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Un Univers Magique

#1
Deux endroits qui par leurs histoires vont m’aider plus tard à mieux apprécier chaque instant de mon vécu : une maison surprenante et sa descente vers une cave mystérieuse.

Les enfants courent sur la blanche texture d’un tapis à la poursuite d’une étincelle qui traverse l’obscurité de la pièce. Courent, les enfants courent. Avec l’envie de toucher cette minuscule étoile filante : mignonnette escarbille qui s’est échappée du feu de la cheminée. Tous les gamins courent en même temps. Les battements de leurs pieds sur le sol sont très rapides, de plus en plus forts. L’étincelle virevolte, exécute des petits tours de danse à son gré.
Soudain, elle s’arrête au milieu de la chambre et pfouit… elle disparaît ! Quelques minutes de silence s’emparent de la scène… Les enfants sont confus, muets, rivés au sol de cette esplanade désormais sans magie.

Le sol de la salle est entièrement couvert par une moquette blanche avec des ornements chinois incrustés dans chaque bordure. Une légère lumière, presque bleue, se dégage doucement de sa surface. La chaleur augmente imperceptiblement. Les enfants ouvrent les yeux, comme hypnotisés par cette douceur insolite qui s’installe. Ils n’ont pas peur, ils se sentent comme chez eux. Ils rient, se rapprochent les uns des autres et forment un cercle autour de l’image incandescente.

Idyllique
Les enfants courent, fendent l’air de plus en plus vite tandis qu’une flamme monte et se répand avec violence sur toute la superficie du toit. Puis, comme elle a resplendi, elle se dissipe. Au milieu du cercle fait par les enfants, une dame, vêtue d’une robe aux tissus verts, fait son apparition. De minuscules hommes aux chapeaux pointus se dévoilent à ses côtés. D’un clin d’oeil, tous ces personnages féeriques prennent la forme d’une grande boule transparente aux nuances orange. Idyllique !

Paradisiaque
Les enfants, main dans la main, restent sur place avec leurs regards fixés sur cette sphère. Pour eux, cette vision provoque un mélange de joie et une solitude agréable. Ils ne bougent point. A croire qu’ils sont sous l’emprise d’un pouvoir magique et stupéfiant. Cette brève évocation me ramène à mes six ans : « A l’époque, j’aimais beaucoup inventer des histoires et surtout faire partie d’elle. Je n’aimais pas la solitude au sens négatif, donc j’essayais toujours de trouver un chemin pour l’éloigner. Mon mode de fonctionnement était ainsi quand j’avais cet âge-là. Je n’étais qu’un gosse qui adorait pousser le champignon jusqu’au fond dans mon rapport complice avec la fiction. »

La cave mystérieuse
Le début de cette histoire remonte au jour où ma mère et moi avons pris l’avion pour nous rendre à Lima. Et nous avons été logés chez ma tante. Cette dame d’environ quatre-vingt ans possédait une maison très grande et très vieille. A mes yeux, cette baraque était une maison enchantée. Pour y accéder, il y avait deux énormes portes en bois de couleur azur.
Quand elles s’ouvraient, un vaste hall d’entrée se laissait contempler. Passé ce portique, un petit chemin au milieu d’un spacieux jardin s’ouvrait avant l’approche finale vers la porte principale.
Dans un coin réservé, à quelques mètres du jardin, se trouvait l’atelier de mon oncle, grand passionné de l’art de la menuiserie. Ma tante avait trouvé une combine pour lui faire savoir quand
l’heure de manger était arrivée. Elle se servait d’une cloche en or massif. Personne ne pouvait échapper à la sonorité de cet instrument. Igor, fidèle chien de la famille, était le premier à l’apercevoir. Il était le surveillant officiel de la maison.

Enfin, un dernier pas pour faire le saut vers l’intérieur de cette énigmatique demeure, l’ouverture d’une petite porte telle que celle d’une maison de poupées qui donnait directement à la cuisine. Et quelle cuisine ! En face de celle-ci, à droite, une pure merveille de salle à manger. A gauche, l’escalier en colimaçon qui conduisait aux deux étages suivants.
C’est au deuxième que le coeur de ce lieu magique se trouvait : un minuscule escalier qui conduisait à la cave, un endroit truffé de vieilleries, un bric-à-brac d’objets voués à l’oubli, à la poussière du temps. A cette époque, j’étais convaincu que cette salle abritait précieusement des reliques qui cachaient des histoires fantastiques.

« Tout cela est un souvenir que je garde très soigneusement dans ma mémoire. »
Le crépuscule venu, je pensais fréquemment à cette cave. Au cours d’une nuit, j’ai fermé si fort les yeux que je me suis retrouvé dans cet éminent sous-sol. Les premières secondes restent obscures. Le silence me donnait un sentiment de mélancolie. Avec stupéfaction, en un court moment, j’ai aperçu une faible lumière aux nuances jaunes et vertes, qui se dégageait de chaque mur. Par-dessous tous ces vestiges du passé sont sortis des mômes.
Tous en même temps, avec leurs petits doigts, ils essayaient de me faire comprendre de ne pas gesticuler. De ne pas reculer. Dans le cas contraire, malgré mes efforts, un brusque réveil m’aurait éloigné de cette illusion. J’ai suivi à la lettre leurs indications. J’ai eu le sentiment d’être parmi eux, de les connaître depuis toujours.

Une leçon
Désormais, chaque fois que je restais seul dans ma chambre, soit quand les insomnies m’assaillaient ou quand les ombres des meubles commençaient à construire des images inquiétantes, je fermais très fort les yeux et je rendais visite à mes petits amis. Jamais aucun mot ne sortait de nos lèvres ; notre communication se faisait par des gestes. L’intérieur de cette cave était devenu un havre enchanteur dans mon quotidien personnel.

L’adieu
La perte progressive et de plus en plus rapide de notre imaginaire efface le jardin de notre enfance, dédié à la pratique spontanée de notre imagination. Il est vrai que la plupart des nouveau-nés grandissent si vite ! Par bonheur, il existe encore des cris et des rires enfantins qui nous font fondre quand nous les entendons. Il me vient à l’esprit une belle pensée, difficile à effacer, que nous trouvons dans l’oeuvre de James Mattew Barrie, « Peter Pan » : « Pour chaque rire d’enfant, il y a une nouvelle fée qui naît. » Le monde de la fantaisie est partout, il faut juste vouloir le sentir.
Aujourd’hui, je ne ferme plus les yeux, mais j’arrive à créer et à partager ce que j’imagine sans pour autant avoir retrouvé mes six ans. Je crois que notre fibre créative est un outil qui nous permet de mieux découvrir la vie. Et si nous le voulons, d’appendre à mieux apprécier les gens pour ce qu’ils sont et ce qu’ils sont capables de réaliser.

En grandissant
Les enfants courent à nouveau et c’est toujours un plaisir de les voir. Ils tapent des mains et plaisantent avec leurs parents. Ils courent dans un jardin rempli de fleurs. Une dame vêtue d’un jean et d’un chandail violet attend mon arrivée. Nous sommes au printemps, les papillons et les oiseaux égaient ce tableau par leur présence.
Il m’est gratifiant de pouvoir représenter ce spectacle aujourd’hui sur une toile, une partition, sur des feuilles de papier auparavant vierges, vides, absentes.
Nous sommes à l’aube de cette nouvelle année. C’est notre touche bienheureuse de savoir qu’il y a et qu’il y aura toujours de chaleureux moments à contempler tout au long de notre cheminement.
Ces temps bienfaiteurs nous donnent la sensation de pouvoir devenir encore meilleurs, Plus, mieux, bon, bien… quoi !
 

iboujo

Maître Poète
#1
C'est magnifique ...trop peu commentée ,c'est une oeuvre que je vois bien sur scène ou en film..
Un gros coup de coeur ..que je vais transcrire immédiatement .
.en espérant que la désertion des Poétes puisse se réparer d'avec cette annonce sur le forum adéquat.

.Bravo Tbaq de nous enmener dans ton monde
..je vois Boson enthousiaste ,cela ne m'étonne guère..
il sait apprécier les belles choses
et puis tous deux ,nous avons gardés nos âmes d'enfants...
amitiés jojo
 
#2
Les rêves peuvent construire un monde meilleure. C'est ce que j'ai toujours pensée. Il est dommage que peu de gens rêves aujourd'hui.

Merci de votre lecture, le partage nourri la magie.

Désolé, je ne peux pas vous dire qui est la dame vêtue d’une robe aux tissus verts. Si je le fais, il n'aurait plus de magie.

sincère salutation

Trebla
 

Philaly

Maître Poète
#3
Je viens de lire un excellent livre sur les rêves ( le 6ème sommeil) , aussi cette lecture a eu écho en moi.
Il faut se nourrir de rêves pour bien digérer la vie quotidienne....

"Aujourd’hui, je ne ferme plus les yeux, mais j’arrive à créer et à partager ce que j’imagine sans pour autant avoir retrouvé mes six ans. Je crois que notre fibre créative est un outil qui nous permet de mieux découvrir la vie. Et si nous le voulons, d’appendre à mieux apprécier les gens pour ce qu’ils sont et ce qu’ils sont capables de réaliser".
j'aime beaucoup le message contenu dans cette phrase. En se disant, qu'on peut être capable de devenir tout ce qu'on aurait voulu être.... vouloir est déjà la moitié de pouvoir.
Belle découverte sur créa.
Philaly