Marcher la tête en l’air c’est pas toujours marrant
Car il y a les poteaux où passe le courant
Il y a les vélos qui passent sur deux roues
Mais aussi les autos qui elles, ont quatre roues,
On peut aussi trouver quelques gardes mobiles
Qui forment une haie en restant immobiles
Ou des manifestants qui lancent leurs critiques
Car ils sont pas contents du pouvoir politique;
Y a les étrons des chiens, on peut marcher dedans
Glisser et s’étaler dans une mare de sang,
Là, restant sur le dos avec les yeux en l’air
Attendre l’ambulance en se crispant les nerfs
Sous les regards voyeurs de multiples badauds
Qui se plaisent à prétendre que je suis un nigaud
Car regarder le ciel alors qu’un avion passe
Conduit à ce qu’à terre sitôt l’on se fracasse.
C’est vrai, je le sais bien, mais à baisser les yeux
Tout me paraît fort sombre sans un coin de ciel bleu
J’ai l’impression dès lors de n’être qu’un esclave
Menacé d’un danger infiniment plus grave.
Tête en l’air
