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Le sonneur de cloches !.

#1
El campanièr Bergon !.

Dis mémé tu me racontes l’histoire de Bergon et de sa Mariton à Faycelles !.

Cette histoire vécue je la connaissais aussi bien qu’elle, et je me plaisais à la réentendre, aussi n’aurait-il pas fallu que ma pauvre grand-mère saute un seul paragraphe de ce charmant conte, car j’étais très attentif à ses paroles, et elle aurait immédiatement entendu mon son de cloche !.
Bergon avait trouvé du travail il était indispensable à la vie du village et de ses alentours.
Le campanièr était un personnage très important, il assurait le lien qui unissait l’ ensemble de la communauté gravitant autour du clocher de l’église de tous les villages.
C’était en quelque sorte le premier fonctionnaire non reconnu officiellement !.
Son travail principal était accès bien entendu sur les annonces des offices religieux, par un vol de sonneries préalables précédant successivement de soixante, trente, et cinq minutes le début de la cérémonie, tout ceci pour avertir les hameaux les plus éloignés, afin que les fidèles ai le temps matériel d’arriver à l’heure à l’église, le plus souvent à pied !.
Mais bien sûr les cloches ne se limitaient pas à cet appel, elles jouaient aussi le rôle aujourd’hui tenues encore dans nos toutes petites villes, elles résonnaient comme la sirène dans les cités que les gens du pays qualifiaient d’inhumaine, celle d’un monde qui devenait à leurs yeux trop moderne, où la spiritualité était moins propice aux prières, rien ne peut remplacer dans ce rôle l’angélus !.
Le matin comme le coq elles annonçaient l’heure du réveil, les résonances de midi, étaient suivies du repas des paysans, et des travailleurs, elles obligeaient les femmes à presser le pas, le panier sous le bras, dans les chemins entretenus par les bergers, elles allaient à la rencontre de leurs hommes qui travaillaient les champs, ou gardaient les animaux.
Bergon était également un journalier, et pour cette raison il lui arrivait de les activer quelques minutes avant l’heure précise, on ne lui en voulait pas pour autant tous les gens du pays bénéficiant ainsi de cette aubère bergonniène !.
Evidemment certains lui en faisait de temps en temps la remarque, il leur répondait : c’est avant tout l’estomac qui parle chez-moi !.
La sonnerie du soir quant à elle arrivait enfin, elle invitait à lâcher le manche de l’outil, et à rentrer les bêtes à l’écurie, il fallait encore les traire, le travail à la campagne est aussi cadencé par le rythme des animaux, quand dans un concert les meuglements et les bêlements se font entendre !.
Mais revenons à nos chères cloches elles assuraient toutes sortes fonctions, elles invitaient les gens à écouter le crieur public, qui jouait le rôle de la radio locale, elles annonçaient les événements exceptionnels par le tocsin, une déclaration de guerre, l’armistice, un incendie ou un cataclysme !.
Le carillon faisait partager les joies de l’entrée en chrétienté d’un nouveau né par le baptême, annonçait à toutes volées un mariage, le glas deux coups pour les hommes un coup pour les femmes ponctuait les décès et accompagnait le défunt jusqu’à sa dernière demeure !.
Les cloches avaient aussi le pouvoir de détourner les orages porteur de grêle
comme par magie, Dieu pouvait cependant punir pour des raisons diverses l’ensemble de la communauté, et après un désastre des voix paysannes s’élevaient en disant : «c’est le tout puissant qui la voulu !».
Elles avaient comme vous le constatez un impact capital sur la vie de nos braves campagnards.
Bergon était récompensé chaque année des services qu’il rendait à l’ensemble de la commune.
Lorsque la saison des récoltes enfin arrivait, il allait de ferme en ferme percevoir en quelque sorte sa dîme, il en avait rendu des services, et les paysans le récompensaient aussi généreusement que possible, c’était en quelque sorte un juste retour de l’écho des cloches !.
Mais là ne s'arrêtaient pas son grand talent il était également chantre à l’église, et bien qu’ayant jamais appris un mot de latin, il faut reconnaître que dans l’ensemble il le possédait fort bien. Il entonnait les chants grégoriens et avec son accent bien particulier rocailleux il suivait les notes en escaladant ou en dévalant la gamme, c’était un virtuose des sons et des rimes à faire pâlir les meilleures grenouilles de bénitier !.
Il était également le crieur public, le dimanche à la sortie de la messe il avait toujours des conseils à donner, et les nombreux pratiquants à l’époque l’écoutaient le plus religieusement possible.
Il vivait de rien avec sa pauvre chérie la Mariton, ils mangeaient les vieilles chèvres qu’ils mettaient au sel, qu’ils avaient acheté à la foire pour une bouchée de pain.
Dans nos campagnes on conservait la viande des animaux de cette manière la réfrigération n’est apparue que bien plus tard !.
Ils vivaient heureux comme cela et pour rien au monde ils ne se seraient plaint de leur vie de pauvres, comme quoi quand on se contente de l’essentiel on peut sans problème toucher du doigt le bonheur.
Sa brave Mariton savait le gâter parfois et il lui en était très reconnaissant. "Diga Marie ! tu me gastas !." (Dis Marie tu me gâtes !.) Ils étaient braves et simples, et pour rien au monde ils n’auraient porté tort à quelqu’un, ils vivaient chichement mais dignement, et semblaient très sereins, c’était des sages comme l’on n’en rencontre rarement de nos jours !.
La Mariton le régalait parfois d’une belle tête de mouton, que l’on utilisait au pays surtout pour la pêche à l’écrevisse dans les balances, en ces temps difficiles.
Les mets des riches d’aujourd’hui pouvaient être servis sur la table des misérables. Ainsi la truffe noire, l’écrevisse, le cèpe entre-autres venaient s’inviter dans les assiettes creuses.
Ce jour là c’était la fête chez eux, et notre Mariton par mesure d’économie n’enlevait pas les yeux de la bête sacrifiée, ainsi les gens du village curieux qui tendaient l’oreille pouvaient entendre leur conversation, la porte étant bien entendu toujours ouverte l’hiver comme l’été !.
Un agréable courant d’air parcourait ainsi l’unique pièce avec son cortège de mouches par forte chaleur, et par temps froid cette ingénieuse idée permettait de ne pas enfumer l’entourage !.
Pendant le repas Bergon s’adresse à la Mariton et d’une voix de baryton l’interroge :
»Diga, Marie, los èlhs se manjan ?.- oc ben, Bergon, tot se manja !. Tot se manjea !. (Dis Marie, les yeux se mangent ?.) Oui,, Bergon tout se mange !, et le pauvre Bergon qui ne voulait surtout pas contrarier sa Mariton chérie, toujours docile obtempéra sur le champ !.
Il faut dire, qu’il lui vouait une véritable passion que dis-je un véritable culte, dans la vie il avait trois passions. Ça que aimi lo ma, après lo bon Dius e la nostra Marie, aquos és lo tabac !". (Ce que j’aime le mieux après le bon dieu, et notre Marie, c’est le tabac !.)
La pauvre Mariton n’avait pourtant rien d’une beauté, petite, nerveuse, courbée, et était avantagée par une certaine prédisposition à la pilosité.
Mais, vous le savez tous l’amour est aveugle, et quand Bergon vous parlait d’elle il vous la décrivait comme une des sept merveilles du monde. D’ailleurs un jour qu’il décrivait des souvenirs de caserne, et qu’il mettait en avant la prestance de son colonel, dont il était le planton, il flatta la beauté de sa perle qui était à l’entendre la plus belle créature que la terre eu porté, il lui était impossible de la décrire, et pour justifier ses dires il ajouta simplement :
"Agacha ! Réa polida, polida ! Té, tant polida que la nostra Marie !".
(regarde !. Elle est belle, belle ! tiens, aussi belle que la notre Marie.)
Sa passion amoureuse le poussait à l’héroïsme pour sa belle, quand il revenait des champignons il les préparait, les dégustait à midi, et la Mariton rassurée finissait les restes lors du repas du soir!.

Voici sa chanson : il avait plusieurs métiers !.

Je m’appelle Bergon
je suis un maquignon
quand je vais à la foire
je prends mon bâton. 2E21242D-B1C7-4856-BCE3-1AD9E06117A8.png
 
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Polymnie2

Maître Poète
#5
Superbe prose qui me rappelle ses détails! la vie en ce temps là!
Je l'ai connue à Réquista où les domestiques partageaient notre repas! la mère était toujours en train de cuisiner dans le foyer et les chaudrons!
elle ne se mettait pas à table avec nous! Lorsque mon frère s'est marié avec leur fille la mère de famille a dit :
Il faut les marier ces enfants, leur trouver un logement et un atelier automobile,
nous vendrons une bête!
Nous avons écarquillé les yeux!

Ceci pour te dire qu'en 1950 les paysans étaient encore des paysans, leur vie était pénible mais toujours le sourire et
toujours affairés aux champs, aux bêtes!
Il y avait une chambre à droite et à gauche de la vaste cheminée! j'aidais la mère à faire les lits!

Ma belle mère était la sonneuse de cloche de mère en fille jusqu'en 198O monter et descendre l'escalier allant au clocher
devenait pénible pour sa santé! les cloche sont devenues électriques!

Une année, lors de la fête du village, mon mari a sonné les cloches à minuit au lieu de trois heures du matin
et le boulanger s'est levé!!!!!!!!!!!!!!!!

Merci à toi pour ta prose, bises d'amitiés, Poly
 
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kinkin

Maître Poète
#7
Moi une fois à trois heures de l'après midi je suis allé dans un village voisin pour rendre visite à ma grand mère avec ma mère nous sommes allés au cimetière ou se trouvait l'église nous sommes rentrés dedans j'ai vu une corde j'ai tiré dessus ce qui a fait sonné les cloches les gens du village ont cru qu'il y avait un mort véridique ce n'était pas ma vocation eh oui j'ai commencé jeune a faire des conneries incorrigible bravo Momo pour tes récits anciens amicalement Kinkin
 
#9
moi je sonnais la cloche à yolet dans le clocher qui me tombait dessus j'avais 8 ans, enfant de choeur et je me balançais à la corde
a manjar las fritas patatas con la pata de canardo
merci momo tu es un romancier rajoutes-en tu peux
j'adore c'est ma vie
oui le campanier
il s'appelait Bergson et la Marton tu vois bien qu'il faut rire
on avait que des assiettes creuses soupe et macaronis et pis dehors avec une pomme si t'en trouves une
les filles à la vaisselle dans la conche bon je vais chauffer le four tu penses moi maintenant je me brûle pas
toute seule ouille il faut changer le four
mon père c'était le fontainier le cantonnier le croque-mort tout tout donc moi j'ai tout fait et tout vu
pourquoi moi ?
J’ai couru et même gagné une course cycliste à Yolet j’ai même eu une copine en ce lieu !.
Mon ami coureur cycliste JC Lalet habitait si je me souviens bien Yolet on avait pour habitude de le laisser gagner chez lui !…de si bons mais si lointains souvenirs…enfin je confonds peut-être avec Rilhac-Xaintrie pour Lalet !…il un restaurant non loin du Puy Marie aujourd’hui où il sert de là truffade. Mes frère ont été collégiens à St Flour !.
Merci Agatha
 
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#10
oh que de souvenirs ! lalet n'est pas de yolet.
ta copine à yolet ,? non pas de resto à truffade
ma soeur est à Murat et les autres le long de la vallée de la cère: massiac murat polminhac yolet arpajon laroque brou

j'aimais ce pays mais dès que tu pars tu deviens étrangère
merci à toi
J’ai couru dans toutes ces petites villes ou villages.