Rouage invisible, remontant des abîmes,Soeur du scribe du destin et de la mort sans nom,
De mes fines aiguilles, vos visages j'abîme,
De reliefs craquelés, des rides de passion,
Pauvre humain, de moi vous avez peur,
Sans cesse dans vos pensées, je vous oppresse,
Vite, dépêchez vous, regardez l'heure,
Ce n'est pas moi, mais la vie qui vous presse,
Prendre le temps de vivre et d'aimer,
Se poser un moment et arrêter de penser,
Mais le tic tac de la vie est bien présent,
Compressant votre existence, usant,
Je suis une horloge bien huilée,
C'est grâce à vous que j'ai commencé à exister,
Une invention, voilà ce que je suis,
Travaillant sur vous, jours et nuits,
Je sculpte l'avenir de toutes choses,
Vous fais vieillir, fais faner les roses,
Le temps d'un instant et vous n'êtes plus,
Avant vivant, à présent inconnu,
Le temps de l'humain touche à sa fin,
Nous sommes trente secondes de la vie de la terre,
Pour notre planète, un nouveau matin,
Nous ne sommes qu'un cauchemar, une chimère,