vicieux
Tous ces mots pernicieux
Mais toi, ne sois qu’un ange !
Car je n’ai pas l’éponge
Pour effacer les pleurs
Que mettent dans mon coeur
Tous tes petits mensonges.
Fil2fer, le 05/03/2013.
Du beau monde.
Sans nous l’oiseau au lointain file
A l’aventure. Il flotte au vent.
Car son ciel vaut nos océans
Et les nuages font ses îles.
Et quand un ciel, bas, lourd, renverse
Les seaux qu’il portait dans son flan
L’oiseau sait faire le beau temps
En volant plus haut que l’averse.
Si l’oiseau au ciel aime vivre
Nous trouvons qu’il est peu commun
De nous monter ce beau chemin
Que nous ne pourrons jamais suivre.
Mais pourquoi avoir le cœur triste
Quand il s’en va, sans nous, là-haut
Alors que mille éclats du beau
Aussi sur notre terre existent.
A l’oiseau jamais ne demande
Si chaque soir est un noël
Quand la nuit décore son ciel
De ses lumineuses guirlandes.
Aime ta terre et ses lumières
Dans la luciole ou l’arc en ciel
Qui sont des morceaux de soleil
Descendus danser sur la terre.
Et si la nuit parfois s’hasarde
A entrouvrir son grand rideau
C’est qu’aussi notre monde est beau
Et mérite qu’on le regarde.
Car à l’heure où le monde rêve
Quand il est calme et dépeuplé
L’étoile pour le contempler
Au milieu de la nuit se lève.
Le 20/03/2013.
Misanthrope (1).
Je vois bien en chacun
Tous les défauts du monde.
Je médis du rouquin
Et la blonde est trop blonde !
Le ciel flotte trop haut
La terre est bien trop basse
Et j’ai toujours trop chaud
Le café dans ma tasse.
Je hais les animaux,
Le sable mis en rose,
Et me fous qu’un chameau
Ait double sa scoliose.
Quand l’escargot gaillard
A rampé sur dix mètres
J’aime, au point de départ,
Méchamment le remettre.
Quand la pire de bombes
M’attire au canapé,
J’explose et dis : « Colombe
Foutez-moi donc la paix. »
Je m’enfuis aussitôt
Quand le plus doux des hommes
Est tellement marteau
Qu’il me cloue et m’assomme.
Tout seul je me sens bien !
Taillez-vous, grises mines.
Qui compte sur mon pain
Connaîtra la famine.
Car c’est être un de trop
Qu’être deux dans ma vie
Et les gens mis en trop
Font ma misanthropie.
Pourtant je vous promets
Moi, vieux loup solitaire,
A qui déplait d’aimer
Sans aimer ne pas plaire,
D’aller me cacher dans
L’ombre d’une cuculle
Et de vivre en dedans
Ma vie en minuscule,
De me faire petit
Aiguille dans ma meule
Et ne pouvoir ainsi
Plus vous faire la gueule.
Fil2fer, le 06/03/2013.
Poète … (1)
Vous posez dans la main
Le diable avec l’apôtre,
L’oiseau près du bon grain,
Sans que l’un mange l’autre.
Vous placez comme il faut
La vie sous un orage
Le rêve un peu plus haut
Les cœurs sur un nuage.
Vous dites : « L’infini
Est plus que nous immense
Qu’un beau jour se fini
Tout ce qui se commence. »
Que coule d’un sommet
Le temps comme une eau claire
Mais qu’on ne peut jamais
Remonter sa rivière.
Que la mer roule à nous
De belles pierres rondes
Pour que ces doux cailloux
Nous expliquent le monde
Nous montrent qui vraiment
De l’usure est la cause
Et donc que seul le temps
A droit d’user les choses
Que le mal et le bien
Reflètent dans la glace
Le pile de l’humain
Et puis son côté face.
Que l’enfant est vilain
Que l’homme est pitoyable
Quand ils font leurs malins
A la place du diable.
Mais vous nous enseignez
D’oublier le saint texte,
Quand pour assassiner
Dieu fait un bon prétexte.
Que l’homme quand il dort
Meurt de façon subite.
Et qu’il revient des morts
Si le jour ressuscite.
Enfin vous recherchez
La vie, son origine,
Non pas dans le péché
Ou la chose divine.
Vous trouvez le zéro
Du compteur de la vie
En cherchant le moineau
Qui un matin pépie,
Et dans son nid cousu
En berceau de brindilles
Vous trouvez son début
En trouvant sa coquille.
Ainsi, sur vos papiers
Vos mots, fines ficelles,
Par vous recopiés
Brodent l’idée nouvelle.
Vous avez tout écrit !
Le meilleur et le pire !
Hurlé dans tous les cris !
Eclaté tous les rires !
Alors, à l’heure ou tout
Dans le sommeil se vautre
Rimeur, que ferez-vous ?
« Rien ! En écrire un autre ! ».
Fil2fer, le 28/03/2013.
Poète (2).
Dépose quelques taches
D’encre aux bouts de tes doigts
Puisqu’il faut que l’on sache
Que ces vers sont de toi.
Si on t’accuse, assume,
En levant haut le doigt
Ce qui vient de ta plume
Ne condamne que toi.
Mais signe tout, de grâce,
Et prends ce qui t’es du
Pour qu’aucun à ta place
Ne finisse pendu.
Et puis ne vas pas croire
Que rien ne t’es plus fort
Un jour voudra ta gloire
L’autre dira ta mort.
Tu sais très bien poète,
L’idée est une fleur
Qui pousse dans la tête
Et puise l’eau au cœur.
Qu’un jour, une inconnue,
En cueillant cette fleur
De sa main ingénue
T’arrachera le cœur.
Fil2fer, le 06/04/2013.
Il est rond et il roule
Pour me faire marron
Je lui fais les yeux ronds
Puisqu’il me met en boule
Il raconte l’histoire
L’histoire où il me faut
Trier le vrai du faux,
Pour que je puisse y croire.
Il te met dans la bouche
Tous ces mots aigrelets
Trop durs à avaler
Car servis à la louche.
Et comme une habitude
Il vient dorénavant
De plus en plus souvent
Vaincre ma certitude.
Ta vérité me manque
Tant, qu’hélas, je ne puis
T’accorder de crédit…
Et tu as peu en banque !
Alors, mon enfant, change…
Laisse aux vieux, aux vicieux
Tous ces mots pernicieux
Mais toi, ne sois qu’un ange !
Car je n’ai pas l’éponge
Pour effacer les pleurs
Que mettent dans mon coeur
Tous tes petits mensonges.
Fil2fer, le 05/03/2013.
Du beau monde.
Sans nous l’oiseau au lointain file
A l’aventure. Il flotte au vent.
Car son ciel vaut nos océans
Et les nuages font ses îles.
Et quand un ciel, bas, lourd, renverse
Les seaux qu’il portait dans son flan
L’oiseau sait faire le beau temps
En volant plus haut que l’averse.
Si l’oiseau au ciel aime vivre
Nous trouvons qu’il est peu commun
De nous monter ce beau chemin
Que nous ne pourrons jamais suivre.
Mais pourquoi avoir le cœur triste
Quand il s’en va, sans nous, là-haut
Alors que mille éclats du beau
Aussi sur notre terre existent.
A l’oiseau jamais ne demande
Si chaque soir est un noël
Quand la nuit décore son ciel
De ses lumineuses guirlandes.
Aime ta terre et ses lumières
Dans la luciole ou l’arc en ciel
Qui sont des morceaux de soleil
Descendus danser sur la terre.
Et si la nuit parfois s’hasarde
A entrouvrir son grand rideau
C’est qu’aussi notre monde est beau
Et mérite qu’on le regarde.
Car à l’heure où le monde rêve
Quand il est calme et dépeuplé
L’étoile pour le contempler
Au milieu de la nuit se lève.
Le 20/03/2013.
Misanthrope (1).
Je vois bien en chacun
Tous les défauts du monde.
Je médis du rouquin
Et la blonde est trop blonde !
Le ciel flotte trop haut
La terre est bien trop basse
Et j’ai toujours trop chaud
Le café dans ma tasse.
Je hais les animaux,
Le sable mis en rose,
Et me fous qu’un chameau
Ait double sa scoliose.
Quand l’escargot gaillard
A rampé sur dix mètres
J’aime, au point de départ,
Méchamment le remettre.
Quand la pire de bombes
M’attire au canapé,
J’explose et dis : « Colombe
Foutez-moi donc la paix. »
Je m’enfuis aussitôt
Quand le plus doux des hommes
Est tellement marteau
Qu’il me cloue et m’assomme.
Tout seul je me sens bien !
Taillez-vous, grises mines.
Qui compte sur mon pain
Connaîtra la famine.
Car c’est être un de trop
Qu’être deux dans ma vie
Et les gens mis en trop
Font ma misanthropie.
Pourtant je vous promets
Moi, vieux loup solitaire,
A qui déplait d’aimer
Sans aimer ne pas plaire,
D’aller me cacher dans
L’ombre d’une cuculle
Et de vivre en dedans
Ma vie en minuscule,
De me faire petit
Aiguille dans ma meule
Et ne pouvoir ainsi
Plus vous faire la gueule.
Fil2fer, le 06/03/2013.
Poète … (1)
Vous posez dans la main
Le diable avec l’apôtre,
L’oiseau près du bon grain,
Sans que l’un mange l’autre.
Vous placez comme il faut
La vie sous un orage
Le rêve un peu plus haut
Les cœurs sur un nuage.
Vous dites : « L’infini
Est plus que nous immense
Qu’un beau jour se fini
Tout ce qui se commence. »
Que coule d’un sommet
Le temps comme une eau claire
Mais qu’on ne peut jamais
Remonter sa rivière.
Que la mer roule à nous
De belles pierres rondes
Pour que ces doux cailloux
Nous expliquent le monde
Nous montrent qui vraiment
De l’usure est la cause
Et donc que seul le temps
A droit d’user les choses
Que le mal et le bien
Reflètent dans la glace
Le pile de l’humain
Et puis son côté face.
Que l’enfant est vilain
Que l’homme est pitoyable
Quand ils font leurs malins
A la place du diable.
Mais vous nous enseignez
D’oublier le saint texte,
Quand pour assassiner
Dieu fait un bon prétexte.
Que l’homme quand il dort
Meurt de façon subite.
Et qu’il revient des morts
Si le jour ressuscite.
Enfin vous recherchez
La vie, son origine,
Non pas dans le péché
Ou la chose divine.
Vous trouvez le zéro
Du compteur de la vie
En cherchant le moineau
Qui un matin pépie,
Et dans son nid cousu
En berceau de brindilles
Vous trouvez son début
En trouvant sa coquille.
Ainsi, sur vos papiers
Vos mots, fines ficelles,
Par vous recopiés
Brodent l’idée nouvelle.
Vous avez tout écrit !
Le meilleur et le pire !
Hurlé dans tous les cris !
Eclaté tous les rires !
Alors, à l’heure ou tout
Dans le sommeil se vautre
Rimeur, que ferez-vous ?
« Rien ! En écrire un autre ! ».
Fil2fer, le 28/03/2013.
Poète (2).
Dépose quelques taches
D’encre aux bouts de tes doigts
Puisqu’il faut que l’on sache
Que ces vers sont de toi.
Si on t’accuse, assume,
En levant haut le doigt
Ce qui vient de ta plume
Ne condamne que toi.
Mais signe tout, de grâce,
Et prends ce qui t’es du
Pour qu’aucun à ta place
Ne finisse pendu.
Et puis ne vas pas croire
Que rien ne t’es plus fort
Un jour voudra ta gloire
L’autre dira ta mort.
Tu sais très bien poète,
L’idée est une fleur
Qui pousse dans la tête
Et puise l’eau au cœur.
Qu’un jour, une inconnue,
En cueillant cette fleur
De sa main ingénue
T’arrachera le cœur.
Fil2fer, le 06/04/2013.