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DES GENS BIZARRES

#1
DES GENS BIZARRES

Se trainent dans les gares
A Lille, Lens ou Paris
Toujours des gens bizarres,
Briseurs de féérie.

Tremblotant et hagards
Dans leurs vieux vêtements,
Sont là jusqu’à plus tard,
Et quêtent quelque argent.

Celui-là tu l’as vu ?
Boîte de bière à la main,
La misère de la rue
Pour ultime chemin.

Et ce roux aux yeux fous ?
La mâchoire édentée,
L’œil fuyant d’un vieux loup
Qui ne veut pas crever.

Se sent-on frère humain
Quand l’on passe près d’eux ?
Un malaise incertain
Nous fait le pas frileux.

Débris d’humanité
Dans l’ornière, en plein vent,
Que la vie a brisée
Mais qui furent des enfants,

Des enfants œil rieur
Au sourire de soleil,
S’en allant au meilleur
Du miel et des abeilles.

Pourquoi cette descente
Aux portes de l’Enfer,
Tête dodelinante
Et cerveau à l’envers ?

En nous sécurisant,
Explication correcte,
Nous mettons en avant
Leur faiblesse intrinsèque.

Responsabilité,
Les ravages de l’alcool,
S’ils sont là l’ont cherché,
N’ont pas tenu leur rôle.

La misère se déguise
En femme échevelée,
Sans dignité assise,
Qui tend sa main pelée.

Et vite on se défile,
Regard accéléré,
Tous les mots d’Evangile
Soudain courbaturés.

Tu l’as vu celui-là ?
Ces ongles sont si noirs
Et ces yeux d’au-delà
Vomissent le désespoir.

Mais vite on se défile,
Regard accéléré,
La compassion fébrile,
Trop dure réalité.
 

Polymnie2

Maître Poète
#4
Quand on ne regarde que la détresse
appuyée d'un visage la plainte dans les yeux
sur un visage silencieux,
on ne s'arrête pas sur les détails du corps
sur laquelle s'appuie la tête!

Merci Aubepin, l'essence-ciel est retenu!

Amitiés, Poly
 

glycine

Maître Poète
#5
Je te rejoins dans ton magnifique poème
que je mets en "Coup de cœur"
Toute cette misère est terrible
C'est bien triste
Merci pour tes mots !

Gare de Lyon
Au milieu des passants je l'ai vue
Agée d'environ trente ans
Elle est apparue
Un manteau sur les pieds tombant
Elle devait être belle
Sous ses cheveux mal coiffés
Elle s'est penchée sur une poubelle
Pour retirer un bout de sandwich jeté
Et brusquement Paris
Cité qui enchante
A perdu sa magie
Pour une réalité révoltante
 
Dernière édition:

Matthale

Webmaster
Membre du personnel
#7
Alain HANNECART
Gare de Lyon

Depuis que l’homme existe toujours il interroge
Toujours il veut connaître l’univers qui l’entoure
Pour conjurer l’espace il édifie des tours
Pour contrarier le temps il invente des horloges

Dans toutes les gares se trouvent une salle des pas perdus
Un espace où les heures sont un temps suspendues
Le temps mange l’espace la chose est entendue
Les trains à grandes vitesses dévorent les étendus

Mais les trains partent à l’heure quelque soit le parcours
Et l’espace se venge car sans cesse l’homme court
Si l’espace et le temps sont unis pour la vie

C’est surtout dans les gares qu’on les voit réunis
La gare devient l’endroit où les récits commencent
Mais c’est aussi le lieu où finissent les romances

Alain Hannecart

"Peut être voit on plus ces gens qui ne courent plus, qui ont cessés la lutte, en voyant la mitraille, trouvés trop haut la butte, et cessés la bataille"
 
Dernière édition: