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La complainte de l’automne

ELUARD

Maître Poète
#1


Automne dis-moi pourquoi es-tu toujours si triste et monotone ?
Tu nous es étranger et pourtant à chaque fois tu t’invites comme si tu étais un autochtone.

Tu fais le beau et le mauvais temps, le ciel bleu disparaît,
Le cauchemar dans son grand apparat alors apparaît.

Tu nous donnes à chaque fois du frisson,
Et l’on se sent comme un hérisson.

Avec toi on ne sait nullement à quel saint se vouer,
Quoi que nous n’ayons rien à avouer.

Même l’oiseau tu le déranges et dans son nid tu le perturbes,
Et plie bagage pour les Antibes.

Les oiseaux par leur chant quittent leur terre d’accueil,
Et butent sur un grand écueil,

A la recherche d’autres contrées, d’autres refuges et d’autres rivages,
Tu sèmes la zizanie et le désordre par ta gelée, ton vent et tes orages.

Tu es un perturbateur et un grand perfide, une folie des grandeurs,
Sache que tu es d’une froideur et d’une laideur.

Avec toi il faudrait être toujours sur ses gardes,
Et gare à ceux que tu prends par mégarde.

Tu dois te faire soigner, tu es un déséquilibré mental et quelqu’un d’instable,
Ta place est dans l’étable.

Nous attendons avec impatience le printemps pour nous apporter un souffle d’amour,
Vendange, abondance et merveille que l’on fêtera avec les Troubadours.

Tu es d’une langueur mélancolique,
Comme celle des alcooliques.

Ton tourbillon décoiffe notre chevelure et gagne Port et Océan,
Tu es pour moi le nu et le Néant.

Tu n’as aucune feuille de route,
Et tu nous mènes directement à la déroute.

Tu es vraiment à tendre et, haut et court à pendre,
Mais sache que sur la cime du toit du monde, la renaissance renaît de tes cendres.
 

zuc

Le chat noir
Membre du personnel
#2
j'ai bien aimé ce passage qui en plus ma fait sourire s'adressant à une saison
"Tu dois te faire soigner, tu es un déséquilibré mental "