Venue de nulle part, apporter sa fraicheur
La Beauté vagabonde ... passe les portes de « l’ailleurs ».
Elle erre entre ciel et terre aux grés de ses humeurs
Donner ou prendre un trésor qu’elle partage avec Laideur.
Elle hypnotise les idiots de sa verve païenne,
Privant le mortel de sa nature profonde.
Elle arrache à l’âme sa gnose cartésienne
Et susurre à l’oreille son exhale faconde.
Ni dieux ni maitres ne l’ont dirigé
Ni diables ni princes ne l’ont abusé.
Aucun trésor d’or ou d’argent, aucune richesse
Ne sont à la hauteur de cette capricieuse déesse.
A chacun elle fomente sa mièvrerie subjective
Et voile la raison de nos peurs instinctives.
Elle tisse son essence de nos rêves arcadiens
Pour mieux tromper sa proie, tombée entre ses mains.
A la craindre ou la chérir on ne sait que faire
Tant sa présence emplit l’atmosphère.
Impalpable et rebelle elle est bien trop changeante
Pour n’être qu’à un seul la plus tendre des amantes.
On voudrait lui crier toute l’ardeur qui nous brule !
Mais notre Être reste figé d’une peur incrédule,
Nos lèvres confuses cherchent à découdre une toile
Pour sortir du silence et déchirer ce voile.
Elle sait que son étreinte est presque terminée
Qu’il ne lui manque plus finalement que de nous achever,
Mais patiente, par effroyable vanité,
Que nous jetions nos âmes dans son invisible filet.