Maman jolie
Maman Jolie, sais-tu pourquoi
Je les étreins à mon passage,
Toutes ces roses que je vois
Se pavaner à ton corsage ?
Toutes ces fleurs que j’ai cueillies
Et que ma lèvre a effleurées,
Ont fait pour toi, Maman Jolie,
Un tendre bouquet de baisers.
Tous les oiseaux savent pourquoi
J’ai volé leurs chants mélodieux :
Pour, qu’en ton cœur, vienne la joie
Et de bonheur brillent tes yeux.
Au rossignol, à la mésange,
J’ai dérobé le « si », le « la »
Et composé ce doux mélange
Pour que tu danses à chaque pas.
Dans le foyer, chante le vent,
Les bûches flambent sous la braise,
J’y ai jeté ces quelques fraises
Pour embaumer tes cheveux blancs.
Tout au fond d’une vieille malle,
J’ai retrouvé, dans un trousseau,
Une émeraude et une opale :
J’en ai décoré ton chapeau,
Et c’est ainsi que nous allons
De bon matin nous promener.
Maman Jolie que tu sens bon
De roses rouges parfumée !...
...Je t’ai perdue, Maman Jolie,
Tu m’as léguée toute la terre,
Mais depuis que tu es partie,
Vois-tu, elle tourne à l’envers :
On s’y combat, on s’y déchire,
On s’y maudit en chiens et chats,
De vieux démons, de vieux délires...
...On avait dit : « plus jamais ça ! »
Le monde est devenu hostile
Et, de l’Afrique au Pakistan,
De grands barbus, fous, imbéciles
Refont la chasse aux mécréants.
Par des meurtriers d’un autre âge,
On décapite à qui mieux-mieux,
On viole, on tue, c’est un carnage,
Des enfants sont jetés au feu !
Et, par endroits, la terre tremble,
Les océans fendent les mers,
On l’a tant blessée il me semble,
A nous de subir ses colères !
Maman Jolie, depuis le fait
Que tu n’es plus là près de moi,
J’ai perdu le goût des conquêtes,
Même perdu la foi en moi ;
Rien ne m’émeut, rien ne m’attire,
Pas même l’or d’un chant d’oiseau,
Rien ne m’émeut et même écrire
M’est devenu comme un fardeau :
T’étais ma « Muse Inspiratrice »,
Mon homélie et ma raison ;
A chaque vers, à chaque esquisse,
Tu faisais rimer mes chansons.
A mes yeux, t’étais invincible,
Rien n’aurait pu te saborder,
Tu bravais tous les impossibles
Car c’est l’amour qui te poussait…
Maman Jolie, mais quand bien même
Non, je ne te reverrai pas,
S’il t’entend là-bas où tu vas…
…Dis à Papa combien je l’aime.
(c) Extrait de Dessine-moi un po-aime
Maman Jolie, sais-tu pourquoi
Je les étreins à mon passage,
Toutes ces roses que je vois
Se pavaner à ton corsage ?
Toutes ces fleurs que j’ai cueillies
Et que ma lèvre a effleurées,
Ont fait pour toi, Maman Jolie,
Un tendre bouquet de baisers.
Tous les oiseaux savent pourquoi
J’ai volé leurs chants mélodieux :
Pour, qu’en ton cœur, vienne la joie
Et de bonheur brillent tes yeux.
Au rossignol, à la mésange,
J’ai dérobé le « si », le « la »
Et composé ce doux mélange
Pour que tu danses à chaque pas.
Dans le foyer, chante le vent,
Les bûches flambent sous la braise,
J’y ai jeté ces quelques fraises
Pour embaumer tes cheveux blancs.
Tout au fond d’une vieille malle,
J’ai retrouvé, dans un trousseau,
Une émeraude et une opale :
J’en ai décoré ton chapeau,
Et c’est ainsi que nous allons
De bon matin nous promener.
Maman Jolie que tu sens bon
De roses rouges parfumée !...
...Je t’ai perdue, Maman Jolie,
Tu m’as léguée toute la terre,
Mais depuis que tu es partie,
Vois-tu, elle tourne à l’envers :
On s’y combat, on s’y déchire,
On s’y maudit en chiens et chats,
De vieux démons, de vieux délires...
...On avait dit : « plus jamais ça ! »
Le monde est devenu hostile
Et, de l’Afrique au Pakistan,
De grands barbus, fous, imbéciles
Refont la chasse aux mécréants.
Par des meurtriers d’un autre âge,
On décapite à qui mieux-mieux,
On viole, on tue, c’est un carnage,
Des enfants sont jetés au feu !
Et, par endroits, la terre tremble,
Les océans fendent les mers,
On l’a tant blessée il me semble,
A nous de subir ses colères !
Maman Jolie, depuis le fait
Que tu n’es plus là près de moi,
J’ai perdu le goût des conquêtes,
Même perdu la foi en moi ;
Rien ne m’émeut, rien ne m’attire,
Pas même l’or d’un chant d’oiseau,
Rien ne m’émeut et même écrire
M’est devenu comme un fardeau :
T’étais ma « Muse Inspiratrice »,
Mon homélie et ma raison ;
A chaque vers, à chaque esquisse,
Tu faisais rimer mes chansons.
A mes yeux, t’étais invincible,
Rien n’aurait pu te saborder,
Tu bravais tous les impossibles
Car c’est l’amour qui te poussait…
Maman Jolie, mais quand bien même
Non, je ne te reverrai pas,
S’il t’entend là-bas où tu vas…
…Dis à Papa combien je l’aime.
(c) Extrait de Dessine-moi un po-aime