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L’accident de Pompon le percheron…la vie à la ferme à la fin des années cinquante.

#1
L’accident avec Pompon, la vie à la fin des années cinquante au port de la Madeleine .

Je reprends mon histoire, je comprends que certaines et certains d’entre-vous doivent se dirent cet écrivaillon nous parle d’une époque si lointaine que même les plus anciens en ont oublié la rude existence. N’en croyez rien, c’était hier, nous vivions le bon temps, enfin celui que nous est attribue aujourd’hui les jeunes générations qui sont persuadés que leur vie est un lieu de galère inégalable.
C’est oublié cette période d’après guerre, où les pauvres étaient des vrais pauvres, où les gitans sillonnaient nos chemins, et où les journaliers dormaient sur une paillasse et travaillaient une journée pour un morceau de pain.
J’ai connu ce monde, le début de l’électricité, de l’eau courante sous une
autre forme que celle qui court face au port fluvial de la Madeleine.
Je vais vous parler des poids lourds de l’étable, ils allaient encore résister un moment à la révolution industrielle dans notre charmant coin de terre.
Mais avant je veux vous faire part d’une situation marrante. Mon plus jeune enfant était en classe de CE1, au début des années deux mille dix, quand sa maîtresse a abordé, un sujet au combien intéressant, la vie dans notre région à l’âge de la vapeur.
Alors qu’elle parlait des locomotives, Baptiste à cru bon de lever son bras, madame, mon papa a connu les machines à vapeur !.
Puis, ce fut le tour des charrettes tractées par les bœufs, du dépiquage du blé à l’ancienne, des bohémiens et leur campement organisé en cercle avec les roulottes tirées par les chevaux, à ces situations mon gamin très attentif persistait à affirmer que j’avais vécu ces scènes de la vie d’autrefois.
Arriva naturellement l’inévitable période où les loups colonisaient nos bois.
Et là, sans hésiter une seconde, il leva à nouveau sa main, avec ces mots : mon père a connu aussi les loups!.
Sa maîtresse devait avoir à peine plus d’une vingtaine d’années, et je me suis posé la question de savoir, si la convocation que j’ai eu de sa part quelques jours plus tard, n’avait une relation avec cette leçon fort instructive.
Voir le vieux spécimen de ce très jeune élève, en chair et en os méritait bien ces quelques lignes.
Elle fut rassurée en m’apercevant l’enfant n’était pas un menteur, enfin juste avant que le loup ne pointe le bout de son nez!.
Aujourd’hui je vous amène visiter la grange et son étable où logent en entrant sur la droite le puissant percheron Pompon, à ces côtés la charmante Coquette sa copine de robe baie foncée elle a l’œil vif cela ne laisse présager rien de bon quant à son caractère, madame n’est pas du genre à se laisser manœuvrer facilement.
Suivent dans l’ordre trois vaches, baptisées en fonction de leur robe, Flourette, Blanchette, et Negrote.
Deux ânesses complètent ce cheptel important, elles ont pour noms Nenette et Fatma.
Dans la petite porcherie on engraissait un cochon, toujours prêt à sauter sur une poule inconsciente qui s’hasardait dans son espace restreint attirée par quelques vermisseaux, la gourmande finissait sa vie dans l’estomac du carnivore !.
Pompon et Coquette étaient des robustes chevaux de trait, nous les attelions à différents outils à la pointe de la technologie, à la fin des années cinquante, afin de travailler les champs.
La faucheuse, l’andaineuse étaient utilisés au mois de juin pour la récolte du foin.
Le brave Pompon secondé par Coquette collier sur l’encolure ne chômait pas!.
La ferme n’avait pas une grande surface d’exportation tous les terrains étaient regroupés dans un rayon d’un kilomètre, même si mon père se plaisait à dire en plaisantant : nous sommes des grands propriétaires, nous possédons des biens sur deux départements et quatre communes, et pour appuyer ses paroles les cités!. Le Lot , l’Aveyron, et les célèbres noms connus de villages bien connus des gens du pays d’Olt, Faycelles, Capdenac le haut, Loupiac et Capdenac Gare, de quoi asseoir une certaine notoriété quand on est malgré tout relativement pauvre!.
Au début de l’été la période des foins, nous donnait beaucoup de travail la tâche était rude, sur une surface d’environ quatre hectares une fois le travail mécanique achevé, il fallait rassembler le foin en meule avant de le charger sur la remorque et le remiser au dessus de l’étable. Les grosses chaleurs ne facilitaient pas notre labeur alors qu’à grandes enfourchées mon père élevait le foin jusqu’à l’ouverture de l’étage de la grange, mon frère aîné dégageait le passage et envoyait la précieuse herbe séchée à nos pieds. Notre rôle consistait à tasser l’herbe avec nos petits pieds dans des allers retour incessants pour qu’un maximum de ce précieux regain puisse entrer dans la remise. Je ne peux que difficilement vous décrire l’ambiance du lieu chargé en diverses poussières aux très fortes effluves, qui nous irritaient la gorge nous piquaient les yeux et nous plongeaient dans des atchoums à ne plus en finir!.
Heureusement un bon verre de menthe à l’eau bien fraîche, que nous amenait notre chère mère, nous permettait de retrouver un second souffle.
La journée se terminait toujours par une baignade bien méritée près de la cale qui mettait fin au mur du port.
Nous étions satisfaits du boulot accompli, Pompon Coquette, et la grande troupe de poids lourds auraient de quoi manger durant l’hiver.
Pompon était un cheval admirable, taillé dans la masse comme un athlète, d’un poids approchant la tonne, il était aux moindres ordres de mon père, et obligeait Coquette la rebelle à suivre cadence, même si parfois elle n’était pas partante pour vouloir transpirer plusieurs heures. Le travail de la vigne était assuré par le percheron, il partait seul pour tracter la décavaillonneuse qui permettait une approche des ceps avec une précision surprenante ainsi, le moindre pied d’herbe était éliminé.l Mais où le roi Pompon était surprenant c’était quand attelé à la sarcleuse, seul en bout de la rangée il reprenait l’allée suivante !.
L’entretien du petit vignoble se clôturait par une récompense que je n’aurais manqué pour rien au monde. Mon brave père me hissait sur l’animal pour une balade inoubliable depuis les grappes de raisins vers l’écurie. C’est à cet instant précis que commençait pour moi le grand frisson, d’un pas sûr frappant le chemin avec ses larges et lourds sabots il se dirigeait tranquillement vers son lieu de repos, et faisait de moi l’écuyer le plus fier à dix lieues à la ronde!.
Avant de passer sous le porche d’entrée, il ralentissait conscient que sur son dos je devais baisser la tête.
Puis il se dirigeait vers l’abreuvoir où dans une aspiration continue qui me paraissait interminable il buvait six à sept litres d’eau sans relever la tête avant de reprendre place à côté de sa princesse.
Arriva le fameux jour où tout a failli basculer !.
Nous avions dans les coteaux une parcelle plantée en betterave, non loin des quelques chênes truffiers qui nous permettaient d’améliorer en période hivernale notre quotidien. Nous devions aller récolter les tubercules au poids conséquent, et c’est donc à Pompon que nous avions confié la traction de la charrette dans les travers vertigineux. À vide tout se passa normalement mais déjà je mesurais la prise de risque du déplacement où les pierres éparpillés soulevaient par intermittence les solides roues porteuses au point d’ébranler fortement l’ensemble de l’attelage. Arrivés sur le lieu de la récolte nous n’avons pas ménagé nos efforts, et pas à pas nous avons fini par avoir l’ensemble des betteraves chargée. Je m’étais hissé moi-même sur le monticule, la puissance du courageux cheval allait être mise à l’épreuve. Sans broncher Pompon tirait la périlleuse cargaison qui se déplaçait dans ce dévers très incertain quand l’inévitable se produisit. Une pierre énorme dans un levier ascensionnel déséquilibra la charrette. Je me suis senti propulsé, et dans une roulade qui m’a paru interminable favorisée par cet horrible pente j’ai terminé ma course arrêté par un genévrier sauvage.
Aussitôt sur mes jambes j’ai aperçu Pompon couché bloqué par les brancards, poussé par je ne sais quel courage, je suis revenu vers lui aussi vite que je m’en était éloigné !.
Mon père commençait déjà à essayer de le dételer.
La tête plaquée par moment au sol Pompon essayait désespérément de la redresser par un mouvement puissant de son encolure. Caresses le, parle lui pour le calmer me dit alors celui qui n’aurait à mes yeux jamais dû prendre un tel risque!. Pour la première fois de mon existence je crois que j’ai eu un sentiment de révolte face à celui que j’admirais!. Le plus près possible de la tête de mon cheval qui à chaque aspiration avait les narines qui doublaient de volume j’essayais avec toute la force de ma faiblesse de le calmer en le caressant. Je voyais ses yeux affolés ouverts au maximum scruter dans des vas et vient effrayants le ciel, sa puissante respiration me laisser espérer qu’il allait survivre mais j’ignorais s’il s’était brisé un membre, quand tout à coup j’ai étendu une voix prononcer ses mots : é’ligne toi vite, je viens de désolidariser les brancards, s’il n’a rien de cassé il va se redresser sur ses pattes !.
Les miracles arrivent parfois rassemblant dans un élan ses dernières forces Pompon se redressa, avant de pousser de brefs hennissements de satisfaction ou de soulagement !.
On rentre maintenant je trouverais un autre moyen pour récupérer la charrette et le chargement qui entre-nous, à mes yeux n’avait aucune importance !.
Pompon mon brave Pompon, et moi n’avions que quelques égratignures, là était l’essentiel !.
La suite bientôt.
Je me relis plus tard, je viens juste d’achever ce passage d’un seul jet de plume.
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#2
Cela paraît simple à la lecture mais il faut suivre le travail avant et après pour se faire une idée!
changer le matériel fait gagner des forces et du temps!

C'est bien décrit du début à la fin!

Merci pour faire suite, bises, Poly
 
#3
Cela paraît simple à la lecture mais il faut suivre le travail avant et après pour se faire une idée!
changer le matériel fait gagner des forces et du temps!

C'est bien décrit du début à la fin!

Merci pour faire suite, bises, Poly
Merci à toi chère Poly tous les paysans ont été obligé d’accepter l’évolution industrielle ceux qui s’y sont refusés ont disparu !.
Du début à la fin j’ai fait mon possible !…sourires
Bises
Momo
MLCCACTP