Gainsbourg est pour moi un poète.
Un " hard poète " avec les possibilités modernes de vidéos, de "clips", ses problèmes aussi.
Mais c'était un des derniers poètes. Le seul pour qui j'ai pleuré.
C'est pas compliqué, Rimbaud. Mis à part le talent que je n'aurais jamais.
Il est mon maître créateur, là où il a pris une balle, j'ai pris un coup de couteau.
Quand il a donné de lui, j'ai fait de même.
J'ai ses défauts, mais pas ses qualités. Mon regret ? L'avoir connu trop tard.
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Ma Bohème
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !
Arthur Rimbaud,
Cahier de Douai (1870)