9 ... Un Regard pas comme les Autres
Sous ces yeux « révolver » brille un profond bleu-vert
Je n’ai jamais vu d’yeux pareils à ceux-là, prunelle vivant
De vagues déferlantes d’un bleu-vert, belle émeraude
Au regard « livre ouvert » sur saisons, les rêvant
Comme ciel sur mer, ondées en perles chaudes !
Grand Monsieur, si parole paraît sourde à mon regard
Le vôtre en mouvement du cœur, rythme, palpite,
Délivrant ses secrets, rien n’est pour vous sans égard
Car vos cils applaudissent à tous mouvements très vite.
Mon oreille en suspend perçoit les mots d’un Digest
Qui miment, peignent, tous les sens de la vie ;
Tout est soleil, tout crépite avec l’accent du Sud-Ouest
Et reste innocemment toujours vermeil d’envie!
Une, sur cinq richesses, sur ma pupille à genoux,
Son Âme, en va-et-vient communique les causes
Qui sortent du dedans au profit de bijoux
Alors que pour cet être une paire d’yeux me cause !
Au début d’un automne, c’était un dimanche, cadeau !!
Il avait septante-cinq ans, une petite taille,
Droit comme un « i » alerte plus qu’un jeune « ado »
Je l’ai vu qu’une fois avec scie et cisaille.
En deux, trois mouvements, de courage et savoir revêtu,
Il a monté dix mètres, à l’aise sur l’échelle
Et a scié la branche, qui était déchirée sans vertu,
Armé de précautions, muni de deux ficelles.
Par le vent sous l’orage, ce bras ne tenant qu’à moitié,
Le chêne supplicié se mourait par guigne
Quoique béni de pluie, il n’a jamais crié
Sauf au dernier moment son râle s’ajuste digne !
Je n’ai jamais vu d’yeux qui activent le temps ;
Ils chantent, dansent aussi, voyagent et naviguent
Scrutent l’horizon sans fin, sa ligne se mouvant
Sous viseurs pleins à foison ne craignant vertiges, ni fatigues.
Il ose les plonger sans animosité,
Refrise le dehors, entretient l’usufruit,
Lustrant le teint du pain aux pieds, abandonné,
Ces yeux qui sont bel aimant attirant, nourrissent le profit produit.
En ce regard « révolver » brille un profond bleu-vert
Avec un amour fou au creux de l’immense paupière,
Chaque jour au coin d’un pré vert à tous vents, ouvert,
Ce voyageur pénètre, je ne peux l’oublier, il est comme en croisière !
Polymnie, ce 9 septembre 2017
Digest = dans le sens de livre
Echelle (triple mais il fallait deux hommes pour la mouvoir) Ficelle = grosses cordes torsadées
Cisaille = tronçonneuse
Guigne = par malchance
Croisière = il voit, explore tout immédiatement
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