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Conte expressionniste drolatique ( 11 )

Fysco

Maître Poète
#1
Il veut qu'on lui lâche les baskets mais il est en bisbille et à maille à partir avec quelqu'un qui l'a dans le nez et lui cherche des poux avec sa langue de vipère et le couteau entre les dents. Un sous-fifre, une tête à claque qui lui montre les dents et qui a une dent contre lui, un peigne-cul dur à la détente qu'il a à l'oeil car il veut défendre son pré-carré, lui river son clou. Oeil pour oeil, dent pour dent, il l'envoie paître au bain, fait le mauvais coucheur et une fois n'est pas coutume se met aux abonnés absents. L'autre, marteau, fou à lier, empêcheur de danser la danse de Saint Guy en rond en reste baba, comme deux ronds de flan, comme une poule mouillée qui aurait trouvé un couteau. Gros-Jean comme devant, doux comme un agneau, il fiche le camp à perdre haleine en grillant un feu. Bon débarras.
Avec ses espèces sonnantes et trébuchantes qui ont poussé comme des champignons, il est verni. Il fait la tournée des popotes tous azimuts à fond les ballons. Il habille pour l'hiver et réchauffe Marcel, vieux beau comme un camion, ancien maître-queux et envoyé spécial pour une feuille de chou, une vielle baderne, vieux comme Mathusalem, pauvre sans job, chômeur de longue durée qui se caille les miches et n'a pas les yeux en face des trous. Il voulait mettre le petit doigt sur la couture de son pantalon mais il a mis le doigt dans l'engrenage, s'est fait dévorer à belles dents et il ne peut plus montrer patte blanche. Les bras lui en tombent. Adieu la veuve poignet, il en fait son deuil.
Cherchez la femme: Il est cul et chemise avec la coiffeuse, une sainte, Catherine, blonde comme les blés, frisée comme un mouton et qui fait de la perruque. Un moulin à paroles qui n'a pas sa langue dans sa poche, bavarde comme une pie dans une tour de Babel, belle pépée à la taille de guêpe et à la cuisse légère mais ridée comme une vieille pomme et maquillée comme une voiture volée, poule de luxe née avec une cuillère d'argent dans la bouche mais qui n'y va pas de main morte. Il lui roule une pelle et excitée comme une puce, comme si elle avait mangé du lion, elle y met du coeur au ventre, lui loge le diable dans sa bourse mais il les a bien accrochées. Elle a du doigté, c'est le branle-bas et ça branle dans le manche, il envoie la sauce, le foutre en l'air, met pavillon bas et tire son chapeau. Ce n'est pas parti pour durer car il est au bout du rouleau et ne peut plus entrer dans le vif du sujet. Ca rompt le charme, elle est de mauvais poil et ça finit en queue de poisson. Elle a beau tortiller du cul et tout le tremblement et lui se chatouiller le poireau, il tombe en rideau comme une chiffe molle. Peau de balle, il a les jambes en coton. Alors elle lui lâche la grappe, prend ses jambes à son cou et tire sa révérence. J'me casse, pôv' con et à bon entendeur, salut ! Je suis garée en double file dit-elle à l'emporte-pièce en le plantant là et en filant à l'anglaise. Quelle mouche l'a piquée, à mon sens elle doit avoir des fourmis dans les jambes et un petit pois à la place du cerveau se dit-il. Alors il s'endort à poings fermés et dort comme un loir.
A force de prendre du bon temps à la bonne franquette, de remettre le couvert à tire-larigot, de manger à s'en faire péter la sous-ventrière, de courir le guilledou à un train d'enfer, ca coûte bonbon. C'est monnaie courante, petit à petit, ça ne rentre plus dans l'escarcelle. Au fur et à mesure, sa bonne fortune se réduit comme une peau de chagrin. La partie immergée de l'iceberg fond comme neige au soleil. Finit de se taper la cloche, il va falloir se serrer la ceinture. Les grandes rivières deviennent petits ruisseaux; c'est clair comme de l'eau de roche. La part du lion se réduit à la portion congrue et la poutre devient la paille. Il est dans le pétrin. C'est le coup de tabac, la Bérézina et il va brûler ses vaisseaux car il est brut de décoffrage. Ca coule de source, il veut couper les ponts. Après lui le déluge, de toute façon, il nage comme un fer à repasser.
A suivre si on veut...