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Petit Prince

Tiiiw

Nouveau poète
#1
Renard, cher ami, que fais-tu allongé là ? À terre, sans personne, comme un croyant sans la foi Allons, tu peux tout me confier Ne te noie pas dans un malheur absolu, Et parle-moi, je n'aime pas te voir torturé Je pleure, dit le Renard. Je pleure car j'ai perdu Le mouton l'a emporté sur mon Prince corrompu En quelques mots cette immonde Bête Noire De la flamme en mon cœur a brisé les remparts Peu à peu l'enfant miracle qui me faisait frissonner Se transforme en une simple brebis de berger. Alors oui, je pleure de le savoir ordinaire De connaître son absence à l'appel de ma chair Plus de nos détours au Pays des Larmes C'en est trop pour moi, je ne veux plus de ses charmes. Pourquoi m'apprivoise-t-il, si c'est pour me délaisser ? Pour partir sans remords avec le premier invité ? Il me rejette, je ne trouve plus mes repères. Je n'ai jamais demandé à souffrir, et pourtant sans le vouloir Il m'inflige la torture, m'emprisonne, me condamne. Ah! Si j'avais su que l'amour faisait mal... Cesse de sangloter, Renard. Et relève-toi Tout d'abord je t'assure que je comprends ton désarroi Moi-même inconsciemment, je me suis risquée à l'ivresse D'un amour sans barrière, d'un royaume de tendresse Et voilà le résultat Dorénavant je suis punie pour avoir été en émoi Mes lèvres sont scellées, car si je les entrouvre Mon venin, sans pitié, à mes hommes je découvre Je ne peux plus laisser parler mon cœur Je ne comprends pas Explique-moi, Serpent J'ai connu tout comme toi une paire d'yeux aguicheurs Ceux vermeil de la Rose, cette fleur enjôleuse Dont j'ai aimé des pétales la démarche voluptueuse Oui, de cette simple tige, qui ployait sous le vent J'aurais donné corps et âme, je me serais dévouée à Satan Mais je l'aimais aveugle, et en effleurant sa peau J'ai entendu un présage aux ailes noires de corbeau Il disait "Vipère, cette Rose tu ne mérites point N'altère pas les anges pour satisfaire tes besoins Va, ne délivres plus tes fièvres factices Puisses-tu de tes crochets goûter la saveur de tes vices" Et ainsi l'amour me fut à jamais refusé Je ne me contente à présent que de quelques histoires inachevées Quelques fusions de corps aux relents d'immondice Je ne te crois pas. Ah non, vraiment ? Vraiment. Rien n'est aussi simple que cela. Toi qui prétends ne pas connaître l'amour Qui te contente de tuer de ta langue de velours Je sais que tu sais autant que moi. Alors pourquoi te caches-ainsi de tes sentiments ? Je tue sans cesse la Nuit pour voir poindre le Jour. Je ne saisis pas tes mots, sois plus loquace Chez moi l'indifférence règne et l'émotion trépasse. J'ai éprouvé la peine autant que la joie d'être désirée Autrefois j'étais reine d'un cœur d'homme à aimer Reine ? Serpent, serais-tu donc femelle ? C'est ainsi. Miséricorde ! Voilà pourquoi tu me semblais si belle Mais... Et la Rose ? Tu sais, Renard, Tu seras sans doute trop jeune pour comprendre Mais j'aimerais si tu veux bien t'avouer une chose L'homme est infidèle, je l'ai appris à mes dépens Il se fait maître de ton corps rien que pour un instant Mais vite il te laisse de côté Lentement de tes écailles il finit par se lasser Et aucune langue de velours ne peut retenir Son cœur de vautour de chercher à te nuire Alors c'est pour cela que tu es condamnée à rester seule ? Par chagrin ? C'est ma foi une bien triste fin. Car même si mon Prince a choisi le mouton, Je suis bien heureux d'avoir connu la Passion Seule, moi ? Malheureux, que c'est laid d'entendre ça ! Non, seule, je ne le suis pas Rien de la solitude ne sied en mon âme J'ai juste, à défaut d'homme, choisi d'aimer les femmes.