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Confession

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J’ai plus peur des ombres de la nuit,
Ni, des abîmes dans les cœurs meurtris
Plus peur de plier sous les coups
Que peut nous assener la vie
Comme pour nous dire « rien n’est acquis »
J’ai plus peur du silence
Dans le creux de chaque pas qui mène
Aux dernières lignes d’un existence

Mais j’ai peur de l’étau
Qui se resserre chaque jour sans que je le voie
Qui me broie tout en douceur, sournois
Caché sous l’illusion du choix

J’ai peur, si peur, des bureaux
Où on se fait emmurer vivant
Le week-end pour seule bouffée d’air
Libre à tiers-temps
Routine, horaires, anesthésiants
Allers-retours, même chemin
Corps immobile
Traversé par un quotidien
Insipide
Sous l’œil de l’éternelle galère
Qui t’attend
Et guette patiemment
Le moindre pas de travers

J’ai peur des maisons
Dans lesquels on s’enferme parce qu’il faut se protéger
Auxquelles on s’enchaîne parce qu’il faut posséder
Propriétaire à vie
D’un acte de crédit

J’ai peur de la route toute tracée
Postée à la sortie de l’école
Imperméable à toute question
Les rails qu’on suit sans y penser,
Sans voir la diversité folle
Des sentiers à arpenter

J’ai peur de l’étau
Croies-tu que seul l’incarcéré
Est piégé à perpétuité ?

J’ai peur d’oublier
Peur de ne pas reconnaitre les chaines
Quand on me les passera aux poignets
J’ai peur que leur poison m’étrenne
Trop fort
Et que ce qui bat dans mes veines
Décolore

Peur d’oublier l’essentiel,
Que ce temps de vie reste mien
Que je peux marcher au fil du vent
Sans songer au lendemain
Qu’au fond rien ne me retient vraiment
L’instable
Comme droit inaliénable

Peur de l’étau
De la concession de trop
Qui fissurera mon courage,
M’ôtera la hargne au combat
Me laissera contemplant une cage
A bout
Finissant par me dire que c’est pas si mal après tout

Alors c’est ma prière
Celle que je m’efforce chaque jour
De graver un peu plus en moi
A l’encre la plus sacrée qui soit

C’est ma prière
Pour m’empêcher de sombrer
Et je veux bien que tout chavire
Si je peux serrer ce souvenir

La simplicité
Dans l’acte de se lever et partir
La volonté
Dans le pas qui franchit un seuil
Et la vraie saveur de la vie
Que l’âme cueille
L’insaisissable qui nous saisit
Plus vrai, plus fort, plus beau que tout
Souvenir que tout cela existe
Certitude que tout cela vaut le coup

Prière
Contre l’oubli
Larme passagère
Confiée avec soin à la nuit
Repère
Au creux de quelques mots,
Écho
D’un espoir gravé là-haut
L’étoile du nomade
Lumière d’un rappel à la vie
Qu’on s’est promis​