Amour ou destruction ?
Amour, mon pauvre amour, où es-tu donc passé ? Je cherche désespérément autour de moi tout ce que ce mot merveilleux pouvait nous offrir en jaillissant du cœur des hommes. Que ce soit l'amour maternel, l'amour filial, l'amour du couple, l'amour des amis et des copains, l'amour qui impose le respect pour autrui, celui qui unit les hommes et les femmes de toutes races dans une même fraternité.Cet amour avec un grand "A" s'est enfui dans l'espace ainsi que dans le temps avec le modernisme, la mécanisation et le développement superficiel de notre civilisation. Oui, il s'est échappé laissant un grand vide, un immense vide dans lequel l'égoïsme, la haine, la violence, ont trouvé une place qui me donne le frisson.
Qu'il s'agisse des mots courants, des discours, ou des actes, tout n'est plus qu'agressivité, brutalité, cruauté, violence, qui s'échappent d'esprits donnant libre cours à leur déraison, se sublimant dans leur orgueil dû à une folie imbécile et meurtrière.
Nombreux sont ceux qui se recommandent de Dieu mais qui bafouent les principes même de la foi et de la charité chaque jour davantage. Tous ne sont pas ainsi, heureusement, mais dans une grande majorité de ceux qui perpétuent le premier principe de l'humanité, il en est beaucoup qui, mûs par le désespoir, s'essoufflent et vont franchir inévitablement ce mur de honte qui les amènera sur le chemin de l'envie, de la facilité et de la corruption.
Sans une morale solide notre civilisation court à sa ruine car aucune performance, ou prouesse technique, ne peut rivaliser avec la beauté des sentiments du cœur. En perdant la noblesse de l'esprit, l'homme s'appauvrit et tend à retourner à l'instinct bestial, à cet état animal qui le rendra plus redoutable encore pour l'avenir de la planète. Pour sauver ce monde, il ne suffit plus de désarmer les têtes nucléaires étant donné que le véritable danger réside dans les pensées humaines, dans l'inconscient de chacun, dans l'intimité la plus secrète des êtres pensants.
Quand l'homme parviendra à briser le mal insidieux qui le terrasse et l'emprisonne sous un joug invisible, alors seulement, il retrouvera la joie de vivre, l'espoir et la beauté. Vrai qu'il est bon d'aimer ? Mais, se faire aimer, n'est-ce pas atteindre l'apothéose ?
