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Conte expressionniste drolatique ( 7 )

Fysco

Maître Poète
#1
Après l'amour, il veut la prendre au mot au pied de la lettre en écrivant les choses noir sur blanc d'une écriture en pattes de mouche gravée dans le marbre. De but en blanc Il lui propose de convoler en justes noces en tout bien tout honneur car elle le botte, elle a du chien, du peps et c'est un sacré numéro. Elle, fleur bleue sur un petit nuage, est aux anges mais bergère il faut qu'elle en touche deux mots et attende la réponse du berger car, ce n'est pas tout rose, elle est sous sa coupe et il a voix au chapitre. Minute papillon, arrête ton char, c'est le bouquet, tu ne manques pas d'air, compte la dessus et boit de l'eau fraîche, ce n'est pas demain la veille, répond celui-ci, au courant car il écoute aux portes, et il la met, à tort ou à raison, en quarantaine pendant l'été indien. C'est de bonne guerre, c'est comme ça et pas autrement.
A son grand dam, notre meunier fayotte, ne tarit pas d'éloges, le marque à la culotte, mais pour le battre en brèche et lui damer le pion, c'est coton. Il n'a pas la cote et son affaire tombe à l'eau. C'est un travail de longue haleine et cela va de mal en pis. Il est à l'ouest dans le pot au noir. Alors qu'il pensait gagner haut la main, il est mis à l'index et au rancart. Je suis à la fleur de l'âge mais ça fait un bail que je poireaute, attendre le déluge cent-sept ans c'est long comme un jour sans pain. J'en ai ras le bol et je n'ai pas une mémoire d'éléphant rose. Je l'ai dans le cul et je suis fait comme un rat pense-t-il. J'ai deux mains gauches, j'ai perdu la main et personne ne me tend la main, ne me prête main forte, ne me donne un coup de main ni un coup de pouce, ne me prend sous son aile, ne monte au créneau ni ne me renvoie l'ascenseur.
Il en a plein le dos et prenant son courage à deux mains, pour lui en mettre plein la vue, il est à deux doigt de se mettre à genoux, se jeter à ses pieds et lui dire ce qu'il a sur le coeur mais l'autre, avec son coeur sec de pierre, balaye d'un revers de main, fait la tête et la sourde oreille, ouvre les hostilités et se met en pétard, grimpe aux rideaux, crie sur tous les toits qu'il lui fait perdre son temps, qu'il va le renvoyer dans ses vingt-deux et qu'il a un pied dans la tombe, qu'il va lui faire la peau, le passer au fil de l'épée, le descendre, le liquider, et lui demande de prendre la porte et de descendre les marches quatre à quatre, prêt à en venir aux mains à bras raccourcis.
C'est pas du jeu, le berger, qui n'a rien dans la tête et ne voit pas plus loin que le bout de son nez, opine du chef, le toise de la tête aux pieds, le domine de la tête et des épaules et notre meunier ne lui arrive pas à la cheville et, avec son coeur d'or, ne ferait pas de mal à une mouche. Ca craint ! Pas la peine de faire un dessin. Ce n'est pas une excuse à deux balles, il ne va pas faire de cinéma car il n'aura pas le dernier mot et ce n'est pas un jeu d'enfants. Il n'est pas prêt à se battre comme des chiffonniers. Il faut qu'il tire un trait, marque le pas et passe son chemin car l'autre ne le prend pas à la légère, ne parle pas à mots couverts pour ne rien dire et va lui en boucher un coin, le mener à la baguette sans le lâcher d'une semelle. Impossible d'arrondir les angles, de briser la glace et d'avaler l'obstacle. Par la force des choses, Il faut faire la part des choses, faire une croix sur ses prétentions et les jeter aux oubliettes mais c'est un crève-coeur. Il veut le moucher et il fait un pas de clerc.

A suivre si on veut...