Cette charmante dame voûtée et très sociable
Qui savait à chacun offrir un coin de table
Son mot de ralliement était « Aimer ».
Sans contrepartie, elle donnait.
Parlait à l’inconnu qui traversait la rue
Voulait pour un instant accrocher un sourire
En lui offrant un mot, ou la fleur qu’elle venait de cueillir.
Seule avec les oiseaux parfois s’entretenait
C’est à eux seulement qu’elle livrait les secrets de sa vie
Si ils pouvaient parler à leur tour aujourd’hui
Ils vous conteraient combien douce était sa tendresse.
Levée tôt chaque jour sa première visite était la rue.Aidée d’un vieux balai elle enlevait sans cesse
Les épines des pins, feuilles de marronniers.
Évitant par ce geste qu’un cycliste ne chute.
Ô combien de papiers, canettes et mégots
A-t-elle dû ramasser , chaque jour recommencer.
Des automobilistes abrutis de vitesse
Qui pour la remercier ont écrasé ses chats
Ils n’ont jamais pu voir les larmes de la dame
Ni entendu ses cris de chagrin sortant de sa poitrine
Quand après des recherches elle retrouvait ses amis
Couchés dans le fossé, avec leurs yeux ouverts.
Un jour elle m’a confié " j'ai été insultée "
Même traitée de folle une nuit de brouillard
alors qu'elle appelait un chat qui n'était pas rentré,
Et pousser de côté des graviers qu’on lui avait jeté.
Le jour des obsèques de la dame
Seuls l’accompagnaient ses enfants
Elle repose aujourd’hui au fond d’une campagne
Où quelques chats perdus lui rendent une visite
Avec les oiseaux qui la bercent de leurs chants.
C’était ma maman……………….
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