Musique
CAFE
Ma passion pour l'élixir caféiné est d'une telle intensité qu'elle résiste à toute entrave. Je m'adonne à la peinture et à l'écriture pendant des heures, voire davantage, perdant tout repère temporel et spatial, m'immergeant dans les horizons d'un monde imaginaire, singulièrement étrange mais profondément apaisant. C’est un monde plutôt baroque, mais je m’y sens bien.
Un univers où la porcelaine danse vêtue d'une robe blanche,
Tel la peau d'un nuage fragile à l'extrémité d'une branche.
Volupté éparse d'un sucre roux en poudre,
Savoureuse semence d'un coup de foudre.
Fruit rouge et noir de l'arbre à la torréfaction,
Transition d'un arôme délicat à la diablerie sans concession.
Chaud et ténébreux se déployant sur une langue camée,
Un enfer au royaume d’une terre brûlée.
Léger et pur comme un cœur en louange,
À la musicalité d’une tempera sauvage.
Doux et crémeux flirtant sur la surface du monde,
Tel la vapeur d'un filtre, issue d'une création féconde.
Et je vois en premier un paysage nocturne, chargé de brume illuminée de lueurs incandescentes, autres forces actives de la nature ; et les rives, d’abord fort étroites de mes yeux, s’élargissent. Le second montre des océans tumultueux au-dessous d’une épaisse atmosphère zébrée d’éclairs violents, propices, une fois encore, à la genèse de la vie ; et je dessine des nuages d’argent, des flocons en filigranes couleur café, des pâturages en sucre blanc. Il neige encore, et je conclus mon café équitable.
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