Récemment, j'ai lu quelque part
Que parmi les grands arnaqueurs
Les plus grands escrocs de l'histoire
Entre Madoff et Jacques Cœur
Se trouvait un Don Juan vulgaire
En mal d'une femme docile
Que l'épouse de Martin Guerre
Accepta en son domicile
Arnaud du Thil, l'idiot, se nomme
[On devrait dire l'utile idiot]
Car ce présumé gentilhomme
Servait plus aux champs qu'au dodo
Donc ce Du Thil naît en Ariège
En province de Roussillon
Peut-être même à Thil, que sais-je ?
D'où il avait tiré son nom
Se morfondant dans son village
Il décide de s'engager
Avec des amis de son âge
Dans l'armée de François 1er
En mil cinq cent cinquante-quatre
Arnaud du Thil est dans les Flandres
Contre l'Espagne, il doit se battre
Ça c'est dur à comprendre
Là-bas il fait la connaissance
D'un soldat né dans sa région
Dont l'étonnante ressemblance
Avec lui prête à confusion
Cet homme a quitté sa famille
Car il a commis un larcin
Et marchant avec des béquilles
Rentrer chez lui ne lui dit rien
"Je m'appelle Martin Daguerre
Né à Hendaye, au Pays basque
Mais on m'appelle Martin Guerre
Et je vivais de mon travail
"Ma jeune épouse doit m'attendre
Mais ne me reverra jamais !"
À ces mots Arnaud sent se tendre
Ses oreilles sous son bonnet
Aussitôt, il va, court et vole
Rendre ses galons au colon
À pied, à cheval, en carriole
Il retourne en son Roussillon
Il arrive dans le village
De son ami handicapé
Où la femme le dévisage
Puis en pleurant vient l'enlacer
La vie reprend comme naguère
Arnaud Du Thil travaille aux champs
Et la femme de Martin Guerre
Lui donne même deux enfants
Jusqu'au jour où un militaire
Sur le chemin de sa maison
Jure que le vrai Martin Guerre
Était avec lui sur le front
L'oncle de Martin porte plainte
À Rieux, auprès du sénéchal
Et le couple sous la contrainte
Est remis à un tribunal
Le couple est reconnu coupable
Et passible de pendaison
Arnaud du Thil, inébranlable
Fait appel de la décision
Lors, au parlement de Toulouse
Avec brio, ils se défendent
Lui, jure qu'elle est son épouse
Ce que confirme la Bertrande
Les jurés et le procureur
Semblent apprécier le discours
Et vont statuer en sa faveur
Quand un homme interrompt la Cour
"Votre honneur, je suis Martin Guerre
Dit-il au juge abasourdi
Cet homme-là est un plagiaire
Je suis le seul, le vrai mari !"
Lors, il donne tant de détails
Qui se révèlent tant exacts
Que l'imposteur n'est plus de taille
À expliquer ses mauvais actes
Le juge acquitte alors Bertrande
Qui se jette au cou de Martin
Puis peu-après les bourreaux pendent
Par le cou le faux concubin
Que parmi les grands arnaqueurs
Les plus grands escrocs de l'histoire
Entre Madoff et Jacques Cœur
Se trouvait un Don Juan vulgaire
En mal d'une femme docile
Que l'épouse de Martin Guerre
Accepta en son domicile
Arnaud du Thil, l'idiot, se nomme
[On devrait dire l'utile idiot]
Car ce présumé gentilhomme
Servait plus aux champs qu'au dodo
Donc ce Du Thil naît en Ariège
En province de Roussillon
Peut-être même à Thil, que sais-je ?
D'où il avait tiré son nom
Se morfondant dans son village
Il décide de s'engager
Avec des amis de son âge
Dans l'armée de François 1er
En mil cinq cent cinquante-quatre
Arnaud du Thil est dans les Flandres
Contre l'Espagne, il doit se battre
Ça c'est dur à comprendre
Là-bas il fait la connaissance
D'un soldat né dans sa région
Dont l'étonnante ressemblance
Avec lui prête à confusion
Cet homme a quitté sa famille
Car il a commis un larcin
Et marchant avec des béquilles
Rentrer chez lui ne lui dit rien
"Je m'appelle Martin Daguerre
Né à Hendaye, au Pays basque
Mais on m'appelle Martin Guerre
Et je vivais de mon travail
"Ma jeune épouse doit m'attendre
Mais ne me reverra jamais !"
À ces mots Arnaud sent se tendre
Ses oreilles sous son bonnet
Aussitôt, il va, court et vole
Rendre ses galons au colon
À pied, à cheval, en carriole
Il retourne en son Roussillon
Il arrive dans le village
De son ami handicapé
Où la femme le dévisage
Puis en pleurant vient l'enlacer
La vie reprend comme naguère
Arnaud Du Thil travaille aux champs
Et la femme de Martin Guerre
Lui donne même deux enfants
Jusqu'au jour où un militaire
Sur le chemin de sa maison
Jure que le vrai Martin Guerre
Était avec lui sur le front
L'oncle de Martin porte plainte
À Rieux, auprès du sénéchal
Et le couple sous la contrainte
Est remis à un tribunal
Le couple est reconnu coupable
Et passible de pendaison
Arnaud du Thil, inébranlable
Fait appel de la décision
Lors, au parlement de Toulouse
Avec brio, ils se défendent
Lui, jure qu'elle est son épouse
Ce que confirme la Bertrande
Les jurés et le procureur
Semblent apprécier le discours
Et vont statuer en sa faveur
Quand un homme interrompt la Cour
"Votre honneur, je suis Martin Guerre
Dit-il au juge abasourdi
Cet homme-là est un plagiaire
Je suis le seul, le vrai mari !"
Lors, il donne tant de détails
Qui se révèlent tant exacts
Que l'imposteur n'est plus de taille
À expliquer ses mauvais actes
Le juge acquitte alors Bertrande
Qui se jette au cou de Martin
Puis peu-après les bourreaux pendent
Par le cou le faux concubin