L’Atlas est posé sur moi
Je lis le monde à la surface
De deux pages qui ne se tournent pas
J’y déchiffre le langage
D’un horizon sans rivages
D’un virage sans autre raison
Que les sentiers aux mille sillons
Loin des routes tracées par des faux
Loin des étendues défrichées
Où l’on cultive l’hésitation
La peur, le doute, l’abandon.
Je crois que je préfère côtoyer
La mauvaise herbe des fossés
Quitte à être fauchée moi aussi
Mon doigt survole les océans
Dérive le long des continents
Réinvente la moindre frontière
Entre le ciel et la terre
Voyant leurs souffles s’enlacer
Dans des rais de lumière dorés épars
Mon cœur se soulève
Et part
Je m’envole avec l’Atlas
Je vogue là où les vagues abondent
Jusqu’à chavirer avec elles
Jusqu’à ce que leur force inonde
Les dernières lignes de ma lettre
Un long baiser au gout de sel
Que scelle un point cardinal
Final
Avec l’Atlas, j’irais soutenir la voute céleste
Mes nuits seront des éclipses
Au cœur desquelles je lèverai l’encre
Pour aller écrire aux étoiles
La beauté qui précède l’aurore
L’appel qui vibre dans le chant
De la rosée qui perle doucement
Aux pétales des roses des vents.