Dans les bras d'êtres chères
«La mort» est un langage si effrayant,
D'une sonorité non sans beauté pourtant,
D'une couleur noire qu'on lui attribut malgré elle,
Moi, je refuse de la considérer comme telle.
Car si un jour je venais à m'évaporer de ce monde,
Fumée dorée je serais, âme fluide et vagabonde,
Je souhaiterais une mort prude et intime,
Dans les bras des gens que j'aime, souvenir ultime.
Maman, éternelle gamine que je haine et aime tant,
Tu me tiendras la main, le regard dansant,
Parce que je refuse à tes yeux une once de tristesse,
Je ne mérite pas tes pleurs, ils seront ma faiblesse.
Papa, modèle vivant de ma courte vie passée,
Ma tête au creux de tes bras, tu devras me protéger,
Car durant mes derniers instants, tu seras ma force,
L'homme qui a bâtit mon être et brisé mon écorce.
Raphaëlle, amie sans faille et complète à mon cœur,
Ta place sera toute proche de moi, pour sentir ta chaleur,
Pendant mes dernières secondes, je veux te voir me sourire,
Raphaëlle, c'est l'unique cadeau que tu puisses m'offrir.
Mes sœurs, des relations différentes avec chacune de vous,
Une incompréhension mutuelle et des conflits tabous,
Puis un rayon lumineux et une complicité éternelle,
Je vous enlacerais toutes deux, oubliant ces séquelles.
Amis uniques, grâce à vous je vante une vie pleine de joie,
Au dessus de mon corps, vous ferez de ma mort un exploit,
L'émotion me tient au cœur et m'arrache les larmes,
Chèrs amis, vous avez fait de mon monde un merveilleux vacarme.
Famille compliquée, je ne t'enlèverais jamais à mon cœur,
Autour de moi, vous m'accompagnerez jusqu'à la dernière heure,
Votre amour en bandoulière, je l'emporterais avec moi,
Je garderais un œil sur vous, s'il existe un au-delà.
Enfin toutes ces personnes qui m'auront rendue heureuse,
Vous chanterez, non pas un requiem, mais une berceuse,
Dans mon funèbre sommeil, mon âme quittera la terre,
Ravie d'avoir abandonné sa vie, dans les bras d'êtres chèrs.
"Il y a plus de morts que de vivants, ce sont les morts qui dirigent les vivants." Auguste Comte