Une journée peu ordinaire
Cinq heures du matin, je me lève de mon canapé
En cette période, je ne dors pas avec ma moitié
Je déjeune devant mon ordinateur allumé
Merde saloperie de tartine sur le clavier
Fini direction salle de bains pour une toilette intime
Je sors dans la cour mon clébard qui lui aussi déprime
Dans le matinée dans mon garage je bricole
Ca m’évite de descendre des bouteilles d’alcool
Onze heures je me défoule mes vieilles guibolles
Tours de roues sur mon vélo d’appartement pas drôle
En cette période c’est la cueillette de champignons
Bon allez évitons le sujet ça va me rendre grognon
Midi sonne je mets les pieds sous la table
Ma caporale en chef me tombe sur le râble
< Tu as pris une douche tu sens la sueur > elle m’agace
Le torchon brûle entre moi et ma pétasse
Fini le repas dans la canapé je fais la sieste
Le chien affamé déprimé bouffe les restes
Ca va il n’a pas encore attaqué nos meubles
Par conte il a failli bouffer le facteur en bas de l’immeuble
Je zappe Bfm la chaîne des dépressifs
Quinze heures, je sors de mon état végétatif
Je m’étire je me fais trois cafés noirs
Je prends la laisse j’attache mon clébard
Une heure pas plus avec mon laissé passé en poche
Je promène Adolf mon berger boche
Je rentre avec mon fidèle qui tire une langue
Ma femme devant la télé maudit les frères Tang
Je me fais un goûter brioche, beurre de cacahuètes
Pâte a tartiner, saucisson, de la bière trois canettes
Pendant que mon petit toutou ronge son os
Mon épouse sort un jeu de société le Triominos
C’est mieux que de se regarder en chien de faïence
J’aurais préféré un string poker pas le moment je pense
Que le temps passe dix huit heures a l’horloge
Tablier autour de sa taille ma femme prépare mon auge
Plateau repas devant la télévision soupe salade yaourt
Moi qui rêver d’un sanglier, d’une cervoise et d’une tourte
Débarrassage ma femme endosse sa tenue de nuit son pilou pilou
Véritablement un tue l’amour, j’aurai même pas le droit a un bisou
Madame suit les recommandations stricts a la lettre
Pas attouchements, pas de contacts et entre nous un écart d’un mètre
Et pourquoi pas un masque, des lunettes et des gants
Et dire qu’ils ont prolongés de quinze jours le confinement
Et la journée de demain qui s'annonce sera identique
Ca me pèse cet emprisonnement satanique
Je reste positif, il en va de notre avenir
Même ma collègue sourde et muette me manque c'est pour vous dire