L'abandon
On commence par abandonner son chien
Comme un paquet, un rien
Un jour de vacances, au détour d'un chemin
Sans remords, sans chagrin
Et un jour, c'est au tour de grand-mère
D'être abandonnée dans l'anti-chambre du cimetière
L'hospice, ce détour du chemin
Pour mémé, qui a presque fini le sien
Avec des "ici, tu seras bien !"
"On veillera sur ton quotidien!"
"Rassure-toi, on ne t'abandonne pas !"
"On viendra te voir, te chercher, tu verras... tu verras... !"
Telle une statue figée pour l'éternité
La vieille dame est là, drapée de sa dignité
Assise dans un coin, seule naufragée
Attendant on ne sait quoi, ou qui, sans bouger
Elle garde les yeux rivés sur la porte d'entrée
L'espoir au fond du coeur, toute chavirée
Aujourd'hui, c'est son anniversaire
Alors... qui sait... peut-être... peut-être...
Et puis, sa lueur s'estompe, les heures passent
La nuit tombe, son rêve trépasse
Elle essuie discrètement une larme
Et reprend sa pose de noble vieille dame
Venir la chercher, qui pourrait bien s'en soucier
Noël est passé, comme celui de l'an dernier
Ici, avec les autres vieux, des reliques oubliées
Rangées déjà dans un coin du grenier
Avec ses meubles, ses bibelots, ses souvenirs
Ses photos, ses joies, ses soupirs, son devenir
Affaire classée, plus rien à espérer, à mendier
Si ce n'est, le grand voyage, l'ultime, le dernier...
On commence par abandonner son chien
Comme un paquet, un rien
Un jour de vacances, au détour d'un chemin
Sans remords, sans chagrin
Et un jour, c'est au tour de grand-mère
D'être abandonnée dans l'anti-chambre du cimetière
L'hospice, ce détour du chemin
Pour mémé, qui a presque fini le sien
Avec des "ici, tu seras bien !"
"On veillera sur ton quotidien!"
"Rassure-toi, on ne t'abandonne pas !"
"On viendra te voir, te chercher, tu verras... tu verras... !"
Telle une statue figée pour l'éternité
La vieille dame est là, drapée de sa dignité
Assise dans un coin, seule naufragée
Attendant on ne sait quoi, ou qui, sans bouger
Elle garde les yeux rivés sur la porte d'entrée
L'espoir au fond du coeur, toute chavirée
Aujourd'hui, c'est son anniversaire
Alors... qui sait... peut-être... peut-être...
Et puis, sa lueur s'estompe, les heures passent
La nuit tombe, son rêve trépasse
Elle essuie discrètement une larme
Et reprend sa pose de noble vieille dame
Venir la chercher, qui pourrait bien s'en soucier
Noël est passé, comme celui de l'an dernier
Ici, avec les autres vieux, des reliques oubliées
Rangées déjà dans un coin du grenier
Avec ses meubles, ses bibelots, ses souvenirs
Ses photos, ses joies, ses soupirs, son devenir
Affaire classée, plus rien à espérer, à mendier
Si ce n'est, le grand voyage, l'ultime, le dernier...