Ravaler ses larmes, orgueil, fierté de coq.
Arc-bouté aux harnais en contrefort,
L’animal ne doit pas reculer à l’effort,
Quand la charrue bute contre le roc.
Il regarde la terre de son pays aride,
Alliance de pierre et de poussière.
Espérer pouvoir remuer cette misère,
Y récolter humeurs et sueurs acides.
Sol de ses ancêtres d’une époque fertile,
Mirage du manioc, des vastes rizières.
Funeste, quand l’eau déserte les rivières,
Refus du grain à germer en terre hostile.
Le fauve devenu vautour rit de lui,
Serres plantées au squelette d’un arbre,
Il patiente, froid comme le marbre.
Fantômes de la savane souhaitent la pluie.
À l’horizon du premier nuage,
Dansent les sorciers, implorant les Dieux.
Quand s’échoue l’averse d’un ciel capricieux,
Alors renait la vie dans d’éphémères marécages.
À cette eau, miracle de notre existence,
Protégez là ! Ne croyez plus à son abondance...
Pour nos enfants et tous leurs descendants,
Qu’ils vénèrent l’onde d’un monde fascinant.