DES GENS BIZARRES
Se trainent dans les gares
A Lille, Lens ou Paris
Toujours des gens bizarres,
Briseurs de féérie.
Tremblotant et hagards
Dans leurs vieux vêtements,
Sont là jusqu’à plus tard,
Et quêtent quelque argent.
Celui-là tu l’as vu ?
Boîte de bière à la main,
La misère de la rue
Pour ultime chemin.
Et ce roux aux yeux fous ?
La mâchoire édentée,
L’œil fuyant d’un vieux loup
Qui ne veut pas crever.
Se sent-on frère humain
Quand l’on passe près d’eux ?
Un malaise incertain
Nous fait le pas frileux.
Débris d’humanité
Dans l’ornière, en plein vent,
Que la vie a brisée
Mais qui furent des enfants,
Des enfants œil rieur
Au sourire de soleil,
S’en allant au meilleur
Du miel et des abeilles.
Pourquoi cette descente
Aux portes de l’Enfer,
Tête dodelinante
Et cerveau à l’envers ?
En nous sécurisant,
Explication correcte,
Nous mettons en avant
Leur faiblesse intrinsèque.
Responsabilité,
Les ravages de l’alcool,
S’ils sont là l’ont cherché,
N’ont pas tenu leur rôle.
La misère se déguise
En femme échevelée,
Sans dignité assise,
Qui tend sa main pelée.
Et vite on se défile,
Regard accéléré,
Tous les mots d’Evangile
Soudain courbaturés.
Tu l’as vu celui-là ?
Ces ongles sont si noirs
Et ces yeux d’au-delà
Vomissent le désespoir.
Mais vite on se défile,
Regard accéléré,
La compassion fébrile,
Trop dure réalité.
Se trainent dans les gares
A Lille, Lens ou Paris
Toujours des gens bizarres,
Briseurs de féérie.
Tremblotant et hagards
Dans leurs vieux vêtements,
Sont là jusqu’à plus tard,
Et quêtent quelque argent.
Celui-là tu l’as vu ?
Boîte de bière à la main,
La misère de la rue
Pour ultime chemin.
Et ce roux aux yeux fous ?
La mâchoire édentée,
L’œil fuyant d’un vieux loup
Qui ne veut pas crever.
Se sent-on frère humain
Quand l’on passe près d’eux ?
Un malaise incertain
Nous fait le pas frileux.
Débris d’humanité
Dans l’ornière, en plein vent,
Que la vie a brisée
Mais qui furent des enfants,
Des enfants œil rieur
Au sourire de soleil,
S’en allant au meilleur
Du miel et des abeilles.
Pourquoi cette descente
Aux portes de l’Enfer,
Tête dodelinante
Et cerveau à l’envers ?
En nous sécurisant,
Explication correcte,
Nous mettons en avant
Leur faiblesse intrinsèque.
Responsabilité,
Les ravages de l’alcool,
S’ils sont là l’ont cherché,
N’ont pas tenu leur rôle.
La misère se déguise
En femme échevelée,
Sans dignité assise,
Qui tend sa main pelée.
Et vite on se défile,
Regard accéléré,
Tous les mots d’Evangile
Soudain courbaturés.
Tu l’as vu celui-là ?
Ces ongles sont si noirs
Et ces yeux d’au-delà
Vomissent le désespoir.
Mais vite on se défile,
Regard accéléré,
La compassion fébrile,
Trop dure réalité.