AU PAYS DES GUEULES NOIRES
Petite fille de Moselle aux yeux bleus,
Dans les grands frimas de l’hiver,
J’ai grandi dans un immeuble de cinq étages,
A mon goût, quelque peu ordinaire,
Je n’ai pas toujours connu des jours heureux.
Partagée entre maman, qui faisait des ménages,
Se contentait du peu qu’ elle avait,
De sa condition, elle ne se plaignait jamais.
Et papa, jamais heureux ni satisfait de sa vie,
Râlant tout le temps comme un lion en cage,
Heuresement que l’on avait des amis,
Pour égayer la jeunesse, que je n’avais pas choisie.
Souvent isolée dans ma chambre à coucher,
Que je partageais avec ma sœur,
Je ne regardais jamais l’heure,
Je m’enfermais dans ma solitude.
Allongée sur mon lit, j’écoutais de la musique,
Faisant mes devoirs au son du tourne-disque,
Très studieuse, je m’abreuvais de lecture en prélude,
Qui me faisait oublier sous mon édredon,
Tous mes rêves déchus et mes espoirs de charbon.
Lecture et musique étaient mes seules compagnes,
Moustaki, Ferrat chassaient mes tonnes de cafard,
Dans cette ville aux épais brouillards,
Aux pays des gueules noires,
Dans les sillage de roues gigantesques,
De père en fils, elles faisaient un travail titanesque.
Quelquefois, je m’évadais en forêt,
Pour y respirer l’air frais,
Avec ma compagne fidèle,
Nous marchions dans l’herbe frêle,
Nous longions les humbles ruisseaux,
Bercées par le clapotis de l’eau,
Tout en écoutant les chants perçants des oiseaux.
Cette forêt était notre refuge,
Sous le soleil ou sous le déluge,
Blotties toutes les deux, sous un parapluie,
Nous rêvions à un autre style de vie.
Petite fille de Moselle aux yeux bleus,
Dans les grands frimas de l’hiver,
J’ai grandi dans un immeuble de cinq étages,
A mon goût, quelque peu ordinaire,
Je n’ai pas toujours connu des jours heureux.
Partagée entre maman, qui faisait des ménages,
Se contentait du peu qu’ elle avait,
De sa condition, elle ne se plaignait jamais.
Et papa, jamais heureux ni satisfait de sa vie,
Râlant tout le temps comme un lion en cage,
Heuresement que l’on avait des amis,
Pour égayer la jeunesse, que je n’avais pas choisie.
Souvent isolée dans ma chambre à coucher,
Que je partageais avec ma sœur,
Je ne regardais jamais l’heure,
Je m’enfermais dans ma solitude.
Allongée sur mon lit, j’écoutais de la musique,
Faisant mes devoirs au son du tourne-disque,
Très studieuse, je m’abreuvais de lecture en prélude,
Qui me faisait oublier sous mon édredon,
Tous mes rêves déchus et mes espoirs de charbon.
Lecture et musique étaient mes seules compagnes,
Moustaki, Ferrat chassaient mes tonnes de cafard,
Dans cette ville aux épais brouillards,
Aux pays des gueules noires,
Dans les sillage de roues gigantesques,
De père en fils, elles faisaient un travail titanesque.
Quelquefois, je m’évadais en forêt,
Pour y respirer l’air frais,
Avec ma compagne fidèle,
Nous marchions dans l’herbe frêle,
Nous longions les humbles ruisseaux,
Bercées par le clapotis de l’eau,
Tout en écoutant les chants perçants des oiseaux.
Cette forêt était notre refuge,
Sous le soleil ou sous le déluge,
Blotties toutes les deux, sous un parapluie,
Nous rêvions à un autre style de vie.