Je vais vous conter ce récit vaniteux Qui se déroule sous un ciel noirci, Précisément une nuit telle que celle-ci Succédant un jour obscur et douteux. C'est l'amant ici décrit qu'il met en scène, Certes un habile homme, au double visage, Minces sourires cousus d'or et autres langages, Doté d'une âme foncée comme l'ébène ; Ainsi dans ses yeux quelques démons se faufilent, Se heurtent, s'indignent et se cachent Dans la chaleur du sang, profondément lâches, Pour échouer sur le seuil d'une voix tranquille.
Cet amant, que le vice tout entier façonne, Ne se contentant de mille passions incertaines, Se mit à hurler dans une violente haine Et invoqua alors le Diable en personne. Le soir-même, pendant ses éternelles errances, Un sinistre râle de mort sortit des décombres ; Il vit alors cette silhouette rongeant les ombres ; Par-là venait une ardente lumière garance. Ce diable, sous ce costume écarlate et cet air faux, Qui avait en charge les âmes des morts, Fut le seul donnant raison à ses torts Et le premier à offrir des excuses à ses défauts. Satan offrit à son disciple ce lourd fardeau : Un talisman qui servait d'ancre à son âme Pour assouvir les caprices que son cœur réclame ; Car les gens sensés ne quittent pas leur tombeau Sans quelques mystères et idées en tête, Maintes fourberies et sourires en coin, Leurrant le naïf avec les plus doux parfums, Bien que ceci ne déplaise aux plus fervents poètes.
A cet instant l'amant s'imposait à mon malheur, S'y installait, toujours dans un orgueil défendu, Et maîtrisait enfin cet art si répandu, L'art de changer les visages en pleurs. Ainsi fut née cette invention infernale Qui embrassait notre bon et brave cœur Dans une nouvelle et impérissable rancœur, Tremblant sous la caresse de l'animal. Mais l'amant, refusant que cette vie ne change Et humant la fraîcheur de ses expériences, Se consuma dans un brasier de conscience Comme un châtiment infligé par les anges.
Ainsi les derniers éléments de cette histoire s'assemblent ; A vous maintenant, sauvez ou perdez qui bon vous semble.
A J.J.
Cet amant, que le vice tout entier façonne, Ne se contentant de mille passions incertaines, Se mit à hurler dans une violente haine Et invoqua alors le Diable en personne. Le soir-même, pendant ses éternelles errances, Un sinistre râle de mort sortit des décombres ; Il vit alors cette silhouette rongeant les ombres ; Par-là venait une ardente lumière garance. Ce diable, sous ce costume écarlate et cet air faux, Qui avait en charge les âmes des morts, Fut le seul donnant raison à ses torts Et le premier à offrir des excuses à ses défauts. Satan offrit à son disciple ce lourd fardeau : Un talisman qui servait d'ancre à son âme Pour assouvir les caprices que son cœur réclame ; Car les gens sensés ne quittent pas leur tombeau Sans quelques mystères et idées en tête, Maintes fourberies et sourires en coin, Leurrant le naïf avec les plus doux parfums, Bien que ceci ne déplaise aux plus fervents poètes.
A cet instant l'amant s'imposait à mon malheur, S'y installait, toujours dans un orgueil défendu, Et maîtrisait enfin cet art si répandu, L'art de changer les visages en pleurs. Ainsi fut née cette invention infernale Qui embrassait notre bon et brave cœur Dans une nouvelle et impérissable rancœur, Tremblant sous la caresse de l'animal. Mais l'amant, refusant que cette vie ne change Et humant la fraîcheur de ses expériences, Se consuma dans un brasier de conscience Comme un châtiment infligé par les anges.
Ainsi les derniers éléments de cette histoire s'assemblent ; A vous maintenant, sauvez ou perdez qui bon vous semble.
A J.J.
