Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site web.
Si vous continuez à utiliser ce site, nous supposerons que vous en êtes satisfait.

  • Visiteur, merci de ne pas poster plus de 5 poèmes par jour. Ceci dans le but d'améliorer la visibilité du site.

Conte expressionniste drolatique ( 14 et fin )

Fysco

Maître Poète
#1
Sans avoir l'air d'y toucher, à la six-quatre-deux, il jette un pétard mouillé et la première pierre dans le jardin d'une usine à gaz, boit un calice jusqu'à la lie cul sec, roule sa bosse, sue sang et eau, crache ses poumons, passe ses nerfs et tape sur le système. Il marche à pas de loup, enferme les loups et hurle avec eux dans une bergerie. Il mange comme un porc, joue au chat et à la souris et fait la bête à deux dos. Puis il pisse dans un violon d'Ingres et dans sa culotte.
Là, ça lui la coupe car il n'a pas l'estomac noué bien accroché. Il tombe de son piédestal, pique un fard, perd la tête et pleure toutes les larmes de son corps comme une madeleine de Proust en se regardant le nombril. Il a un coup de pompe, du plomb dans l'aile, fait un pet de travers et perd les pédales dans la semoule. Etre un foudre de guerre c'est une autre paire de manches et un vrai sac de noeuds. Point barre, cela va à vau-l'eau, il est temps de plier les gaules dare-dare, de mettre les voiles et de prendre la tangente.
Mais ça tombe à pic comme un couperet. C'est dans l'air, on va sonner l'hallali avant qu'il ne se fasse la belle car nul n'est prophète en son pays et il ne peut pas passer entre les mailles du filet car il a dépassé les bornes. Il se fait tirer l'oreille, il reçoit cinq sur cinq une avoinée et on lui règle son compte en compte d'apothicaire. Il veut s'inscrire en faux contre cracher au bassinet. Mais de gré ou de force et à son corps défendant, il paye en espèces au lance-pierre en monnaie de singe, en roupie de sansonnet et en alignant les zéros sur un chèque en bois. Ca lui coûte un bras et lui met le moral à zéro. Il a la chair de poule, la boule au ventre et il a mal au coeur comme un pincement. C'est bien fait, ça lui apprendra à mettre le nez dans les affaires des autres, d'avoir les yeux plus gros que le ventre en tirant la couverture à soi et de sortir des sentiers battus. Il s'est pris les pieds dans le tapis, on lui a mis les points sur les i et on ne lui obéit plus au doigt et à l'oeil. Et maintenant il faut qu'il retourne sa veste, baisse d'un ton et se fasse tout petit pour rentrer dans un trou de souris car on l'a percé à jour, pris la main dans le sac et il va porter le chapeau. Fini d'en faire des tonnes, de raconter des craques tirés par les cheveux à la va comme je te pousse au nez et à la barbe des culs-bénis ou il ne va pas faire de vieux os, mais ça lui sort par les yeux. Il faut garder la tête froide, faire patte de velours, le dos rond, fermer les yeux et ouvrir l'oeil ou il va s'en prendre plein la gueule. En un clin d'oeil, Il jette un oeil à droite et à gauche et à y regarder à deux fois à l'oeil nu, ça lui ouvre les yeux et il va regarder les choses d'un oeil neuf car, ça crève les yeux, il a des yeux derrière la tête et même s'il a une coquetterie dans l'oeil, à vue d'oeil, il n'a pas de la merde dans les yeux et un oeil dans sa poche. Bon pied, bon oeil, Il va marcher sur des oeufs et ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier au cas où on l'enverrais se faire cuire un oeuf, c'est l'oeuf de Colomb. Il faut rendre à César ce qui est à César, ne pas déshabiller Pierre pour habiller Paul et choisir entre la peste et le choléra réfléchit-il à deux fois, sinon on tourne en rond comme une girouette, on se mélange les pinceaux, les torchons et les serviettes et on reste sur sa faim. Le dos au mur mais la tête sur les épaules, il se prend et se casse la tête, se creuse la cervelle et fini par avoir une idée derrière la tête. Son sang ne fait qu'un tour, Il préfère le tête à tête entre quatre yeux.
Rien n'est joué, il n'a pas le couteau sous la gorge il n'y a pas mort d'homme et, parlant dans sa moustache, il se dit que le mieux c'est de leur cirer les bottes sans leur marcher sur les pieds puis de courir plus vite que son ombre, aller se faire voir ailleurs avant qu'on lui mette la tête au carré. Il a toute sa tête, pas la tête en l'air, et tête de pioche il en mettrait sa tête et sa main à couper, la tête la première. A tête reposée, il pense que cette histoire est à perdre la tête et qu'il y a de quoi marcher sur la tête. Ca lui monte à la tête mais il garde la tête froide.
Il décide de continuer son petit bonhomme de chemin mais cherchant la petite bête et des noises en roulant des mécaniques, alors qu'il pleut comme vache qui pisse, trois pelés de sac et de corde qui ne font pas dans la dentelle et qui se ressemblent comme deux gouttes d'eau, et un tondu, poil de carotte, pièce rapportée de la perfide Albion, bourré comme un coing, saoul comme un Polonais, maigre comme un coucou, qu'il ne connaît ni d'Eve ni d'Adam, se pointent, entrent en lice, ramènent leurs fraises et lui remontent ses bretelles qui ne sont que de grosses ficelles cousues de fil blanc comme neige.
Nous n'avons pas gardé les cochons ensemble, occupe toi de tes fesses, dit ce vieux loup de mer en serrant les fesses, gare à tes fesses, ça va chauffer. Mais il prêche dans le désert. Il y a de l'orage dans l'air et de l'eau dans le gaz. C'est la loi de la jungle, la foire d'empoigne. Le suppôt de Satan, se croyant né de la cuisse de Jupiter, passe à la casserole et met à sang le navet et lui enlève le pain de la bouche. Il scie la branche sur laquelle il est assis, lui casse du sucre à fraises sur le dos, lui jette l'éponge, et la poudre aux yeux, fait couler beaucoup de sang d'encre de la bouteille et casse sa pipe, taillée du bois dont on fait les flûtes. Il jette un pavé dans la mare, la croix et la bannière, pousse grand-mère dans les orties, sainte nitouche qui marchait à coté de ses pompes, la tire et lui arrache les cheveux blancs et les coupe en quatre; faites chauffer la colle ! ; lui met les doigts dans le nez et la tête dans le cul, le passe à tabac et lui casse les pieds puis court comme un dératé la queue entre les jambes.
Après ce combat homérique, il est marron. Un oeil au beurre noir, jaune comme un citron il n'est pas à prendre avec des pincettes, il est dans ses petits souliers, et sa langue fourche. Alternativement rouge comme une tomate, blanc comme un linge, vert de peur bleue et faisant grise mine, il l'a échappé belle, il en a vu de toutes les couleurs, il a du bleu à l'âme, il voit rouge de colère et est vert de rage. Sans noircir le tableau, noir sur blanc, il s'est fait avoir comme un bleu et a failli se faire saigner à blanc. Il ne voit plus la vie en rose quand c'est noir de monde, et il annonce la couleur : il attend le feu vert pour se mettre au vert, frais comme une rose, et faire couleur locale. Ils seront verts de jalousie et rouges de honte.
C'est l'exception qui confirme la règle : Il a évité le compas et le doigt dans l'oeil et se le rince puis se brosse et numérote ses abattis. Il reste de marbre et d'un calme olympien. Peut me chaut, c'est une querelle de clocher, une guerre picrocholine, mais il vont se faire alpaguer, affirme t-il mordicus à la cantonade, d'une voix de stentor et avec un cheveu sur sa mauvaise langue.
Sans remettre aux calendes grecques, et tourner le couteau dans la plaie et autour du pot, pour revenir à ses moutons triés sur le volet, il faut mettre le holà. Il rend son tablier , bat sa coulpe, vide son sac, trouve chaussure à son pied, change son fusil d'épaule et prend ses cliques et ses claques clopin-clopant. C'est bête comme chou mais il en a sa claque et regagne ses pénates pour sauver les meubles, se reposer sur ses lauriers, tourner la page et repartir comme en quatorze, dans ces eaux là, ou en l'an quarante dont il se moque et vogue la galère.
Il prend la clé des champs en main, et la met sous la porte au doigt mouillé et après avoir danser devant le buffet en tenant la fière chandelle, enlevé le cheveu sur la soupe au lait, trempée, qui est dans son assiette, il se lave les mains, se les frotte en se passant un savon. Il est lessivé, broie du noir et il veut rentrer dans sa coquille. Alors il prend une gamelle et le bouillon à onze heures, de la patate chaude qu'on lui a refilé et qui traîne dans une casserole, du pain sur la planche savonnée, blanc, qu'il mange à coté de la plaque, car il mange de ce pain là, un café fort, fait son lit pour ne pas dormir debout, sans faire d'histoire, met son bonnet blanc près de sa tête, blanc bonnet qu'il n'a pas jeté par-dessus les moulins, se couche dans de beaux draps et dans le plus simple appareil, nu comme un ver. Il dort en chien de fusil, comme une souche dans les bras de Morphée, sur ses deux fines oreilles, ronfle comme un sonneur et rêve de châteaux en Espagne en attendant de plier bagage, partir les pieds devant à tombeau ouvert, la tentation de Venise à l'article de la mort, voir Naples et mourir dans son lit et manger des pissenlits par la racine. Excusez du peu, tout cela c'est du bla-bla-bla, ça ne casse rien mais c'est à prendre à coeur ou à laisser en main courante. C'est beaucoup dire cela va sans dire.

Fin.
 

Fysco

Maître Poète
#2
Ce conte en quatorze parties n'est construit qu'avec des expressions courantes dont aucune, sauf erreur, n'est en doublon.