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Pourun monde perdu (suite et fin - L'hiver)

#1


L’hiver



L’hiver est survenu dans le courant décembre
Nous faisant oublier les brouillards de septembre,
Les tempêtes, les vents, eux, survinrent après
Déchirant la nature au cours de leur excès.
A présent, tout est calme et Noël se profile,
Dans la froideur du jour tout nous semble immobile.
En silence, la neige étend son blanc manteau
Qui étouffe les sons. C’est un monde nouveau
Qui se montre enlisé par l’arrivée soudaine
D’un ciel qui, inclément, violemment se déchaîne
En projetant au sol de fougueux tourbillons
Entraînant des milliers, des milliards de flocons
Duveteux et ouatés, formant la neige molle
Tandis qu’autour des feux, dans une farandole,
Des tisons qui rougeoient s’échappent les flammèches
Dans des "pchuitts", des "pans" et autres bruits revêches.
Tout paraît assoupi, engourdi par le gel,
Seuls quelques cantonniers qui répandent du sel
Sur l’asphalte blanchie, donnent au paysage
Un sentiment de vie, le long de leur passage.
Même les grands corbeaux préservent le silence
Des campagnes privées de toute effervescence.
Rien ne trouble le calme hormis un vent rageur
Qui souffle son haleine et, en grand tapageur,
Se plaît à secouer les cimes élancées
Des grands arbres qui crissent. Alors que des nuées
Les nuages ventrus portés par leur élan
S’assemblent, se défont, forment un autre plan,
Un autre agglomérat qui, étant éphémère,
Changera le décor assombrissant la terre.
Tapis dans leur chaumière, en leur antre, leur gîte,
Hommes et animaux par un accord tacite
Se blottissent frileux dans l’attente du jour
Où renaîtra la vie sous le premier labour.
Mais le printemps est loin, et fort longue l’attente,
Dans sa résignation chaque être se contente
A porter le fardeau des rigueurs de l’hiver
Quand même dans le cœur s’épanche un fiel amer.
La paix s’est installée dans l’univers humide
Et la vie qui, parfois, peut sembler insipide
Me laisse à méditer au gré de mon humeur
Sur l’homme et son génie, sa beauté, sa laideur,
Sur ses capacités à la fois constructives
Mais aussi démoniaques, absurdes et nocives
Dès que l’esprit se perd dans les noirs horizons,
Que son cœur n’exhale que d’horribles poisons,
Qu’il éructe une hargne en plus d’une menace,
Qu’il vomit une haine empoisonnant l’espace
A tel point que les cieux s’en trouvent indisposés,
Que les anges, eux-mêmes, semblent impressionnés.
L’humain, dans sa folie, a conçu la matière
Capable d’affecter la Terre toute entière ;
La force nucléaire est pire qu’un poison
Et rien qu’à y penser j’en éprouve un frisson.
Ces chercheurs, ces savants à l’âme diabolique
N’ont-ils pas pour autant un visage angélique ?
Dans leur acharnement, leurs abominations,
Ils mettent en péril la vie de nos nations,
Ils subliment l’horreur, menacent toute vie,
Insouciants que la mort est une tragédie
Qui pourrait affecter l’univers et l’espace,
Quand leur aveuglement veut cacher la menace.
Pourtant, il suffirait d’un fou encor plus fou
Pour qu’un doigt, un seul doigt ébranle le caillou,
Éclate le rocher perdu dans l’univers
Et disperse, à jamais, ce monde trop pervers.
L’homme est un prédateur imbécile, stupide,
Cruel et ambitieux, égoïste, cupide,
Que rien ne peut freiner dans sa course, son sort,
Sinon l’incorruptible dame en noir : la mort.
Notre destin est lié à ces fous délirants
Qui se prennent pour Dieu, ou pour des conquérants,
Pour l’élite portée par notre pauvre Terre,
Or, utiles ils sont moins qu’un simple ver de terre.
Comment rester sereins tandis que tout bascule,
Que nous nous maintenons pareils au funambule
Dans un frêle équilibre où la moindre secousse
Pourrait tout faire choir ? Ne pas avoir la frousse
En ces temps incertains révèle l’inconscience
De quiconque évolue sans la moindre défiance.
Notre avenir est noir comme le ciel d’hiver,
Le danger bien présent, comment se montrer fier
Constatant l’agonie d’un monde qui se meurt,
Qui, chaque jour nouveau, doit supporter un heurt ?
L’emprise de la haine attise la vengeance
Et emporte l’humain vers une déchéance
Qui s’ancre dans le sein de toutes les nations,
Quelles que soient les races ou bien les religions.
L’homme s’est asservi dans une démesure
Plus redoutable encor qu’une sale blessure,
Il ne contrôle plus la marche d’un destin
Qu’il a créé lui-même. Il atteint son déclin
Et ne le sait que trop, or, dans sa lâcheté
Il sublime son vice en sa naïveté,
Il supporte son joug tout autant que l’outrage,
Admet la cruauté par manque de courage,
Acceptant à la fois insultes, répression
A l’égard de celui qui rentre en rébellion.
La liberté, pour lui, n’est qu’un mot désuet,
Et, sait-il seulement ce que c’est qu’un pamphlet ?
Songe-t-il qu’un écrit peut libérer son âme,
Adoucir son chagrin ou soulager son drame ?
Non, il accepte tout avec résignation,
Sa douleur, son tourment. Dans son abnégation
Il les place en exergue mû par ses habitudes
A porter le fardeau pesant des turpitudes.
Sa révolte consiste à gémir doucement
Tel un chien qui, craintif, obéit sagement ;
Il est un doux mouton mené à la baguette,
Marche les mains liées à une cordelette,
Il souffre sa douleur et supporte le crime
Sans se préoccuper que le guette l’abîme,
Qu’une invisible main est là pour le pousser
Dans un gouffre béant qui le verra chuter.
Son esprit et son cœur, engoncés dans la crainte,
L’incitent à celer la plus petite plainte ;
Dans sa résignation il va droit sur le seuil
De la chambre où sera disposé son cercueil.
Oui, quoique gronde en lui une envie de révolte
De tout acte il s’abstient car il est désinvolte
Au-devant du malheur qui peut frapper autrui,
Rien ne peut l’émouvoir tant que ce n’est pas lui
Qui devient le sujet, l’objet de l’injustice,
Ou la proie envoûtée par quelque maléfice.
Sa folle indifférence porte la corruption
Au plus haut des sommets. Pauvre génération!...
Qui sombre sans chercher à préserver ses biens,
Qui s’enfuit apeurée pareille à des lapins,
Qui sublime la main du bourreau qui torture,
Reste sans réagir à porter la souillure!...
Notre monde étouffé sombre dans la démence
Et, chacun d’entre nous, croit encore à sa chance
Quand le piège infernal, ressemblant à l’étau,
Tend à se refermer semblable à un caveau.
La civilisation s’en allant vers sa ruine
C’est bien vous, c’est bien moi aussi, qu’on assassine!...
Comment rester de marbre avec un tel danger
Suspendu sur nos têtes ? Il nous faudrait bouger,
Réagir en un mot, pour freiner la tourmente
Et non pas nous complaire en une vaine attente.
Notre engourdissement ressemble à un hiver
Où tout paraît mourir sous l’action d’un cancer.
Le printemps viendra-t-il pour ramener la vie,
Pour effacer du sol les traces d’infamie,
Pour éponger d’un trait l’ordure, la violence,
Pour nous dire que Dieu nous offre sa clémence ?
Il n’y faut pas compter car l’hiver nous enlise
Et l’homme, chaque jour, plonge dans sa bêtise,
Se roule dans la boue, dans le vice, l’horreur
Car c’est dans ce limon qu’il puise son bonheur.
Son esprit est si noir qu’il accable les cieux
Rougissants de dégoût, et quelque peu honteux
Pour avoir engendré un monstre aussi atroce,
Méprisable, cruel, tout autant que féroce.
Dieu ne le voulait point, mais le diable, en personne,
Après s’être incarné, à présent conditionne
Les êtres faits de chair, usant de leur faiblesse,
Pour les amalgamer dans une pâte épaisse.
Dans le charnier final la mort aura son lot
Mais il sera trop tard pour émettre un sanglot.
Les vents froids de l’hiver emporteront les cendres
Laissant la place nette aux herbes encore tendres
Qui surgiront d’un sol abreuvé par le sang
D’innocentes victimes allongées rang sur rang.
Tout s’estompe et s’oublie, l’histoire de la Terre
Inscrira une page, une encor, la dernière,
Où l’homme aura sa place en mauvais prédateur
Qui préféra la honte au lieu de son honneur.
Les saisons passeront pour fermer la blessure,
Pour adoucir le mal de cette meurtrissure
Provoquée dans un jeu destructeur et bestial
Soutenu par l’orgueil d’un stupide animal.
Je voudrais me tromper, n’être pas un gêneur,
Omettre le danger serait cause d’erreur,
C’est pourquoi je désire attirer les consciences
Sur le fléau latent, sur les expériences
Que poursuivent des fous, des savants démoniaques
Inspirés, çà et là, par de pauvres maniaques
Dont l’unique désir est d’asservir le monde
Et briser toute vie sur notre mappemonde.
Je me sens seul, hélas! pour mener cette tâche
Pourtant, à mes idées, je m’accroche, m’attache
Pour rallier tous ceux qui raisonnent encor
Et qui peuvent sauver notre plus grand trésor.
Je m’en vais refermer le livre sur la page
Avec l’espoir au cœur que le combat s’engage
Pour retrouver la paix, et la sérénité,
Dans un monde nouveau, le printemps arrivé.
 

creafan

Nouveau poète
#2
BRAVO POUR CE BEAU POEME IL FAUT CONTINUER A NOUS EPATER PAPY JAI ADORER !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!AVEC DE L EMOTION !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!BISOUS AMITIER ISA