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Pour un monde perdu (extrait N°4 - L'automne)

#1


L’automne



L’automne ouvre sa porte aux vents et aux tempêtes
Qui lancent leurs assauts comme des trouble-fêtes
Pour barrer, des rayons du soleil, la chaleur
Et livrer à la terre un début de douleur.
C’est la lutte incessante entre le bien, le mal,
L’approche de la mort dont le rythme infernal
S’en viendra dépouiller dame nature entière
Pour en faire, bientôt, un triste cimetière.
Mais l’été se défend, septembre est toujours beau,
Il veut offrir aux hommes en ultime cadeau,
Quelques instants de paix et aussi d’indolence
Pour qu’ils goûtent, sereins, ce geste de clémence
Dans un décor divin, exposant des couleurs
Qui ravissent les yeux tout autant que les cœurs.
La palette du peintre y pourrait point suffire
Lorsque autant de richesses, ainsi, à reproduire
Frise le désespoir, l’impossibilité,
Par autant de nuances, et la légèreté
Créant chaque couleur, la portant au sublime
Sous un ton plus foncé, ou plus clair, mais infime
Qui donne au paysage un tel rayonnement,
Une telle grandeur et un tel agrément
Que là, la main de Dieu, dans une apothéose
Semble avoir fait exprès, en un geste grandiose,
De montrer sa puissance à l’instant de la mort,
Rappelant aux humains qu’Il détenait leur sort.
Septembre, ses frimas, et ses brouillards si denses
Qu’il nous faut éviter les folles imprudences
Qui nous masquent l’obstacle et cachent le péril
Qui pourrait survenir d’un élan incivil.
Se frayer un chemin à travers ces dédales
Revient à échapper à quelques cannibales
Qui poursuivent une proie, au sein d’une forêt,
En tenant dans la main un puissant couperet.
Quelle infinie beauté quand le voile se lève
Chassé par un soleil qui, doucement, l’enlève,
Le dissipe, l’absorbe et le mène aux cieux
Pour en vêtir les anges, habitants de ces lieux.
Les toiles d’araignées accrochées dans les herbes
Sont autant de tableaux poétiques, superbes,
Que la rosée du jour agrémente si bien
Que l’on ressent l’envie de quitter le chemin
Pour admirer, un temps, la trame qui scintille
Des myriades de feux, tandis que s’égosille
Un âne dans un pré, sans avoir de raison
Sinon que d’assouvir son besoin, sa passion.
En rompant le silence un bruit, parfois, fracasse
Les airs environnants. Il est vrai que la chasse
A commencé hier. Le gibier prit de peur
Se terre en son abri, étourdi de frayeur
Et maudissant l’humain qui fait fi de la vie
Tant il est confortable au sein de sa folie.
Plus loin, quelques corbeaux croassent en planant
Dans un vol débonnaire et presque provoquant
Pour les quelques levrauts dont la tête dépasse
La hauteur du sillon fait d’une terre grasse;
Mais le danger est loin, et l’on reprend les jeux,
Évoluant au sein d’un monde merveilleux
Qui fleure les parfums exhalés de la terre,
Où l’on se croit toujours préservé de la guerre.
Dieu que la vie est douce, et belle dans l’amour!...
L’amour et le respect se donnant en retour
Sans la moindre contrainte, ou la moindre violence,
Mais, l’homme se refuse à cette expérience
Trop ambitieux qu’il est ; il jouit dans des combats
Qui précipitent ainsi le jour de son trépas.
Sans regret, sans remords, de par sa négligence
Il méprise la vie, prouve sa décadence,
Étale son orgueil cruel, irraisonné,
Glorifiant son méfait il en rit à moitié.
Chez lui, tout n’est que haine, et courroux, jalousie,
Il se cache les yeux devant l’ignominie
Puis se laisse griser par l’avilissement
Plutôt que d’être bon, intègre, intelligent.
Sa science lui permet de mener la torture
A un raffinement qui est à sa mesure,
Oui, l’homme est si pervers que pourraient l’envier
Toutes les créatures en l’univers entier.
Dieu ne voulait pas çà en le mettant au monde;
La dégénérescence est une chose immonde,
Au lieu de la combattre on veut l’entretenir,
Les meneurs ont raison, laissons-nous asservir.
Qui remettra de l’ordre en cette déchéance
Sinon Dieu en personne ? Aurons-nous une chance
De connaître la fin de cet état lubrique
Qui pousse notre monde à ce point, si critique,
Que plus aucun recoin ne peut servir d’exil
Si l’on désire, en paix, échapper au péril,
Si l’on veut y couler une vie d’allégresse,
Si l’on y veut tranquille y vivre de sagesse,
Non, notre humanité n’a plus aucun espoir
Car l’homme est aussi fou que son esprit est noir,
Puis sa cupidité alliée à sa bassesse
Restent unies au joug d’un refus de noblesse.
Dans son association aux puissances du mal
Il crée un consensus qui devient infernal
Et qui lui interdit de faire route arrière
Tellement la pression s’avère meurtrière.
En plus, de ses profits, il tire l’opulence
Qui l’entraîne, aveuglé, au fond de la démence,
Dans l’abîme insondable où il est prisonnier
Se croyant à l’abri avec le cœur léger.
Le temps s’est échappé, voilà déjà octobre
Dont le ciel menaçant s’avère un peu moins sobre.
C’est l’époque où s’en vont les derniers migrateurs
Fuyants vers des pays qui sont plus prometteurs.
Les nuages ventrus, dans une sarabande,
S’assemblent en nuées comme une énorme bande,
Pareils aux malandrins qui tiendraient réunion
Pour établir le lieu d’une proche incursion.
Dans un déferlement silencieux et triste,
Quoique leur mouvement soit assez fantaisiste,
Ils gonflent et se mêlent en un vilain ballet
Qui menace le ciel pour le prendre au collet.
Ils forment un rideau qui cache la lumière
Et l’homme se morfond au sein de sa chaumière
Y cherchant un refuge, à l’abri des vents fous
Qui malaxent les cieux par d’étranges remous.
Doucement, la tempête arrive, se précise,
La fureur qui, encor, paraissait indécise
Explose brusquement, tel un vilain abcès
Qui livre ses humeurs en débordant d’excès.
Les pluies discontinues inondent notre terre
Entremêlées, parfois, par un coup de tonnerre
Car les cieux, tout à coup, épanchent leur chagrin
Jusqu’alors contenu par un geste divin.
Dans ce déchaînement, jusqu’à l’apothéose,
La voûte des nuées qui désormais explose
Abreuve de son sang, ses larmes, sa sueur,
Notre sol desséché qui suce avec bonheur
La boisson qui, déjà, se répand dans ses veines,
S’infiltre en longs filets qu’il éructe en obscène
Dès qu’il a obtenu le trop plein désiré
Pareil à l’homme saoul vomissant le poiré.
Mais le ciel n’en a cure, il veut sa délivrance,
Son chagrin se poursuit dans l’étrange mouvance
Des nuages et des vents qui rugissent si fort
Qu’on dirait des canons tirant d’un contrefort.
Les rivières gonflées envahissent les rives
Sous la tombée des pluies lançant leurs offensives
En vagues incessantes, impossibles à freiner
Tant ce ballet d’enfer tend à se déchaîner.
Quand le soleil parvient à percer le nuage
Son visage paraît provenir d’un autre âge,
Car sa pâleur extrême et son rayonnement
Arrivent affaiblis après ce long tourment.
Novembre est survenu, déjà le froid menace
Et, de quelques gelées, on relève la trace.
A demi dénudés, les arbres maintenant
Égrènent chaque jour leurs feuilles en hivernant.
Tout le sol est jonché de formes racornies
Que l’haleine des vents, dans ses cérémonies,
Rassemble en monticules, en buttes ou en tas,
Paraissant assembler d’énormes canevas
Que les courants, bientôt, déferont d’un coup d’aile
Faisant fuir un oiseau, craintif, à tire d’aile
Sous la monotonie d’un ciel bien trop chargé
Par les masses venues d’un horizon glacé.
Dans la marche du temps, la froidure se précise,
Ce n’est pas le grand froid venu de la banquise
Mais la morsure est rude et nous fait frissonner
Malgré les vêtements mis pour nous protéger.
A cet instant précis, la nature agonise,
Son souffle se suspend, se meurt, s’économise
Pour garder quelques forces avant de s’endormir
Dans un très long sommeil qui commence à venir.
Les bêtes protégées au fond de leur tanière
Y demeurent enfermées, de façon régulière
Après s’être repues le ventre à profusion.
S’enfonçant dans la nuit d’une autre dimension
Tout paraît s’arrêter dans l’hiver qui s’installe,
Seul, le souffle du vent qui, quelquefois, s’emballe
Et hurle dans la plaine en prenant son essor
Avec l’air victorieux d’un vrai conquistador.
Sa redoutable action sur la température
Fait chuter les degrés, et toute la verdure
Subit le contrecoup du gel qui, à présent,
Tel un mal pernicieux, devient entreprenant.
Dans les champs désertés que la neige recouvre
La présence cachée d’un homme se découvre
Par un mince filet de fumée qui, parfois,
Trahit la combustion d’un petit feu de bois.
Terré dans son logis, l’homme vit sa défaite,
Heureux de se trouver au sein de sa retraite,
Goûtant avec délice à sa sécurité,
Vaincu par l’inaction qui l’a enfin dompté.
Mais cela est trompeur, n’est autre qu’illusoire,
A croire à cette paix serait fort dérisoire
Car ce tableau survient à l’instant du repos
Et montre de l’humain que la vue de son dos.
Entre le côté pile, entre le côté face,
Il existe, il est vrai, une très large place,
C’est le jour et la nuit, c’est le noir et le blanc
Que l’on voit séparés en regardant de flanc.
Oui, l’homme se révèle actif en sa retraite,
S’arrêter tout d’un coup causerait sa défaite
Or il doit s’occuper, ne serait-ce qu’un peu,
Pour son propre confort, d’entretenir le feu.
Mais il y a bien plus, la tâche journalière
Qui lui donne son pain de façon régulière
Le condamne à vaquer à ses obligations
Sans pouvoir s’échapper, quelqu’en soient les raisons.
Il suffit pour cela de contempler les villes
Qui grouillent sans arrêt, ne sont jamais tranquilles,
Qui supportent leur lot de chair et de sueur,
Comme une fourmilière, agitée d’un labeur
Sans cesse continu. Cette vision me coûte,
J’aime mieux être seul à errer sur la route,
Même transi de froid, sous la neige et le vent
Plutôt que de rester dans cet étouffement
Car, malgré mon amour, l’être humain me répugne,
Pour un bienfait donné, voilà qu’il vous impugne,(6)
C’est sa propre façon de vous remercier
De plus, il se prendrait pour un preux chevalier.
Permettez-moi d’en rire, en ayant une larme,
Il est temps de tirer la sirène d’alarme
Car l’homme est un fripon qui ignore son fait,
Qui a cette impression que lui seul est parfait,
Qu’il vit bien à l’abri de toute déchéance ;
Or son esprit est vil, ouvert à la vengeance,
Au mépris, au reproche, au conflit, à l’horreur
Qui lui font sublimer les gestes de son cœur.
Je lui ressemble aussi mais, moi, dans ma détresse,
J’ai senti le besoin de quérir la sagesse
Et me suis réfugié au fond de mon désert
Après avoir subi tout ce que j’ai souffert.
Clos dans mes habitudes et dans ma citadelle
J’attends, chaque printemps, le vol d’une hirondelle
Pour m’échapper des murs où je suis prisonnier
D’un lieu qui, malgré tout, m’est très hospitalier.
Je ne redoute plus, devant moi, le silence
M’apportant plus de joie que trop de turbulence
Qui m’éloigne de Dieu, et du bonheur divin,
Pour me faire emprunter un tout autre chemin.
Mon seul souci présent est de nuire à personne
Mais, dévoiler l’erreur, pour qu’on se perfectionne
Relève du devoir et de l’obligation
Pour sauver notre honneur contre la corruption.
 
#2
Tres bon poeme!Bravo!Je me surnomme
feuilles d'automne,parce que j'aime les feuilles mais ca ne veut pas dire que j'aime
la saison!Moi,jAime l'été.Bisous!!!Amitiée.