Posé sur une estrade de fortune,
Un corps finement sculpté donnait son flanc.
Il concentrait une réplique de Neptune
Occupé à ôter son petit dessous blanc.
La nudité qu'elle avait cent fois croisé,
Cent fois peinte, mille fois esquissée,
Aujourd'hui désirait la désarticuler,
Prétendre lui apprendre à s'abandonner.
Elle tentait de cacher ses rougeurs,
Nées depuis la rondeur de ses pleines joues,
Pour prendre croquis sans chaleur
De ce simple Dieu postant à genoux.
Sur la toile vierge de toute bavure,
Elle faisait glisser la mine de son gras.
Tous ses sens tombaient alors l'armure
Lorsque l'esthète étirait tout son plat.
Elle comprenait en prenant mesure
Qu'elle avait à peindre un être parfait,
Une si sublime créature
Qu'elle ne saurait en coucher les traits.
Son gros crayon d'une forme oblongue,
Un trop long instant semait le trouble,
Ordonnant à sa robe si longue
D'accueillir moiteur en son double.
Jamais modèle ne lui avait fait effet !
Elle ne cherchait pas à retenir l'émoi.
Et d'un soupir à peine dissimulé
Se frottait le vallon au tabouret de bois.
Elle lui demandait une pose de dos,
Cherchant à achever sa jouissance.
Aussitôt le froissement de son abricot
Simulait un tablier en démence.
C'est sûr, elle mentirait l'imposture,
Personne ne le saurait jamais :
Aucun pinceau n'avait frôlé peinture
Dans le secret de son chevalet.
Madame Maud
Un corps finement sculpté donnait son flanc.
Il concentrait une réplique de Neptune
Occupé à ôter son petit dessous blanc.
La nudité qu'elle avait cent fois croisé,
Cent fois peinte, mille fois esquissée,
Aujourd'hui désirait la désarticuler,
Prétendre lui apprendre à s'abandonner.
Elle tentait de cacher ses rougeurs,
Nées depuis la rondeur de ses pleines joues,
Pour prendre croquis sans chaleur
De ce simple Dieu postant à genoux.
Sur la toile vierge de toute bavure,
Elle faisait glisser la mine de son gras.
Tous ses sens tombaient alors l'armure
Lorsque l'esthète étirait tout son plat.
Elle comprenait en prenant mesure
Qu'elle avait à peindre un être parfait,
Une si sublime créature
Qu'elle ne saurait en coucher les traits.
Son gros crayon d'une forme oblongue,
Un trop long instant semait le trouble,
Ordonnant à sa robe si longue
D'accueillir moiteur en son double.
Jamais modèle ne lui avait fait effet !
Elle ne cherchait pas à retenir l'émoi.
Et d'un soupir à peine dissimulé
Se frottait le vallon au tabouret de bois.
Elle lui demandait une pose de dos,
Cherchant à achever sa jouissance.
Aussitôt le froissement de son abricot
Simulait un tablier en démence.
C'est sûr, elle mentirait l'imposture,
Personne ne le saurait jamais :
Aucun pinceau n'avait frôlé peinture
Dans le secret de son chevalet.
Madame Maud