Chers collègues

[helena105]

Pendant qu’ils sortent entre amis
Qu’ils boivent, fument,
S’amusent et rient
Moi, je me réfugie
Dans le silence des églises
Là, où je ne me déguise pas
En empruntant de beaux apparats
A des gens qui ne me correspondent pas

Pendant qu’ils parlent en formant de grands groupes
Qu’ils se racontent des banalités déconcertantes
Qu’ils déjeunent devant la machine à café
Moi, je me réfugie quelque part
Où je suis certaine que je ne les rencontrerais pas
Ils ont à peu près le même âge que moi
Mais c’est trop dur de faire semblant de ne pas voir
Qu’ils ont plein d’avantages dont ils ne profitent pas
Parce qu’ils ne savent pas ce qu’on endure
Quand on n’en bénéficie pas
Ni comme il est dur de se battre
Quand on sait qu’on ne les aura jamais

Pendant qu’ils vivent leurs vies dans leurs coins
Je vis la mienne dans le mien
Loin de tous leurs regards
Loin de ceux qui veulent me redonner espoir
De ceux, qui, près de moi n’ont jamais voulu s’asseoir.
Je les déteste pour ce qu’ils me font sans le vouloir,
Pourtant,Je les admire tellement...

J’ai juste besoin d’un peu de temps
Alors à défaut qu’on me l’offre, je le prends
Et un peu plus chaque jour,
Je m’enlise seule dans le noir,
Dans le silence des églises​

Hélène