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Une journée de classe au début des années soixante.

#1
Une journée de classe comme tant d’autres à Capdenac Gare au début des années soixante!.

La cour de récréation était au même endroit que celle que vous connaissez aujourd’hui. Quelques petits platanes l’agrémentaient et les instituteurs avaient pour habitude de la parcourir dans d’incessants et curieux allers-retours composés d’une marche avant et arrière. Ils discutaient entre-eux tout en surveillant les élèves qui jouaient. Un préau servait d’abri en cas d’intempéries et aux étourdis qui n’avaient pas appris la table de multiplication qui se trouvait au dos du cahier de brouillon, punition suprême pendant la récréation, avec celle du tour de la cour les mains sur la tête!. Une rangée de commodités turques aux portes pleines longeait le mur d’enceinte infranchissable. Bien entendu filles et garçons étaient dans des cours séparées, en ces temps reculés, l’éducation nationale ne prenait aucun risque!. On ne manquait pas d’imagination et intelligemment nous avions séquencé l’année par diverses activités. On ne manquait pas d’imagination et intelligemment nous avions séquencé l’année par diverses activités. La rentrée des classes autour du vingt septembre était consacrée aux billes que l’on achetait chez la Marinette, pas très loin de l’entrée de l’école Saint Louis. Le paquet de cent billes en terre avait une valeur marchande de cent francs, la bille était donc à un franc!.
Ça c’est pour vous montrer, que je suis bon en calcul mental aussi!…sourires
Les agates en verre aux reflets multicolores étaient à dix francs, il existait le boulard bien plus gros mais aussi la bille en plomb. Tout cela pour vous faire comprendre, que nous pensions avoir une fortune en poche. C’était le cas d’ailleurs et elles se mélangeaient souvent dans la poche de notre tablier avec les châtaignes grillées. Soit on attaquait une partie de triangle , soit on jouait au trou!. Alors des phrases magiques jaillissaient de nos petites bouches : point de dégouline…je vais te kuffer…enfin une suite de mots que nous comprenions tous, et qui nous permettaient
de passer un agréable quart d’heure. Nous entonnions les qui sait qui veut jouer au gendarme et au voleur?… ou nous attaquions une partie du fameux trappe trappe, le temps passait bien trop vite à notre gré!. Certains élèves étaient de corvée pour allumer le poêle à bois ou à charbon, afin qu’une agréable chaleur nous accueille quelques temps après que la grande cloche actionnée par une corde ne résonne le moment du rassemblement. En moins de temps qu’il me faut pour l’écrire, les rangs par deux se formaient dans un silence qui aujourd’hui paraîtrait surprenant!.
Devant la porte l’instituteur nous faisait signe de rentrer.
Deux ou trois allées séparaient des petits bureaux à deux places où un petit banc servait d’assise aux élèves.
L’odeur bien particulière de la salle de classe
emplissait nos narines.
C’était un mélange olfactif difficile à décrire, craie, encre, gomme, de cahiers et de
livres sans oublier l’unique chauffage central aux effluves boisées qui envahissaient le lieu d’études. À l’époque des machines à vapeur, nous étions habitués à ce type de confort qui allait croissant au fur et à mesure que le temps passait!.
Après que l’ordre nous eut été donné de nous asseoir un deuxième arrivait rapidement.
Sortez votre cahier du jour!.
Le maître alors, commençait la leçon de morale très importante à ses yeux.
Après nous avoir expliqué les règles d’une bonne conduite sur divers sujets de l’existence, il prenait la craie et dans une écriture faite de pleins et de déliés le tableau s’incrustait de ses bonnes paroles. Une fois la phrase moralisatrice en place, nous devions à l’aide de notre porte plume légèrement humectée dans l’encrier la recopier. L’écriture est un art de nos jours oublié, je vous invite à consulter les anciens registres dans nos mairies pour en saisir les formes subtiles.
Plume légère en montant puis accentuée dans sa descente, la lettre ainsi devient ainsi une œuvre admirable.
Les taches ne sont pas permises il faut beaucoup d’expérience et de doigté pour obtenir un bien ou le très bien tant convoité!.
Les uns après les autres, nous nous levons et toujours dans le plus grand calme, nous avançons vers la chaire et tendons le cahier ouvert à l’homme instruit.
Il nous demande si l’on a bien compris la morale du matin, et nous pose une ou deux questions, sa plume imbibée d’encre rouge parcourt les quelques lignes et en marge tombe par magie l’appréciation.
Le bonheur on le ressentait déjà dans un assez-bien, alors lorsqu’on atteignait le sommet de la récompense avec un très bien, inutile de vous dire la fierté que l’on pouvait ressentir!.
Ainsi passait la journée où le français côtoyait les mathématiques, avec ces fameux trains qui partaient en gare de Capdenac vers Cahors à une certaine vitesse, mais qui contrairement à la régularité exigeait par la SNCF à cette glorieuse époque, n’étaient jamais à l’heure, et il fallait bien entendu dire à quel endroit ils allaient se croiser!.
Ou on sortait l’ardoise pour du calcul mental!.
Heureusement la brave cloche fixée à une solide poutre et actionnée grâce à une chaîne par l’élève de service, venait à intervalles réguliers nous délivrer de ces prises de tète incessantes mais au combien instructives.
Le repas de midi qu’avait avec amour concocté la mère Closel arrivait à point, et nous faisions notre possible pour lui être agréable en l’aidant dans son service, afin de pouvoir avoir accès à la réserve de petits beurre, évidemment nous nous remplissions les poches sans le lui dire!.
La nourriture n’était pas très appréciée je n’ai
pas touché un seul morceau de viande pendant toute ma scolarité, je n’étais pourtant ni végétarien ni hindou.
Je pourrai vous parler de l’odeur du réfectoire, tous les enfants qui l’ont connu en ont empreignait leur mémoire, curieusement ils ont tous la même senteur.
Pour ceux qui par hasard ne l’ont pas connue je ne peux la leur décrire, on ne peut que très difficilement parler de lumière à un aveugle!.
L’après se déroulait comme la matinée, mais notre plus grand bonheur venait encore de cette bonne cloche qui à quatre heures et demi venait tinter la délivrance!.
Elle était accompagnée de cris joyeux dès que l’on passait le portail en fer forgé, pour regagner nos foyers à bord des cars Laurens, du moins pour ceux qui n’habitaient pas notre chère petite ville.

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Dernière édition:
#2
Là…Momo, tu as été fort!…développer un écrit aussi détaillé, en moins de 45 minutes qui retrace la vie des écoliers au tout début des années soixante il fallait le faire!.
Je te félicite!.
Ta fidèle åme!.
 
#3
Que d'exemples bien développés pour cette journée de classe primaire.
J'ai connu les mêmes en 1950. La récréation pour nous était la balle au camp.
(Je me souviens courant après la balle au camp, m'être retournée pour voir
si j'étais suivie de près par une élève; ma joue a reçu un coup dont je me
souviens encore. La récréation terminée, la cloche sonne et nous nous
remettions à nos places en classe. la maîtresse me dit : "qu'à tu fais?
je lui explique, j'avais un œuf sous l'œil de me joue. Elle m'a mis
un produit pour arrêter le gonflement) je ne me suis pas plainte
et pourtant la douleur était forte!)
Mais notre cahier du jour commençait par une frise que nous
devions dessiner ensuite une phrase nous était imposée
c'était la morale. Chaque jour le cahier de roulement
changeait d'élève et ce cahier était présenté
à Monsieur l'inspecteur qui faisait
sa tournée dans l'école.

Merci à toi d 'avoir réveillé tes souvenirs et les miens aussi!
Notre maîtresse était l'épouse du directeur de l'école.
bien souvent nous la croisions dehors quand elle
faisait ses courses a en tablier à petit carreaux
et le porte monnaie à la main.
Sur le bonjour elle répondait: "adieu"
Je me souviens des billes
mes frères avaient les mêmes!

Merci à toi, bises d'amitiés, Poly
 
#4
Que d'exemples bien développés pour cette journée de classe primaire.
J'ai connu les mêmes en 1950. La récréation pour nous était la balle au camp.
(Je me souviens courant après la balle au camp, m'être retournée pour voir
si j'étais suivie de près par une élève; ma joue a reçu un coup dont je me
souviens encore. La récréation terminée, la cloche sonne et nous nous
remettions à nos places en classe. la maîtresse me dit : "qu'à tu fais?
je lui explique, j'avais un œuf sous l'œil de me joue. Elle m'a mis
un produit pour arrêter le gonflement) je ne me suis pas plainte
et pourtant la douleur était forte!)
Mais notre cahier du jour commençait par une frise que nous
devions dessiner ensuite une phrase nous était imposée
c'était la morale. Chaque jour le cahier de roulement
changeait d'élève et ce cahier était présenté
à Monsieur l'inspecteur qui faisait
sa tournée dans l'école.

Merci à toi d 'avoir réveillé tes souvenirs et les miens aussi!
Notre maîtresse était l'épouse du directeur de l'école.
bien souvent nous la croisions dehors quand elle
faisait ses courses a en tablier à petit carreaux
et le porte monnaie à la main.
Sur le bonjour elle répondait: "adieu"
Je me souviens des billes
mes frères avaient les mêmes!
merci à toi, bises d'amitiés, Poly
Merci chère Poly pour ce commentaire très détaillé sur ta vie d’écolière!.
Tiens, le cahier de roulement je l’avais oublié celui-là!.
Moi c’était le curé qui répondait adieu à mon bonjour…sourires
Et oui, on a tous un ou plusieurs souvenirs qui marquent la douleur on s’en souvient!.
Je te souhaite une bonne journée
Encore merci
Je t’embrasse
Momo
MLCCACTP
 

kinkin

Maître Poète
#5
Quand on a dans les narines les odeurs de craies, d'encres, de vieux parquets ils restent ancrées dans notre mémoire pour la vie je me souviens d'avoir loué un gîte dans la campagne du Cantal je rentre dans les milieux et je dis à ma belle fille qui est du coin < C'est bizarre il y a comme une odeur d'ancienne école > Elle me dit < C'est normal c'est une ancienne école > Quand je vous dis que des odeurs d'enfance restes ancrées voila pour la petite anecdote merci Momo bravo amicalement Kinkin
 
#6
Quand on a dans les narines les odeurs de craies, d'encres, de vieux parquets ils restent ancrées dans notre mémoire pour la vie je me souviens d'avoir loué un gîte dans la campagne du Cantal je rentre dans les milieux et je dis à ma belle fille qui est du coin < C'est bizarre il y a comme une odeur d'ancienne école > Elle me dit < C'est normal c'est une ancienne école > Quand je vous dis que des odeurs d'enfance restes ancrées voila pour la petite anecdote merci Momo bravo amicalement Kinkin
C’est très vrai Kinkin ces odeurs restent en nous comme un témoignage de notre passé aussi lointain soit-il!.
Merci pour ta lecture
Mon amitié
Momo
 

Polymnie2

Maître Poète
#7
En parlant du cahier de roulement
j'ai mis mon stylo à bille sur la page
pendant la récréation
et lorsque je suis revenue la page
au soleil était noire d'encre
je me précipite vers la maîtresse
pour lui dire que quelqu'un a sali la page!
"mais que tu m'explique là, c'est le soleil
qui a chauffé sur l'encre"
la prochaine fois tu mettras ton stylo bille
dans la raie du pupitre!
je l'expliquerai à monsieur l'Inspecteur!
 
#8
En parlant du cahier de roulement
j'ai mis mon stylo à bille sur la page
pendant la récréation
et lorsque je suis revenue la page
au soleil était noire d'encre
je me précipite vers la maîtresse
pour lui dire que quelqu'un a sali la page!
"mais que tu m'explique là, c'est le soleil
qui a chauffé sur l'encre"
la prochaine fois tu mettras ton stylo bille
dans la raie du pupitre!
je l'expliquerai à monsieur l'Inspecteur!
Et bien chère Poly tu dois une fière chandelle au soleil tu peux le vénérer chaque jour!…sourires
Bonne journée
Bises
Momo
MLCCACTP