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Chute libre

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Chute libre
Je suis en chute libre interminable sur une planète qui ne semble pas être la nôtre. Je ne sais pas quand j’arriverai au sol, ou même s’il existe. Si je suis en chute libre, c’est que forcément, il y a une force gravitationnelle qui en principe se voudrait constante, mais sur cette planète, elle est toute sauf constante. D’année en année, de semaine en semaine, ou même de seconde en seconde sa grandeur fluctue. S’il y a un sol, j’espère que je n’aurai pas à entrer en contact avec lui dans un futur rapproché, parce qu’avec la vitesse avec laquelle j’arrive, les dégâts de ce contact seraient surement irréversibles. Par contre, je ne pourrai pas rester dans cette chute indéfiniment, bien qu’elle me permette d’éviter ce contact, elle ne me permet pas de vivre. Alors coûte que coûte, je tente d’ouvrir mon parachute. Après avoir usé de ce qui semblait être toute ma force, le parachute s’est finalement ouvert. Le voyant se déployer, mon cœur, mon âme et mon esprit se sont remplis d’espoir. Espoir qui s’est bien vite dissipé pour faire place au désespoir à la vue des nombreux trous qu’il comportait. Eh oui, tous ces efforts sincères réduits en poussières. Laissant ce découragement s’ancrer en moi, je me suis laissée tirer par la gravité. Laquelle n’a évidemment pas manqué d’accentuer son ampleur. Après quelques semaines à me laisser tomber ainsi, je me suis retroussée les manches et avec le peu de détermination qui me restait, j’ai tenté de réparer ces trous. Et alors que je venais de finir de tous les reboucher, un oiseau qui me suivait de près, mais que j’avais choisi d’ignorer, s’en est emparé. Non seulement m’avait-il volé ma bouée de secours, mais, en plus, m’avait précipitée dans un nuage orageux. Celui d’où naissent les éclairs. Bien sûr, la gravité n’avait aucun effet sur ce qui se trouvait à l’intérieur de ce nuage. J’étais donc prise à l’intérieur à me débattre contre ces éclairs, sans réelle défense. Refusant que ma vie ne s’arrête à cet endroit, j’ai crié, crié, crié, ce cri ne transperçait malheureusement pas l’épais nuage qui me prenait en otage. J’ai donc dû patauger au travers sans me laisser abattre par la foudre. Enfin arrivée au bout, j’ai constaté que cette chute serait bel et bien interminable si je ne me laissais pas toucher le sol. Sol dont je connaissais l’existence, même si je préférais le nier. Pourtant, c’était ce sol qui était responsable de ma chute. C’était lui que j’avais tenté de fuir en prenant la direction des cieux au moyen de ma petite embarcation qui s’est brisée, me laissant dans une chute sans fin. Avec bien de la force, bien du courage, malgré que la gravité semblait être plus forte que jamais, j’ai tenu à refaire contact. Rien ne pouvait me préparer au choc que cela me ferait. C’était la seule manière de retrouver une vie normale, la seule manière de vivre sans seulement respirer. Le choc a été brutal, déchirant et traumatisant. En y revenant, mon esprit s’est fracassé. Je revis et revois sans cesse les événements qui m’avaient forcée à partir. Les dégâts sont apparents et donnent envie de repartir. Mais survivrais-je à une autre de ces chutes? Mieux vaut rester et affronter.