LE POETE VENU D'AILLEURS
Il est de ces êtres étranges
Déchus de l'aile d'un ange
Qui s'échoient aux délestes alizés
En glèbes sombres et tamisées,
Lorsque nos sentes se croisèrent,
Lorsque nos mains se frôlèrent,
Je sus que nous allions recouvrir les abîmes
Et chevaucher bien au delà des cimes,
Son visage respirait de splendeur limpide,
Son corps dégageait d'énergie placide,
Sa chevelure s'entremêlait au firmament,
Sa silhouette se profilait d'entendement,
Son regard jouait d'éclats et chatoiements,
Ineffable brillance de diamant
Aux facettes de flammes brûlantes,
D'étincelles en braises captivantes,
Étendus aux alliances d'Aspara,
Abritée et lovée en ses bras,
Je vibrais au rythme de son coeur,
M'apprivoisant au souffle d'apesanteur,
Sa peau d'une soyance suave et bleutée,
A la transparence cristalline et nacrée,
M'offrait le levé des constellations,
Son pouls résonnant aux rimes d'Orion,
De nos étreintes haletantes et assouvies
Aux aurores saccadées et génitrices de vie,
Il se releva, un doigt sur la bouche, m'imposant le silence,
M'entraîna à lui, m'enlaçant en une folle danse,
Je ne pus verser de larmes lorsqu'il s'en alla,
Je savais qu'en moi... il y avait lui...il y avait toi...
Neuf lunes s'égrainèrent dans les cieux,
Neuf mois s'acheminèrent parmi les Dieux...
Non pas de mes entrailles, mais de mon âme
Sortis ses enfants qui me firent poète femme,
Des lettres, des mots, adjectifs et verbes,
A moi de les apprivoiser, de germer ce blé en herbe...