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de vous a moi suite

#1
La vie à la campagne






Il existait à cette époque de nombreuses fermes, de petites unités, regroupant cinq ou six vaches laitières, un porc pour la nourriture de la famille, un autre pour la vente.Les cours de fermes, n'étaient pas forcément clôturées, poules et canards flânaient en toute quiétude sur les routes, et chemins voisins des fermes. Quelques hectares de terres labourables, un cheval, beaucoup de courage, ainsi se déroulait la vie à la campagne.
Le soir, les sorties d'écoles étaient toujours dotées d'un premier principe: «regarde où tu mets les pieds!» car les routes étaient encombrées de bouses, laissées par les vaches, rentrant des champs pour la traite du soir. Vers les dix neuf heures, comme tous les gens du village, nous allions, bidon à la main, chercher du lait fraîchement tiré, chaud, parfumé.
Moi je n’ai jamais aimé boire ce breuvage pur, ce que faisaient nombre de gens , et même parfois directement au pis de la vache!!
En hiver, bien sûr, quand on allait chercher notre liquide lacté, il faisait froid. L'étable sentait le chaud, on respirait le parfum du fourrage mélangé à l'odeur des bovins. La fermière, foulard sur la tête, camisolée dans un sarrau, passait de pis en pis pour extraire, le plus souvent, de façon manuelle, ce breuvage indissociable de notre vie. Assise sur un petit tabouret à trois pieds, la tête sous le ventre de la bête, elle pressait énergiquement ses doigts autour du pis tenu dans chacune de ses mains. Les giclées de lait s'écrasaient dans le seau en zinc. Gestes que ses parents lui avaient appris depuis son plus jeune âge. Parfois le rituel était perturbé. Une vache, se moque complètement de l'hygiène ! Dès lors qu'elle avait envie d'uriner, elle se laissait aller, sans complexe , tout en ruminant. De là à penser que le lait dans le seau en profitait, ne faisait aucun doute! Cette pensée restait toujours pour moi, une crainte.
Le cultivateur distribuait la paille et le foin. Lui aussi, participait à la traite .Tout ce remue ménage se faisait sous la surveillance du chien de la ferme qui, de long en large, sillonnait, l'étable, nous accueillait en agitant la queue, nous badigeonnant de salive. La fermière prenait notre bidon, le remplissait. Elle avait en guise de caisse enregistreuse, une boite en fer dans laquelle elle avait quelques pièces pour rendre la monnaie.
En été, je n'appréciais pas les mouches gourmandes, que la fermière écartait d'un revers de main, ainsi que la sueur de son front qui tombait là où elle pouvait. Si une mouche se noyait dans le lait, la paysanne disait, «c'qu'olé bon chio lait, elles zou laimant», elle plongeait son doigt pour récupérer le malheureux insecte.L'hygiène n'était pas à la mode en ce temps là , et nous n'en sommes pas morts!!
A cette époque de l'année , les fermes abritaient les plus beaux oiseaux de la terre: les hirondelles. Les étables chantaient!! J'ai encore dans mes oreilles leurs cris; mon Dieu que leur musique était belle!!
Quand on rentrait à la maison, l'odeur de la ferme nous suivait. On vidait le lait dans une casserole que l'on faisait bouillir. Quand il était froid, ma mère retirait la crème, couche épaisse de couleur jaunâtre qui se formait sur le dessus du liquide. Point de lait écrémé! Cette crème servait au goûter , parfois même au dîner . Ma mère adorait en recouvrir une tartine de pain, moi j'en avais horreur.
 

papou

Nouveau poète
#2
Magnifique lecture,,merci de me replonger dans ses belles années, je me revois dans vos écrits, nous avons le même vécu, ces détails , de chaque moment,encore bravo,j'attends la suite avec impatience
encore merci
bises
michel