Les aveux
Une femme malade appela au chevet son mari
Et dans un dernier râle on l’entendit dire ceci :
"- Dis-moi mon bon époux,
Juste avant de mourir
Je veux que tu m’avoues,
Il est temps d’en finir,
Tes frasques et incartades
Que tu as eues sans moi.
Au cours de la ballade
Que tu fis avec moi.
Que m’importe à présent
Dans l’état où je suis,
Mais il le faut vraiment
Je vais au paradis
Saint-Pierre pour m’accueillir
Va tout me demander.
Je veux pas lui mentir
Pour être rejetée,
Allez mon vieux compère
Dis-moi la vérité
Avec qui naguère
As-tu pu me tromper ? "
Juste avant de mourir
Je veux que tu m’avoues,
Il est temps d’en finir,
Tes frasques et incartades
Que tu as eues sans moi.
Au cours de la ballade
Que tu fis avec moi.
Que m’importe à présent
Dans l’état où je suis,
Mais il le faut vraiment
Je vais au paradis
Saint-Pierre pour m’accueillir
Va tout me demander.
Je veux pas lui mentir
Pour être rejetée,
Allez mon vieux compère
Dis-moi la vérité
Avec qui naguère
As-tu pu me tromper ? "
L’homme leva la tête, réfléchit un instant,
Puis lança tout à coup cet aveu surprenant :
" - J’ai eu quelques amies,
La bonne du curé
Et puis j’ai eu aussi
La femme du boucher,
J’oublie la charcutière,
La jeune du tabac,
En plus la boulangère
Son mari le sait pas!...
J’ai eu la pharmacienne
Avec le pharmacien
Et puis une ou deux chiennes
Qui traînaient dans le coin,
J’ai eu le funambule
Qui marchait sur son fil
C’ui-là, pour qu’on l’encule
Il fallait être habile.
J’ai eu l’institutrice
Qui donnait des leçons,
Mais pas l’impératrice
Je t’assure que non.
J’ai eu trois secrétaires
Et un de leur patron
Avec une infirmière
Et le petit mitron.
J’ai eu toute la chorale
Mais aussi les pompiers
Eux ils étaient pas mal
Et vraiment très doués.
J’ai eu une aubergine
Sur le bord d’un trottoir
Mais aussi mes cousines
Et un immense noir,
J’ai eu le député,
Sa femme, sa soubrette
Je les ai tant gâtés
Que j’en perdais la tête.
J’oublie une hirondelle
Qui passait à vélo,
Aussi une pucelle
Mais ça c’était zéro.
Une vache, un cochon
Un canard, deux brebis,
Et trois petits moutons
Là!... c’est tout ma chérie."
La bonne du curé
Et puis j’ai eu aussi
La femme du boucher,
J’oublie la charcutière,
La jeune du tabac,
En plus la boulangère
Son mari le sait pas!...
J’ai eu la pharmacienne
Avec le pharmacien
Et puis une ou deux chiennes
Qui traînaient dans le coin,
J’ai eu le funambule
Qui marchait sur son fil
C’ui-là, pour qu’on l’encule
Il fallait être habile.
J’ai eu l’institutrice
Qui donnait des leçons,
Mais pas l’impératrice
Je t’assure que non.
J’ai eu trois secrétaires
Et un de leur patron
Avec une infirmière
Et le petit mitron.
J’ai eu toute la chorale
Mais aussi les pompiers
Eux ils étaient pas mal
Et vraiment très doués.
J’ai eu une aubergine
Sur le bord d’un trottoir
Mais aussi mes cousines
Et un immense noir,
J’ai eu le député,
Sa femme, sa soubrette
Je les ai tant gâtés
Que j’en perdais la tête.
J’oublie une hirondelle
Qui passait à vélo,
Aussi une pucelle
Mais ça c’était zéro.
Une vache, un cochon
Un canard, deux brebis,
Et trois petits moutons
Là!... c’est tout ma chérie."
La malade partie ne lui répondit pas
Car entendre ceci, c’en était trop ma foi,
Elle croyait son mari très fidèle en amour
Mais ne lui a pas dit ce qu’elle fit en retour.
Extrait de "Poèmes libertins" - 2005