L’amour en liberté.
Je vous définis tout d’abord ce que j’observe de l’amour. Un sentiment entier et immédiat qui ne souffre aucune impatience, aucune exigence. Il est volatil et énergisant. Il donne une intense sensation d’exister et se caractérise par le don de soi. Il n’a ni heure, ni jour, ni lieu. Il rend le moment intense et authentique, fait d’un baiser un éden et d’un simple sourire une basilique. Il déguise un timide en bavard et un bavard en muet. La gaieté, la joie et toutes leurs cousines l’éclairent d’une magie inédite. Chacun met son âme en jeu sans hésitation et se damnerait pour un infime extrait de cette émotion.
Venons-en à son caractère éphémère. J’entends déjà les contestations et je répondrai simplement qu’il n’ait pas une vérité qui ne puisse être démentie. Ainsi si leur énergie veut s’y consacrer je n’objecterais pas.
Tout a une limite, tout a une fin : les vies, les astres, les saisons. L’amour éros n’y échappe pas. Pourquoi avoir peur de sa terminaison ? Comment reprocher son achèvement en allant jusqu’à nier qu’il eut existé ? Cela reviendrait à réfuter qu’un mort est bien né ! Quelle est cette ombre qui empêche l’amour de se lasser naturellement, de s’étioler, de s’éteindre définitivement ? La flamme n’a donc jamais été avant sa dernière lumière ?
Ces craintes enferment l’amour à double tour, elles le consignent comme une bouteille que l’on se devrait de ramener à l’épicier. Elles le privent de liberté. L’amour ne sait pas vivre sans elle ! Il n’a pas de loi, pas de dieu, pas de passé, pas d’avenir. Il est puis s’échappe pour ne laisser que de merveilleux souvenirs. Fermez les yeux, vous sentez comme il est là et ce n’est déjà plus lui. Furtif il s’est enfui. Ce qui reste est juste son image, sa photo, son instantané, un instant tanné.
Les amours Philia et Agapé sont beaucoup moins capricieux. Ils veulent peu. L’amitié demande tout au plus une présence, une écoute, elle est lente et tolérante. Voilà pourquoi, toute une vie elle peut durer. Elle se nourrit d’estime et de reconnaissance. À l’adolescence, Elle exige comme une passion mais dénuée de sexe. Puis à l’âge mûr, elle soutient, assagi, rassure et épaule doucement, fidèlement comme une maman.
L’Agapé lui, le bel universel, est rarement fréquenté. Il est le fruit d’une sagesse déraisonnable ou d’un désordre raisonné. Il erre dans les pensées philosophiques, les ouvrages religieux ou l’esprit des Tibétains. Il donne aux pauvres, pardonne aux riches, comprend l’assassin et console la victime. Il sait parler le papillon, le buisson, le vent et la pluie. Il chiffonne le névrosé et traumatise le pervers. Il donne la main à une vieille et essuie la larme du chérubin. Il nous habite nourrisson et vole en éclat à la maturité. Certains ont la chance de le retrouver mais beaucoup ne le reverront jamais.
Alors cet amour Éros, je le regarde amusée, le vis profondément, le ressens intensément. Il se pose sans prévenir sur une tête brune, blonde ou dénudée. Les grises, il s’en méfie à présent, il a été très blessé. Puis lorsque je le sens filer, je le salue pour l’étourderie absolue, je le remercie pour les instants d’infini et le félicite de son immunité. Ainsi, lui et moi, savons qu’une nouvelle rencontre est promise. Et si le grand vient un jour frapper à ma porte, je ne la refermerais jamais, il lui sera toujours permis de circuler.
Certains le veulent charpentier ou maçon. « Il doit construire « disent-ils ! Je les laisse donc faire avec leur parpaings pendant que je me sens allégée et pleine d’entrain.
Madame Maud
Je vous définis tout d’abord ce que j’observe de l’amour. Un sentiment entier et immédiat qui ne souffre aucune impatience, aucune exigence. Il est volatil et énergisant. Il donne une intense sensation d’exister et se caractérise par le don de soi. Il n’a ni heure, ni jour, ni lieu. Il rend le moment intense et authentique, fait d’un baiser un éden et d’un simple sourire une basilique. Il déguise un timide en bavard et un bavard en muet. La gaieté, la joie et toutes leurs cousines l’éclairent d’une magie inédite. Chacun met son âme en jeu sans hésitation et se damnerait pour un infime extrait de cette émotion.
Venons-en à son caractère éphémère. J’entends déjà les contestations et je répondrai simplement qu’il n’ait pas une vérité qui ne puisse être démentie. Ainsi si leur énergie veut s’y consacrer je n’objecterais pas.
Tout a une limite, tout a une fin : les vies, les astres, les saisons. L’amour éros n’y échappe pas. Pourquoi avoir peur de sa terminaison ? Comment reprocher son achèvement en allant jusqu’à nier qu’il eut existé ? Cela reviendrait à réfuter qu’un mort est bien né ! Quelle est cette ombre qui empêche l’amour de se lasser naturellement, de s’étioler, de s’éteindre définitivement ? La flamme n’a donc jamais été avant sa dernière lumière ?
Ces craintes enferment l’amour à double tour, elles le consignent comme une bouteille que l’on se devrait de ramener à l’épicier. Elles le privent de liberté. L’amour ne sait pas vivre sans elle ! Il n’a pas de loi, pas de dieu, pas de passé, pas d’avenir. Il est puis s’échappe pour ne laisser que de merveilleux souvenirs. Fermez les yeux, vous sentez comme il est là et ce n’est déjà plus lui. Furtif il s’est enfui. Ce qui reste est juste son image, sa photo, son instantané, un instant tanné.
Les amours Philia et Agapé sont beaucoup moins capricieux. Ils veulent peu. L’amitié demande tout au plus une présence, une écoute, elle est lente et tolérante. Voilà pourquoi, toute une vie elle peut durer. Elle se nourrit d’estime et de reconnaissance. À l’adolescence, Elle exige comme une passion mais dénuée de sexe. Puis à l’âge mûr, elle soutient, assagi, rassure et épaule doucement, fidèlement comme une maman.
L’Agapé lui, le bel universel, est rarement fréquenté. Il est le fruit d’une sagesse déraisonnable ou d’un désordre raisonné. Il erre dans les pensées philosophiques, les ouvrages religieux ou l’esprit des Tibétains. Il donne aux pauvres, pardonne aux riches, comprend l’assassin et console la victime. Il sait parler le papillon, le buisson, le vent et la pluie. Il chiffonne le névrosé et traumatise le pervers. Il donne la main à une vieille et essuie la larme du chérubin. Il nous habite nourrisson et vole en éclat à la maturité. Certains ont la chance de le retrouver mais beaucoup ne le reverront jamais.
Alors cet amour Éros, je le regarde amusée, le vis profondément, le ressens intensément. Il se pose sans prévenir sur une tête brune, blonde ou dénudée. Les grises, il s’en méfie à présent, il a été très blessé. Puis lorsque je le sens filer, je le salue pour l’étourderie absolue, je le remercie pour les instants d’infini et le félicite de son immunité. Ainsi, lui et moi, savons qu’une nouvelle rencontre est promise. Et si le grand vient un jour frapper à ma porte, je ne la refermerais jamais, il lui sera toujours permis de circuler.
Certains le veulent charpentier ou maçon. « Il doit construire « disent-ils ! Je les laisse donc faire avec leur parpaings pendant que je me sens allégée et pleine d’entrain.
Madame Maud