LA VIOQUE
Chapitre 2 :
Chapitre 2 :
Arrête de pleurnicher sur ton apparence, il y a tellement mieux à relater !!!
Après s’être appesantie sur sa physionomie dépérissante notre petite vieille se gloriole de ne suivre aucun traitement et de ne devoir avaler aucun remède…Elle va rarement chez le docteur, à part pour ses fichus abcès dentaires bisannuels…
Elle glousse en entendant les conversations des séniors…C’est à celui qui prend le plus de médoc… « Moi j’en prends 16 par jour !! » « J’te bats, moi c’est 17 »…Ma parole ils font un concours ou quoi ces vieux schnocks !! « Ben oui mais à la pharmacie ils sont en rupture de zigomatucs et de ratosillium » « Ah ben merde alors ! Moi c’est le hédocutus ! »
Elle se souvient aussi de la mère d’un ami à qui après le bonjour habituel suivi du comment allez-vous était assaillie par la liturgie d’une liste de maux dont cette brave dame était atteinte…elle se jurait que la prochaine fois elle n’utilisera plus ce fameux ‘comment allez-vous’, mais elle retombait toujours dans le panneau !!!
Elle est alerte certes, mais ne court plus comme une gazelle et éprouve quelques difficultés pour se relever lorsqu’elle se met à quatre pattes pour jouer avec son petit fils...Elle évite toutefois à grimper sur un escabeau depuis sa chute sur le plancher et entend encore le bruit de son crâne rebondir ! En effet voulant descendre ses fringues d’été du haut de l’armoire, entrainée par le poids elle s’est retrouvée sur le dos, en la posture tragique d’une tortue, et en se marrant elle se rappelle d’avoir remarqué qu’il y avait de la poussière sous le lit…
Elle s’est fendue la rate devant le ‘repoussage’ de la retraite et toutes ses manifs qui n’ont servi à rien !
En son cas personnel bien qu’elle ne travaillait plus, elle se refusait à faire les démarches… C’est à ses 65 automnes bien sonnés qu’elle a accepter les injonctions de son fils « je t’ai pris un rendez-vous avec une assistante sociale pour établir ton dossier »…En fait c’est une écrivain publique qui l’a reçu…Elle se tordait intérieurement de rire…écrivain publique comme si je savais pas écrire ! ahhh ahhh j’ai bossé au cabinet d’un maire, non pas pour nettoyer les chiottes mais à son secrétariat !! J’ai également exercé en tant que correspondante de presse !!!ahhh ahhh
En fin de compte, le dossier qu’elle avait constitué et mis sous le coude n’avait besoin que de sa signature…
Après coup, elle a réalisé que de l’envoyer la mettait définitivement au rang de retraitée, et retraitée rime pas avec vieux mais c’est tout comme !!!
Et de plus elle ne voulait pas entrer dans le jeu des conversations avec les rabâcheurs/radoteurs de son âge avec leurs sempiternels « t’as vu ils m’ont pris encore plus de csg que le mois dernier et l’arcco et la carsat n’ont pas bougés d’un centime ! « Pareil avec la msa !»
Devant sa télé, elle se délecte avec les infos se demandant jusqu’où la connerie pourra aller…Elle préfère en rire (très souvent jaune) que d’en pleurer et émet en se gondolant des « je me meurs, je me meurs » d’une voix surfaite, la plus rauque et la plus geignarde possible.
Devant un Macron dans Pif gadget, de la Shiappa dans Play Boy, d’un président Français en train de siffler d’un trait une bibine, putain c’est pas son coup d’essai, il en a l’habitude ce gus ! de voir les mains baladeuses de ce même président flâner et musarder sur les épaules et flancs de toute gente masculine…
Ouais, j’en ferais un bouquin de tout ces salmigondis et galimatias!! Déboulonnage de statues, Louis XIV émigré, sculpture à Besançon d’un Victor Hugo tout noir, et j’en passe et des meilleurs !
Toutes ces mélasses et embrouillaminis réveillent mes neurones…
J’arrête de me lamenter sur mon apparence, il y a tellement mieux à relater !!!
