Au cœur de ce bled isolé,
De quelques âmes et un clocher,
Deux familles, sans se voir,
Déambulaient sous un ciel noir ;
Pas d’effusions, de retrouvailles
Pour célébrer ces accordailles,
Pas de lancers de grains de riz,
Pas de bravos pour les promis ;
Gentils fiancés, agenouillez vous,
Afin qu’on vous passe la corde au cou.
Derrière les pas des rejetons
Pressés de convoler enfin,
Frères et sœurs, parents, témoins
Fermaient le ban à reculons.
C’est dans un silence glacial
Que deux oui transis ont fusé
Devant Dieu et son aumônier
Qui bâclait le cérémonial.
Gentils fiancés, agenouillez vous,
Afin qu’on vous passe la corde au cou.
Les nues, choquées par la froideur
D’une partie de l’assemblée
Qui se détournait du bonheur,
Les nues se mirent à pleurer,
Et tous, de l’athée au bigot,
Sous les rafales déchainées,
S’éparpillèr’ le dos courbé
Laissant en plan les tourtereaux ;
Gentils fiancés, agenouillez vous,
Afin qu’on vous passe la corde au cou.
Tremblant sous la bénédiction
Sacrée de cette extrême onction
Ils entamèrent sous la pluie
Le marathon de l’harmonie,
Qui perdure encore à ce jour
Sous les tics tacs du carillon
Qui enregistre leur parcours
Sans laisser voir une émotion.
Gentils fiancés, agenouillez vous,
Afin qu’on vous passe la corde au cou.
Ainsi le rocher que la mer érode
Sans jamais réussir à l’ébrécher
Leurs deux cœurs intacts malgré les années
Quitteront la terre et ses antipodes
En prenant des allures de gisants.
Bras le long du corps, regards pétrifiés,
Ils lègueront leur sang à leurs héritiers
Comme une amulette en défi au temps.
Gentils mariés, tôt allongés sous
La face des choses, souvenez vous.
Au cœur de ce bled isolé
De quelques âmes et un clocher,
Deux soupirants s’étaient jurés
Amour jusqu’à perpétuité.
orbi
P.S. J'ai imaginé la fin, sans difficulté, puisqu'on a, à peu près, tous la même.
De quelques âmes et un clocher,
Deux familles, sans se voir,
Déambulaient sous un ciel noir ;
Pas d’effusions, de retrouvailles
Pour célébrer ces accordailles,
Pas de lancers de grains de riz,
Pas de bravos pour les promis ;
Gentils fiancés, agenouillez vous,
Afin qu’on vous passe la corde au cou.
Derrière les pas des rejetons
Pressés de convoler enfin,
Frères et sœurs, parents, témoins
Fermaient le ban à reculons.
C’est dans un silence glacial
Que deux oui transis ont fusé
Devant Dieu et son aumônier
Qui bâclait le cérémonial.
Gentils fiancés, agenouillez vous,
Afin qu’on vous passe la corde au cou.
Les nues, choquées par la froideur
D’une partie de l’assemblée
Qui se détournait du bonheur,
Les nues se mirent à pleurer,
Et tous, de l’athée au bigot,
Sous les rafales déchainées,
S’éparpillèr’ le dos courbé
Laissant en plan les tourtereaux ;
Gentils fiancés, agenouillez vous,
Afin qu’on vous passe la corde au cou.
Tremblant sous la bénédiction
Sacrée de cette extrême onction
Ils entamèrent sous la pluie
Le marathon de l’harmonie,
Qui perdure encore à ce jour
Sous les tics tacs du carillon
Qui enregistre leur parcours
Sans laisser voir une émotion.
Gentils fiancés, agenouillez vous,
Afin qu’on vous passe la corde au cou.
Ainsi le rocher que la mer érode
Sans jamais réussir à l’ébrécher
Leurs deux cœurs intacts malgré les années
Quitteront la terre et ses antipodes
En prenant des allures de gisants.
Bras le long du corps, regards pétrifiés,
Ils lègueront leur sang à leurs héritiers
Comme une amulette en défi au temps.
Gentils mariés, tôt allongés sous
La face des choses, souvenez vous.
Au cœur de ce bled isolé
De quelques âmes et un clocher,
Deux soupirants s’étaient jurés
Amour jusqu’à perpétuité.
orbi
P.S. J'ai imaginé la fin, sans difficulté, puisqu'on a, à peu près, tous la même.
