Les rives du silence..
Un matin, j`ai aperçu les rives du silence.
La mer endormie léchait paisiblement
Les morceaux de glace qui clapotaient dans l`anse.
Et sur la plage, des milliers de galets façonnés par le temps.
Sur le pont du bateau, en rade dans la baie,
Je scrutais incrédule cette terre polaire.
Seul le souffle de la brise sur ma joue rompait,
Le calme assourdissant de cet endroit lunaire.
Au loin le paysage n`était pas ordinaire;
De la roche, de la neige, composaient cet éden.
Et soudain vers moi, un glacier spectaculaire,
Craquait dans l`eau gelée au fond de La Madeleine.
Quand pourrai-je enfin mettre le pied sur cette terre?
Une chaloupe en vue, vite, embarquons à tribord!
Laissez moi m`imprégner de ce désert de pierres,
Naviguons vers ce rêve, cet étrange décors.
Mais soudain la nature en décide autrement;
Impossible d`ériger un ponton sur le quai.
Un vent de force sept se lève brusquement,
Annulant pour de bon nos désirs d`accoster.
Et je contemple hélas, l`insolente beauté
Qui nargue mes idées dans un supplice intense.
Levons l`ancre peut-être que de l`autre côté,
En longeant la banquise on aura plus de chance!
Ainsi fut fait. Au milieu des icebergs l`on glisse,
Brisant le miroir de l`Océan Arctique.
Les sternes sauvages tournoient comme des hélices.
L`atmosphère est sereine et l`odyssée mythique.