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J'écris ton nom

saoirse

Maître Poète
#1
Sur mes carnets de voyage
Sur les heures passées sans toi
Sur ce quai pressée par la foule
Et sur un clavier minuscule


J'écris ton nom

Sur mes instants de rêveries
Sur mes pensées les plus troublantes
Sur mes délires littéraires
Et sur tes mots qui m'émerveillent


J'écris ton nom

Sur mon sourire jusqu'aux oreilles
Sur mon soleil qui luit la nuit
Sur mon rire couleur de lune
Et sur mon coeur qui s'emballe


J'écris ton nom

Sur une chanson partagée
Sur un poème griffonné
Sur le relief de mes pensées
Et les plis d'un espace lié


J'écris ton nom

Sur mes mains caressant ma peau
Sur mes frissons sous le manteau
Sur mes lèvres qui tremblent un peu
Et sur ma voix qui se fait rauque


J'écris ton nom

Sur cette torture délicieuse
Sur l'impatience de tes mots
Sur mon regard qui use l'écran
Et sur ma soif inextinguible


J'écris ton nom

Sur mes culottes détrempées
Sur la saveur de mes larmes
Sur le coton de mes guibolles
Et sur mes mains tétanisées


J'écris ton nom

J'écris ton nom et de mes yeux
Je suis la trace miraculeuse
trois caractères d'affilé

Qui disent un monde de tendresse
 

saoirse

Maître Poète
#12
Oui effectivement c'est joliment écrit, j'aurais aimé avoir eu cette inspiration là... Sur, sur, sur, et, j'écris ton nom.
Bravo et merci !
Merci Lastyliste, j'ai emprunté cette forme au poème "Liberté" de Paul Eluard :)

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.

Paul Eluard 1942
 

VikThor

Maître Poète
#17
Si j'avais lu cette déclaration à l'aube de l'Histoire, je l'aurais imprégnée sur les murs de Lascaux. Si j'étais né en la forteresse de Monjoye je l'aurais brodée sur mon oriflamme. Sous le concile de Bâle je l'aurais pressée sur du vélin à l'or fin, Sous la Révolution, portée du haut de mon étendard. En mai 68 je l'aurais taguée sur les murs de la cité. Mais aujourd'hui ma chétive plume ne peut que la graver en mon cœur... mais pour toujours...Désolé pour cette empathie émotionnelle mais j'aime l'amour déclamé. Merci pour ce beau poème. Amitié Vik