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Embuscade

Eléâzar

Maître Poète
#1
J’ai levé ce matin les couleurs du drapeau,
Un furoncle et du pus habitaient sur ma peau.
Je suis alors parti sur un tapis sans pomme,
Moi dont le rêve était de devenir un Homme.

Je n’évoquerai pas le nez fendu en deux :
Le jeu de l’embusqué n’était pas hasardeux !
Un voile protégea mes yeux de l’épouvante
Aussi noir que ma peur blanche était éprouvante.

L’oreille droite fut séparée de ma tête ;
Du poignet a giclé un jus couleur de bête ;
Sur le moment, c’est sûr, je n’ai rien ressenti ;
Mais, un instant plus tard, mon cri a retenti.

Adroit de la main gauche et gauche de la droite,
J’ai des suées glacées et la peau grasse et moite ;
Je dois m’habituer à ce lourd handicap
Même s’il m’en coûte de conserver le cap.

A l’hiver de ma nuit me voici donc infirme ;
Craignant de m’endormir, je jure et je confirme
Attendre que l’aube me tire d’un sommeil
Agité par l’angoisse et la peur du réveil.

Sur le livre d’or on lira l’homme moyen :
« C’était un anonyme, un simple citoyen
A qui l’on a laissé un petit bout de langue
Afin qu’il léchât de plaie un moignon exsangue »