Les pontificats d'ombre montent

[rivière]

Les pontificats d’ombre montent​

Les pontificats d’ombre montent parmi les clameurs
d’olifant du vent, parmi les paupières des rayons,
les bocages et les champs chantent la royauté de ma Beauté,
les oiselles montent vers les ciels d’azur.​

Mes doigts pétrissent parfois l’étoffe de la robe courte de lin
que tu m’as offerte, cette nuit, à l’issue de nos joutes d’Eros,
tes paumes de volupté ont exploré les donjons de mes seins lourds,
et la délicatesse de ma Fourrure-pétales​

que tu as déifiée à la lueur des voiles de lune,
et de nos chandeliers, tu m’as emmenée
à la brune, jusqu’aux délires ardents de mes spasmes.
Les roses diaphanes de ma Lumière s’empourprent à ton évocation,​

que m’importe le glaive du Soleil, je suis maintenant Tienne,
ô mon amante, ô ma Sirène, ma Vie,
je dompterai pour toi les éclairs et la mort,
car rien n’est plus beau, ni plus doux​

que l’orgueil de ma Chair de flamme,
et l’empire de notre Tendresse.
J’exècre les prêtres de tout poil,
et les hommes qui maudissent l’amour entre Femmes,​

si beau et si pur dessus les paroisses de clarté,
les roses de mes mamelons durcissent à ton évocation,
je veux capturer avec mes iris de vice et mes paumes
les perles de ton sourire, les lys de nos étreintes,​

tes fards, tes parfums, ta Grâce, et la splendeur de ta Luxure.
Depuis ta venue en notre bourg, je ruisselle d’harmonie,
adossée aux voûtes de rosée,
face aux beffrois de mes sanglots de rut,​

je suis l’esclave de tes baisers,
ta vassale d’encens
citée par les trouvères, ta poétesse
qui loue l’hymne de ta Sensualité.​

Je rentre chez moi prendre quelques bagages,
à mon retour,
je serai à jamais
ta Dame de Magnificence !​

Sophie Rivière​

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