Cueillettes familiales 8.70
C’est près du soleil que se salent les « émaux sillons »
Qui font ressortir le suc en boule de cristal crépitant l’Âme
A devenir boule de feu frictionnant le microsillon !
Chante en chœur un parfum allégorique, sa flamme !
Sur mon pot-au-feu que la louche crayonne en festons,
Quand mes lèvres en pétales de rose rajoutent des aromates diaprés,
Je revois mon père le dimanche attiré par un parfum d’ail en veston *
Se précipiter à la cuisine, mettre son grain de sel en gestes beurrés.
Accourt la Reine des prés* : « Mais papa qu’est-ce que tu rajoutes là »?
« Rien ! Je hume les bonnes odeurs » ! Suit un chaste baiser sur la joue !
Je me régalais de tout voir, tout entendre en secret de lilas
Toute heureuse de partager l’ombre de gestes qui déjouent!
Quand ma mère faisait un cassoulet j’entendais tant et tant de fois
Mon père dire à maman : « C’est bon, je me régale !
Mais vois-tu, je ne retrouve pas ce goût d’autrefois
Ce suc que ma mère mettait dans ce plat manquerait à l’astragale !
Perles sur perles la rosée se fond mais revient,
Se prolonge avec le temps qui fuit, se renouvelle !
Porter à sa bouche les saveurs olfactives c’est faire un lien
Qu’un passé perpétuel cisèle et que le parfum révèle.
Polymnie2
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