De l'aurore au crépuscule
Le temps
Elle est née avec moi l’heureuse délivrance
De son étroit tunnel rampe un firmament
De ma bulle expulsé, le jour, soudainement
Me prend d’assaut, me gêne, et son effervescence
M’agresse, me dérange, elle me bouleverse !
Blotti contre ma mère entre-bras qui me bercent,
Je suis l’élu joyeux reconnaissant mon lange
Remmailloté d’amour à la douceur de l’ange.
Ô gestes souverains ! Ô sourire infini !
Il éclaire sa lèvre et se fond délicat,
Puis, simultanément, déborde l’inouï
Dans l’impassible écho, suit son mourant éclat.
L’événement passé l’existence compose
Un vaste écran vermeil enrubanné d’étoiles,
Lâche mon devenir comme un bouquet de roses,
Quand, de son artifice, un monde se dévoile
Au travers d’une épine, où l’impromptu se dresse
Mon âme façonnière en mon corps, résolue,
Se montre volontaire, acclame l’absolu :
-Maître à bord d’un cargo sur la mer en détresse - !
Le temps s’écoule au gré des vagues
Ancré dans le cœur comme au doigt la bague
Défile un souvenir en long sillon tracé
Sur mon front dessiné de rides ondulées
Qui remuent l’existence, invitent le passé
A raconter le fruit d’heures acidulées.
Mon bien-être est dehors, celui que je retrouve
Sempiternellement aussitôt que j’entrouvre
Un battant de fenêtre ou la porte d’entrée.
Les arômes profonds se faufilent d’emblée,
M’amènent au diapré du soleil sur les champs,
Du bleu lin au lys blanc, le rouge sang sauvage.
Il m’est bien douloureux, d’apprécier au couchant,
Ce festin coloré fondant sur mon visage.
Je me regarde enfin, suis presqu’au garde-à-vous,
Au pied d’un étendard pour lequel se dévoue,
Avec, au creux de l’âme, un noble sentiment :
La considération du don encor’fumant !
Que c’est bon ! Que c’est doux l’ivresse inopinée !
Elle est foi de l’enfance à mes jeunes années,
Elle est brin d’univers pénétrant mes entrailles
Rayonne autour de moi son immense éventail.
La beauté de la vie en l’éternel déclin
Leste aux clins d’œil heureux son regard de satin ;
Derrière son décor j’ai tissé ma demeure
L’extase est à son comble et mon vécu se meurt.
Polymnie 2016
Le temps
Elle est née avec moi l’heureuse délivrance
De son étroit tunnel rampe un firmament
De ma bulle expulsé, le jour, soudainement
Me prend d’assaut, me gêne, et son effervescence
M’agresse, me dérange, elle me bouleverse !
Blotti contre ma mère entre-bras qui me bercent,
Je suis l’élu joyeux reconnaissant mon lange
Remmailloté d’amour à la douceur de l’ange.
Ô gestes souverains ! Ô sourire infini !
Il éclaire sa lèvre et se fond délicat,
Puis, simultanément, déborde l’inouï
Dans l’impassible écho, suit son mourant éclat.
L’événement passé l’existence compose
Un vaste écran vermeil enrubanné d’étoiles,
Lâche mon devenir comme un bouquet de roses,
Quand, de son artifice, un monde se dévoile
Au travers d’une épine, où l’impromptu se dresse
Mon âme façonnière en mon corps, résolue,
Se montre volontaire, acclame l’absolu :
-Maître à bord d’un cargo sur la mer en détresse - !
Le temps s’écoule au gré des vagues
Ancré dans le cœur comme au doigt la bague
Défile un souvenir en long sillon tracé
Sur mon front dessiné de rides ondulées
Qui remuent l’existence, invitent le passé
A raconter le fruit d’heures acidulées.
Mon bien-être est dehors, celui que je retrouve
Sempiternellement aussitôt que j’entrouvre
Un battant de fenêtre ou la porte d’entrée.
Les arômes profonds se faufilent d’emblée,
M’amènent au diapré du soleil sur les champs,
Du bleu lin au lys blanc, le rouge sang sauvage.
Il m’est bien douloureux, d’apprécier au couchant,
Ce festin coloré fondant sur mon visage.
Je me regarde enfin, suis presqu’au garde-à-vous,
Au pied d’un étendard pour lequel se dévoue,
Avec, au creux de l’âme, un noble sentiment :
La considération du don encor’fumant !
Que c’est bon ! Que c’est doux l’ivresse inopinée !
Elle est foi de l’enfance à mes jeunes années,
Elle est brin d’univers pénétrant mes entrailles
Rayonne autour de moi son immense éventail.
La beauté de la vie en l’éternel déclin
Leste aux clins d’œil heureux son regard de satin ;
Derrière son décor j’ai tissé ma demeure
L’extase est à son comble et mon vécu se meurt.
Polymnie 2016
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